Le moment des récoltes a débuté au FESPACO 2025. Pour 22 prix spéciaux, les lauréats se partagent 97 millions de FCFA de 19 donateurs. Démarrer le 22 février, le FESPACO va connaître son épilogue le samedi 1^er mars 2025, au cours d’une grande cérémonie qui aura lieu au Palais des sports de Ouaga 2000 et qui va enregistrer la remise des Etalons dont le plus prestigieux : L’étalon d’or de Yennega pour le film long métrage de fiction. D’ores et déjà, il faut dire que la bataille ne sera pas facile pour s’adjuger ce trophée. Pour sa 29^e édition, se sont 17 films longs métrage de fiction venus des pays de l’Afrique et de sa diaspora, qui sont en complétion. Mais, en attendant ce grand moment, le vendredi 28 février 2025, l’hôtel Azalaï Indépendance de Ouagadougou a abrité le gala des prix spéciaux du FESPACO 2025. Deux de nos compatriotes engagés dans les compétions, Fousseny Maïga et Boubakar Gakou Touré, ont remporté deux prix spéciaux et non des moindre.

Si le fait d’être déjà à Ouagadougou pour faire voir son film est déjà un prix spécial, comme le pense P. Gilbert Ouédraogo, ministre en charge de la culture, il faut dire que chacun des 235 réalisateurs dont les films sont en compétition, a à cœur de remporter au moins un prix. « Le gala des prix spéciaux du FESPACO est un moment de communion... Chers cinéastes, être ici c’est déjà un triomphe », a indiqué le ministre Burkinabé de la culture.

Rappelons que le règlement intérieur des Prix spéciaux indique 4 catégories de donateurs. La première catégorie est composée des parlements, des organisations sous-régionales, des organisations régionales ou continentales, des organismes internationaux, des organismes spécialisés de l’ONU, des ONG, des collectivités territoriales, etc. La deuxième catégorie est composés d’Etats et / ou des représentations diplomatiques. La troisième catégorie regroupe les donateurs des structures privées ou assimilées, les sociétés d’Etat, les organisations privées, etc. Et, la quatrième catégorie prend en compte les associations, les mutuelles, les organisations professionnelles ou confessionnelles, etc. A préciser aussi que les prix spéciaux sont décernés aux films long et court métrage qui en compétition ou non, de la sélection officielle.

Deux de nos compatriotes engagés dans les compétions, ont remporté deux prix spéciaux et non des moindre.

Boubakar Gakou Touré, pour son film documentaire de 90 mⁿ, intitulé KLEMA, saison sèche, a remporté le prix spécial de l’Assemblée législative de transition du Burkina Faso, de 7 millions de francs CFA. Dans ce film Boubakar Gakou Touré traite du système d’exploitation agricole de l’office du Niger laisse très peu de place à l’élevage. Le narratif de ce réalisateur malien met en scène le fait que la priorité donnée à l’agriculture est à l’origine d’affrontements violents et mortels entre deux communautés. En cinéaste agriculteur le réalisateur revient chez lui, avec sa caméra pour régler ce conflit.

Le prix décerné à Boubakar Gakou a pour objectif de marquer le soutien de l’Assemblée législative de transition du Burkina Faso à la culture africaine à travers le cinéma qui met en lumière la promotion de la liberté, de la justice et de l’union entre les peuples. Les critères d’attribution ce prix sont : Défendre des valeurs de bonne gouvernance, de liberté et de justice ; promouvoir le respect des lois ; rapprocher les peuples africains à travers le cinéma.

Fousseny Maïga, réalisateur et Directeur national du Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM), que certains considèrent comme l’étoile montante du cinéma malien, a remporté le prix UEMOA du meilleur film documentaire long métrage. Il a été gratifié d’un trophée, d’une attestation et de la somme de 6 millions de FCFA. L’objectif de ce prix est d’appuyer les acteurs du cinéma de l’Union et d’appuyer le développement du cinéma. Pour bénéficier de ce prix, le film devra remplir trois critères : originalité de l’œuvre, promotion de l’intégration et promotion des expressions culturelles.

