C’est un secret de polichinelle, le parti de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM) à ses racines à Sikasso. Une localité, où elle a fait la pluie et le beau temps jusqu’aux dernières élections législatives. Qu’est-ce qui explique ce revers du parti dans son plus grand bastion où il régnait en maître absolu ? Certains militants du parti indexent leur président.

Candidat malheureux à l’élection présidentielle du 30 juillet 2013 avec un score honorable, bon nombre d’analystes politiques, s’attendaient à un rebondissement du président de la CODEM, Housseyni Amion Guindo dans son fief électoral à Sikasso à la faveur des législatives. Certains militants du parti le voyait même à l’Assemblée nationale dès le 1^er tour des législatives, tant l’influence de l’homme était grande dans la région de Sikasso. Mais, la CODEM a fait profil bas, malgré une alliance avec le MIRIA et l’Adema. L’alliance a mordu la poussière lors du 2^e tour des législatives face au RPM. Selon un responsable politique de la CODEM à Sikasso, cette descente aux enfers du président du parti dans son principal fief est loin d’être fortuite. A l’en croire, contrairement aux précédentes joutes électorales, la CODEM n’a pas battu une campagne digne de ce nom lors de ces élections. La raison : le parti serait aujourd’hui confronté à un sérieux problème de ressources financières que ses militants ont du mal à digérer après le renoncement de la direction du parti aux 33 millions de FCFA d’aide qui lui a été allouée par le Gouvernement. Ils accusent leur président de vouloir se montrer «  plus pacha  » que les autres, en renonçant à cette aide alors que son parti connait un temps de vache maigre. A en croire un responsable du parti à Sikasso, le président a voulu «  faire le gros dos et il a fait les frais ». Pour lui, Poulo a réfléchi court en se faisant une illusion. Pour cause, explique-t-il, la surprise des militants du parti fut grande à l’entame de la campagne des élections législatives quand le président a laissé, sans moyen financier, les responsables de sa campagne en vue de l’exécution de leur programme d’activités. « En renonçant à l’aide du Gouvernement et dépouillé par le financement de sa campagne lors de l’élection présidentielle, il n’avait d’autre choix que de jeter son dévolu sur un éventuel sursaut d’orgueil des militants. Toute chose qui n’a pas marché », a dit le responsable du parti à Sikasso. Avant d’ajouter que les militants, mécontents de cette décision non consensuelle de la direction du parti, ont simplement virés dans d’autres formations. A l’en croire, l’exaspération des militants provient du fait que le président ne les a pas associé à sa décision de renoncer à la somme de 33 millions allouée au parti par le Gouvernement en guise d’aide. Ainsi, pour lui rendre la monnaie, les militants du parti ont préféré aller voter pour d’autres candidats.
Aujourd’hui, suite à une telle déception des militants du parti, l’on peut présager un gros nuage pour la CODEM dans la troisième région.

Youssouf Z Kéïta
(LE REPUBLICAIN°