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DECES DE SALIF KEÏTA DIT DOMINGO : La Panthère noire ne griffera plus
jeudi 14 septembre 2023, par
Il est considéré comme l’un des meilleurs joueurs africains. Certes, il y’a eu des grands footballeurs mais le malien était sur une autre dimension. Il faisait partie des grands des grands, le premier ballon d’or africain. L’enfant de Ouolofobougou s’est éteint à 76 ans, le 2 septembre 2023 à Bamako.
Ouolofobougou est un quartier qui regroupe un nombre impressionnant de sénégalais. Situé dans Bamako, ce quartier qui rappelle ceux du Sénégal, est fréquenté à l’origine par des Ouolofs d’où le nom de oulofobougou, qui signifie littéralement le quartier des Ouolofs en bambara c’est là-bas, Salif Keita est né le 12 décembre 1946 à Bamako (Mali). Salif Keita grandit dans le quartier populaire de Ouolofobougou. Si Salif joue de la musique avec ses pieds contrairement à son homonyme de chanteur lui aussi malien (de trois ans son cadet) il file un véritable récital avec un ballon.
Sa partoche : c’est le foot. Ainsi, il intègre rapidement le club de sa ZUP, les Pionniers de Ouolofobougou (1963-64) où il gagne gros : une première sélection en équipe nationale à 16 ans et quelques offres de la part des grands clubs de la capitale malienne qui cherchent leur perle noire. Keita opte pour l’A.S Real de Bamako en deux temps (1964-65 et 1966-67), puis le Stade Malien (1965-66), des équipes avec lesquelles il commence sa collection de trophées (trois coupes du Mali).
Il a marqué l’histoire des Verts et celle du football malien, ( La panthère noire), il est le premier à arborer une panthère ( ce logo). La raison est simple (elle est malienne), est arrivée à Saint-Étienne en septembre 1967 et joue sur le front de l’attaque. Salif Keïta, Stéphanois jusqu’en 1972, dispute 186 matchs et marque 164 buts, une performance qui lui permet d’être encore aujourd’hui le second meilleur buteur de l’histoire de l’ASSE.
L’égal de Pelé
La panthère apparaît un an après son arrivée. Le club souhaite se renouveler un peu en changeant de logo. Un beau jour, le docteur Julliand, un proche du club, remarque sur l’émission télé-philatélie présentée sur TF1, une série de timbres venant du Mali. Ces timbres présentent souvent la panthère noire. L’idée est donc toute trouvée et le club lance un concours auprès de l’École des Beaux-Arts. C’est Roger Viou qui dessine cette panthère, rattachée à l’AS Saint-Étienne. Salif Keita a laissé une trace insensible à la patine du temps.
Joueur atypique, fantasque, imprévisible, un joueur inclassable, s’enthousiasme le conservateur du musée des Verts, Philippe Gastal. Un félin, avec une souplesse extraordinaire. Parfois, sans toucher le ballon, uniquement par ses feintes de corps, il déséquilibrait son adversaire direct. Le 31 mars 1971, un match à Colombes oppose le Santos de Pelé à une association de joueurs stéphanois et marseillais. Ce soir-là, Keita brille et éclipse la star brésilienne.
Batteux disait de Salif. S’il était né dans un grand pays de football, il aurait été l’égal de Pelé, murmure Bereta. Un jour, Keita a une inspiration géniale après l’un de ses buts à Geoffroy-Guichard. Il va chercher le ballon au fond des filets et revient avec le cuir sur sa tête jusqu’au rond central. Triple champion de France avec l’ASSE avec les Verts, il a été champion de France à trois reprises (1968, 1969, 1970) et deux fois vainqueur de la coupe de France (1968, 1970) avant de partir à Marseille en 1972.
Il a ensuite joué à Valence (Espagne), au Sporting Portugal avant de terminer sa carrière aux Etats-Unis, à Boston. Il a aussi joué dans le film le Ballon d’or, librement inspiré de son histoire. Une page se tourne, un livre se ferme, et laisse place à une nouvelle histoire. Paix à son âme.
Source : Youssouf Sylla
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