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Changements climatiques : Le PGRNCC donne de l’espoir dans le cercle Nara
mercredi 1er novembre 2017, par
« Nous sommes dans une zone rouge, de telle sorte que les acteurs de développement ne se bousculent pas chez nous. Et, c’est pour cela que nous saluons d’avantage les actions du Programme de gestion des ressources naturelles et changements climatiques (PGRNCC) », a déclaré Issoufiana Abdoulaye Maïga, Préfet de Nara, le 23 octobre 2017, lors du passage de la caravane de presse organisée par le PGRNCC.
« Le cercle de Nara couvre 11 communes et le projet est dans 7 communes. Ce sont : Dabo, Dilly, Fallou, Guiré, Koronga, Niamana et Ouagadou », nous a indiqué, avec beaucoup de joie, le Préfet de Nara. Avant d’ajouter : « Vous allez le constaté de visu, les activités génératrices de revenus sont bien appréciées par les populations ».

133 micro-projets à 492 863 660 FCFA dans 4 communes
A Dembassala, village située à 3 km de Goumbou, chef lieu de la Commune rurale de Ouagadou, soit à 31 km environ de Nara, la caravane à rendu visite à Modibo Keita, bouvier devenu éleveurs d’ovins, grâce à l’AGR financée par le PGRNCC.
« Chaque Dimanche, j’étais obligé de quitter mon village pour accompagner les bœufs contre un peu de pécule, au marché de Nara. Souvent, on se retrouvait jusqu’ à Kati, aux environs de Bamako. Mais, cette année, depuis l’hivernage, je n’ai pas quitté mon village. Je m’occupe de mes moutons », nous a indiqué Modibo Keita. Avant d’ajouter qu’il se consacre entièrement à l’embouche ovine. Apparemment cette activité lui réussie très biens. « Je sui à ma quatrième vente de béliers et à chaque vente, je peux réaliser un bénéfice d’environ 500 000 F CFA », a-t-il indiqué.
Dans le cadre de sa composante III, consacrée à la diversification des moyens d’existence locaux, notamment le financement d’activités génératrices de revenus, le PGRNCC a financé Modibo Keita pour la réalisation d’un micro-projet d’embouche ovine dans son village. « Pour un départ, j’ai été subventionné par le PGRNCC avec moins de 3 millions de FCFA. Cela m’a permis de construire l’étable entièrement en dur et démarrer l’activité avec 15 béliers. De rotation en rotation, espacée de trois, j’ai aujourd’hui 35 béliers dans mon parc », a-t-il ajouté.
Il faut dire que Modibo Keita, n’est pas un cas isolé dans la commune de Ouagadou. Daouda Traoré, Chef d’Antenne de Nara de l’Association malienne pour la protection de l’environnement « STOP SAHEL », la Commune de Ouagadou compte 46 bénéficiaires des AGR, dont 15 groupements et 31 individus, parmi lesquels l’on dénombre 12 femmes.

Si l’embouche ovine vient en tête avec 38 projets financés, il faut dire les AGR concernent aussi l’artisanat (2 projets), aviculture (1 projet), la pisciculture (1 projets), le maraîchage (1 projet) et la production de henné (2 projets).
Il faut préciser que c’est l’ONG STOP SAHEL qui est mise à contribution par le PGRNCC pour la conduite de son volet AGR dans 4 communes de Nara : Ouagadou, Koronga, Dilly et Guiré.
A l’instar de Ouagadou, l’on dénombre 32 projets financés à Koronga, 26 à Dilly et 29 à Guiré. « En 2 ans d’activités, nous avons financé 133 bénéficiaires, dont 49 groupements et 84 individus parmi lesquels, il y a 27 femmes », a indiqué Daouda Traoré. Avant de préciser que ce sont environ 529 921 405 millions de FCFA qui ont été mobilisés pour ce résultat, avec 492 863 660 FCFA du PGNRCC et 37 057 745 FCFA des bénéficiaires.
Il faut dire que dans la commune de Ouagadou, l’AGR du PGRNCC est parvenu à la conversion d’environ 161 producteurs de charbon. « Ils ont oublié leurs haches et se consacrent entièrement aux activités d’embouche ovine, plus rentables, moins fatiguant et préservatrice de l’environnement », a indiqué Daouda Traoré. Avant de dire que pour l’année 2018, 3e année du projet, ce sont 280 millions de FCFA, qui seront investis dans le financement des AGR dans les 4 communes sous sa responsabilité.
A Nara, le PGRNCC n’intervient pas seulement que dans les AGR. A travers le secteur agricole, le programme intervient dans la dissémination de nouvelles technologies agricoles (les fosses de compost, la culture dans les demis lunes, la semi dans les zaï, la confection des cordons pierreux, la régénération naturelle assistée et le labour en billon). Le programme est aussi engagé dans la gestion des forêts et des zones de pâturage, à travers le service local des industries et productions animales.
Six technologies pour faire face aux changements climatiques

