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Droits des enfants au Mali : Une action de plaidoyer aux jeunes filles aide-ménagères

mardi 27 novembre 2018, par Assane Koné

Le 24 novembre 2018 s’est déroulée au Palais de la culture la journée de mobilisation et de plaidoyer des jeunes aide-ménagères de Bamako. Cette action s’inscrit dans le cadre de la célébration du 20 novembre 2018, 30e anniversaire de la convention relative aux droits de l’enfant (CDE). Elle a été organisée par le réseau de défense des droits des travailleurs domestiques.

L’objectif est de contribuer à l’atteinte, par le Mali, de l’objectif du développement durable 8 (ODD), portant sur le travail décent et la croissance économique, pour tous y compris les jeunes du milieu rural, particulièrement les jeunes filles aide-ménagères. Spécifiquement, il s’agit d’attirer l’attention des décideurs politiques, du grand public et des médias du Mali sur la nécessité d’accélérer les progrès vers l’ODD 8, de susciter un engagement formel et concret des décideurs politiques pour la prise en compte de la situation de travail des jeunes filles rurales dans le plan d’appui à la formation et l’orientation à l’emploi de la jeunesse du Mali et sur la formalisation du travail domestique. Et enfin d’enclencher la marche pour la ratification de la convention de l’OIT.

La célébration de cette journée a réuni tous les acteurs concernés. Les jeunes filles aide-ménagères, les premières concernées ont répondu en grand nombre. Elles ont montré toute leur joie, car pour elles c’est un acte de considération de la part des décideurs et des organisations de défenses des droits des travailleurs.

Tout porte à croire que la situation des jeunes filles aide-ménagères au Mali, singulièrement à Bamako, est des plus alarmantes du fait de l’absence d’une catégorisation adaptée à ce travail domestique. Une législation conséquente en la matière et la mise en place d’initiatives de programmes étatiques pour leur formation et leur orientation à l’emploi pour une meilleure protection de leurs droits.

A travers les activités de la journée, comme le sketch et la poésie, les jeunes filles aide-ménagères ont évoqué toutes les difficultés qu’elles rencontrent dans l’exercice de leur travail.

Parlant des actions menées par les différentes organisations des droits des jeunes filles aides ménagères, Hortense Dembélé, représentante du réseau, a indiqué dans son intervention que, le groupe de recherche de l’action de droits des enfants (GRADEM), à travers un consortium composé de SOLI-AM, AEJT, MTC Mali, APAFE MUSO Dame, TDM, APSEF et APJEC, a créé un cadre de promotion, de protection et de défense des jeunes filles aide-ménagères. Dans leur domaine d’intervention, de janvier 2016 à octobre 2018, le centre BAMUNA espoir et vie du GRADEM a accueilli 332 jeunes filles aide-ménagères en situation de détresse (victimes d’abus, de maltraitances, d’exploitation..) dont 120 de moins de 15 ans. Mieux, elle dira que dans les espaces d’éducations 305 jeunes filles de moins de 15 ans en situation de travail ont été informées et sensibilisées sur leurs droits et devoirs.

Face à l’ampleur de ce problème, selon elle le GRADEM et le consortium entendent mener une action de plaidoyer visant à attirer l’attention des décideurs tels que le ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille sur la nécessité d’agir pour la création de plus de 2 millions d’emplois dignes pour les jeunes du milieu rural.

« Nous avons réussi à mener à terme un grand nombre de projets. Et sans notre travail en synergie, sans la collaboration des jeunes aide-ménagères cela n’aurait pas été possible », a-t-elle constaté. D’après elle ces projets restent à développer, et que ce développement ne se fera pas sans leur l’implication, car elles seront les premières concernées. Elle a précisé que le code de travail a été relu et l’âge minimum est de 15 ans. Et de dire que toutes les actions menées par le réseau aillent dans le sens d’offrir à ses groupes cibles tous ceux dont ils ont besoin.

« Les projets sont-là pour un temps, GRADEM et les autres structures intervenant auprès des aide-ménagères ne pourront pas poursuivre la formation telle qu’entreprise tout au long de ces 3 années et à cet jour aucune structure ou groupe n’a encore pris le relais », a déclaré Elisabeth, responsable du KIRA. Pour cela, elle a lancé un appel à tous les partenaires qui ont cheminé avec ces structures et le ministère de la jeunesse que celui de la promotion de la femme pour que ce relais ne tombe pas. Et à l’UNTM et le ministère du travail de continuer à soutenir le processus de ratification de la convention 189 de l’OIT afin que le travail domestique soit pleinement reconnu comme une profession avec des droits et des devoirs.

Les résultats attendus de cette journée sont : les décideurs politiques, le grand public et les médias sont informés et sensibilisés sur les progrès enregistrés et les défis actuels relatifs au travail décent et la croissance économique à l’orée des 30 ans de la ratification de la CDE (1989-2019). Le gouvernement du Mali s’engage formellement à renforcer d’ici 2020, ses actions en faveur de la formalisation du travail des jeunes filles aide-ménagères et pour la ratification de la convention 189 de l’OIT.

Bintou COULIBALY


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