Fatow ou les Fous de Fousseny Maïga est un film documentaire de 97 minutes qui nous rappelle que « la culture est l’alpha et l’oméga de tout développement. Elle est le substrat où se fondent toute construction identitaire et toute revendication sociale. Elle est pour une société, ce que représente le cœur pour l’organisme ». Dans ce film, Fousseny Maïga a mis le cinéma au service de la sauvegarde du patrimoine culturel malien et au cœur de la résilience des communautés.
En plus des prix enlevés par nos compatriotes, 20 autres prix ont été décernés. Ce sont :
• Le prix spécial de la Souveraineté (AES), 10 millions FCFA, décerné à Simplice Ganou pour le film « Kapital » ;
• Le prix Ababacar Samb-Makharam de la ville de Ouagadougou, de la Commune de Ouagadougou, 3 millions de francs CFA, décerné à Oumar Samasekou du Burkina pour « Lala » ;
• Le prix de la Critique africaine Paulin Soumanon Vieira, Prix en nature notamment des voyages pour permettre au lauréat de présenter son film à des festivals, décerné à « KATANGA », la Danse des scorpions de Dani Kouyaté du Burkina ;
• Le prix spécial PNUD pour la cohésion sociale, 7 millions de francs CFA, décerné à « Bienvenue à Kikideni » de Aminata Glez/ Diallo ;
• Le prix spécial UNFPA « Mettre fin aux violences basées sur le genre et les pratiques néfastes », 3 millions de francs CFA, décerné à « La mariée » de Miriam Birara du Rwanda ;
• Le prix de l’excellence en sécurité alimentaire du PAM, 2 millions de francs CFA, décerné à « L’homme qui plante les baobabs » de Michel K Zongo du Burkina ;
• Le prix spécial HCR sur les situations et expériences de déplacements forcés, 2 millions de francs CFA, décerné à Augusta Palenfo ;
• Le prix de l’UEMOA (Long métrage fiction) 6 millions de francs CFA décerné à KATANGA, la Danse des scorpions de Dani Kouyaté du Burkina ;
• Le prix de l’UEMOA (Court métrage fiction) 4 millions de francs CFA décerné à « Fulsaré » ;
• Le prix Félix Houphouët Boigny du Conseil de l’Entente, 10 millions de francs CFA, décerné à « Une si longue nuit » de Delphine Yerbanga du Burkina ;
• Le prix de la Conférence épiscopale Burkina-Niger, 2 millions de francs CFA, décerné à « Yikian » de Alidou Badini du Burkina ;
• Le prix spécial de la CCI-BF pour la promotion du secteur privé, 5 millions de francs CFA, décerné à « L’homme qui plante les baobabs » de Michel K Zongo du Burkina ;
• Le prix spécial du Fonds de développement culturel et touristique, 2 millions de francs CFA, décerné à « KATANGA ou la Danse des scorpions » de Dani Kouyaté du Burkina ;
• Le prix de la Chance de la LONAB, 5 millions de francs CFA, décerné à « Sous le rônier » de Orokiatou Barro du Burkina ;
• Le prix Sembène Ousmane de la Fondation Ecobank, 5 millions de francs CFA, décerné à « KATANGA ou la Danse des scorpions » de Dani Kouyaté du Burkina ;
• Le prix spécial WaterAid Climat, eau et assainissement en Afrique, 5 millions de francs CFA, décerné à « L’homme qui plante les baobabs » de Michel K Zongo du BF ;
• Le prix spécial Ernest Gambéré-PGE de la Fondation AFKAR, 2 millions de francs CFA, décerné à Eugénie Metala du Cameroun ;
• Le prix spécial de IAMGOLD Essakane SA, 5 millions de francs CFA, décerné à « L’homme qui plante les baobabs » de Michel K Zongo ;
• Le prix spécial SILPORTRANS International, 2 millions de francs CFA, décerné à Alidou Badini de la RTB pour « Yikian » ;
• Le prix de la Critique Clément Tapsoba décerné à « Chroniques fidèles survenues au siècle dernier à l’hôpital Blida-Joinville au temps où D^r Frantz Fanon était chef de la cinquième division entre 1953 et 1956 » de l’algérien Abdenour Zahzah ;
• Le 1^er Prix des films des écoles de cinéma d’Afrique à « Brisé » de Abdel Compaoré du Burkina ;
• Le 2^e Prix des films des écoles de cinéma d’Afrique à « Cœur en panne » de Pamela Félicité Clara au Bénin.
En attendant le grand jour demain, certains réalisateurs peuvent déjà savourer leur présence à Ouagadougou.

Assane Koné