« Le secteur agriculture de Nara est chargé de la mise en œuvre du volet agriculture du PGRNCC », a indiqué Daouda Traoré, Chef du secteur agriculture de Nara. Selon lui, à travers le PGRNCC, ce sont 736 producteurs qui ont été formés dans les nouvelles technologies, en raison de 407 producteurs dans le compost, 56 pour le zaï, 51 dans la pratique de la demi-lune, 27 dans la technique de cordon pierreux, 63 initiés dans le labour en billon et 132 formés dans technique de régénération naturelle assistée. « Ce sont au moins 226 producteurs dans les 7 communes qui ont adopté les nouvelles technologies », a-t-il précisé. Avant d’ajouter qu’un total de 942 producteurs ont reçu des variétés améliorées de mil (515 ont reçu 896 kg pour 128, 75 ha), sorgho (420 ont reçu 1050 kg pour 105 ha), arachide (5 producteurs ont reçu 62,5 kg pour 1,25 ha) et le niébé (2 producteurs ont reçu 10 kg pour 0,5 ha).
C’est le lieu de dire que dans un contexte de changements climatiques, ces nouvelles technologies disséminées par le PGRNCC, visent l’amélioration de la structure du sol et la rétention de l’humidité en cas de manque de pluie, comme ce fut le cas cette année dans de nombreuses contrées du pays. « Les parcelles ayant reçu les nouvelles technologies auront un rendement meilleur à celles qui n’en ont pas reçu », nous a indiqué des paysans qui ont adopté ces technologies, en guise de test.
Daouda Traoré, Chef du secteur agriculture, a lancé un appel aux paysans maliens. « Les temps ont changé, il faut que les paysans changent de techniques. Même ceux qui n’ont pas bénéficié des différentes formations, doivent s’approcher des bénéficiaires pour une adoption des nouvelles technologies », a-t-il conclu.
Plus de 130 500 ha de périmètres pastoraux délimités
Dans sa composante II dédiée à la mise à l’échelle des pratiques de gestion durable des terres, le PGRNCC met à contribution le service local des industries et production animale pour la réalisation de la sous-composante 2.2, consacrée à la gestion des forêts et des zones de pâturage.
« Dans le cadre de cette sous composante, nous avons procédé à la délimitation de périmètres pastoraux dans les 7 communes et fait le balisage de pistes de transhumance », a indiqué Ousmane Djiré, Chef de service local es industries et production animale de Nara. Il a précisé que ce qui est prévu pour le cercle de Nara, est en réalité la création de 6 nouveaux périmètres pastoraux et la réhabilitation d’un ancien périmètre de 20 100 ha, situé à Mabrouck, dans la commune de Guiré.
« A la date d’aujourd’hui, nous avons délimité 11 080 ha de périmètres pastoraux dans la commune de Koronga, 22 890 ha à Ouagadou, 24 580 ha à Dilly, 25 350 ha à Niamana, 10 250 ha à Fallou et 16 250 ha à Dabo », a précisé Ousmane Djiré. Avant d’annoncer que des dispositions ont été prises pour une piste de transhumance de 25 km entre Toulel et Bréguénaré. Il a indiqué qu’une autre piste de transhumance, longue de 26 km est prévue dans la commune de Niamana, afin de rallier le Gringalet peulh au marché de bétail. De même, il dira Fallou sera relié Tiessaman par une piste de transhumance longue de 37 km et enfin, la piste la plus longue, avec 92 km, partira de Dilly pour le Siramané peulh, en passant par Safintra et Dally.

Il a aussi annoncé les travaux qui sont actuellement en cours pour doter tous les périmètres pastoraux de points d’eau, sans oublier les opérations de reboisement et d’ensemencement de 100 ha dégradés par périmètres pastoraux. « En réalité, ce sont 60 ha qui sont reboisés avec des espèces qu’apprécient par les animaux et les autres 40 ha sont ensemencés avec du fonio sauvage », a-t-il précisé.
Pour une bonne gestion des périmètres pastoraux, Ousmane Djiré a indiqué que des 7 sociétés coopératives ont été installées et formées sur les textes de l’OHADA et en élaboration de cahiers de charge. « Vous avez assisté ce matin, à la remise de 4 bœufs et 2 ânes par société coopérative. Elles ont aussi été dotées en petits matériels, notamment des charrues, des charrettes et un fût de 200 litres pour l’arrosage des pépinières », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que ce matériel aidera à la réalisation des pare-feux autour des périmètres pastoraux, enfin de les protéger des feux de brousse.
Assane Koné
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