Societe > 5e édition de la semaine des Droits de l’Homme : Le mariage d’enfants au centre des préoccupations

5e édition de la semaine des Droits de l’Homme : Le mariage d’enfants au centre des préoccupations

mercredi 7 décembre 2016, par Assane Koné

La commission nationale des droits de l’homme au Mali (CNDH), en partenariat avec la commission Africaine des Droits de l’Homme et l’ensemble des organisations membres du cadre de concertation, a procédé au lancement de la 5e édition de la semaine des droits de l’homme placée sous le signe : « Le mariage d’enfants, une perspective des droits humains ». Cette cérémonie a été marquée par une conférence débat, la remise de rapport 2015 de la CNDH aux autorités. Elle a enregistré la présence des députés, des représentants des ONG et organisations de défense des droits de l’homme du Mali, des partenaires techniques et financiers et plusieurs étudiants, enseignants et chercheurs.

La cérémonie officielle de lancement de la semaine s’est déroulée le mardi 6 décembre 2016 au Nouveau Bloc de la FSEG. Placée sous le parrainage du Ministre de la justice et des droits de l’homme, cette cérémonie intervient dans le cadre de la célébration de la semaine de l’année africaine des droits de l’homme, 2016. L’objectif de la célébration de cette semaine est d’attirer l’attention des dirigeants, chercheurs, enseignants et étudiants sur la situation actuelle des droits de la femme en général et de celle de la fillette en particulier. Il s’agit aussi d’approfondir les échanges sur les pratiques néfastes à l’épanouissement de la femme, notamment le mariage d’enfants.

En effet, plusieurs activités sont prévues dans le programme de cette semaine : visites dans les centres de privation de liberté, dans les hôpitaux publics. Des conférences débats, de tournoi de foot etc. auront lieu autour de la problématique du mariage d’enfants. Dans le même registre, il faut ajouter des émissions radiophoniques, de causeries débats dans les universités de Bamako.

Dans son allocution, Me Kadidia Sangaré Coulibaly, Présidente CNDH, a estimé qu’il existe encore un énorme déficit dans la jouissance effective des droits fondamentaux par les femmes. « Les femmes et les filles africaines connaissent encore une multitude d’obstacles à l’égalité entre les hommes et les femmes : l’exclusion économique et des systèmes financiers perpétuent la discrimination des femmes, les pratiques culturelles néfastes, un faible taux de rétention des filles dans les écoles etc. » a-t-elle rappelé.

Pour sa part, le représentant du président du réseau des défenseurs des droits de l’homme, Diam Boubacar Ly s’est dit sensible à la pratique du mariage d’enfants dans notre société. « Dans notre approche, nous nous sommes rendus compte qu’au Mali, malheureusement cette pratique continue de faire des victimes. C’est parce que tout simplement elles sont des fillettes. Nous pensons qu’il est inacceptable », s’est-t-il désolé.

Ainsi, l’année de 2016 a été annoncée comme étant une année qui marque l’agenda des femmes aussi bien au niveau continental que mondial pour l’égalité entre les hommes et femmes et l’autonomisation des femmes.

Le Ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Mme Sangaré Oumou BA a remercié la Cndh et ses partenaires pour cette initiative combien importante et s’est réjouit du choix du thème de cette édition. Selon elle, le Mali a ratifié la quasi-totalité des documents juridiques africains relatifs aux droits de l’homme et la femme.

Cependant, Mme Sangaré reconnait que la mise en œuvre intégrale de ces instruments juridiques reste encore un véritable défi pour notre pays nonobstant les actions menées par les autorités, la société civile et des partenaires. Avant de lancer les activités commémoratives de l’année africaine des droits de l’homme avec un accent particulier sur les droits des femmes.

« La problématique des droits de l’homme est toujours en conflit avec nos traditions »

Au-delà de sa qualité d’avocat et de ministre en charge de la justice et des droits de l’homme, Me Mamadou Ismaël Konaté a expliqué que sa présence se justifie par le fait qu’il a une conviction intense et constante qu’il n’y a pas de justice sans droits de l’homme et vice-versa. Et de poursuivre que la principale tare dans notre société, c’est l’ignorance et la méconnaissance de ses droits fondamentaux.

« On la force. On expose la fillette de 12, 13, 14 ans à un mariage au nom des traditions qu’il faut questionner, pour lesquelles on doit s’interroger aujourd’hui. La problématique des droits de l’homme est toujours en conflit avec nos traditions », a-t-il indiqué pour ainsi inviter les uns et les autres à concilier les réalités traditionnelles aux manifestations des droits de l’homme.

« La rencontre de nos réalités traditionnelles et la pertinence des droits doivent être questionnées de manière à ce que nous puissions venir en complément direct au processus d’universalité », a-t-il proposé.

Faut-il le rappeler qu’une conférence débat sur la situation des droits des femmes au Mali et les défis spécifiques de la fillette au Mali a été animée par La Cndh et l’AJM. Et la remise de rapport 2015 de la Cndh aux autorités a été un temps fort de la cérémonie.

Moussa Mallé SISSOKO


Voir en ligne : 5e édition de la semaine des Droits de l’Homme : Le mariage d’enfants au centre des préoccupations

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.