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TRANSITION AU MALI : Quand les autorités de la Transition montrent une autre facette du jeu

samedi 27 avril 2024, par Assane Koné

Depuis plus d’une année, les autorités de la transition ont, semble-t-il, opté pour une politique méconnue des maliens.

Depuis quelques mois, pour des motifs avoués ou inavoués, la Transition au Mali a appuyé le « bouton rouge » de la suspension et de la dissolution des ONG, structure d’observation des élections, partis, associations et regroupements politiques.

Les actes posés par Bamako sont jugés de violations de la Constitution de 1992, de la Constitution de 2023 par la CNDH, mais aussi par l’UA, l’ONU. Celles-ci ont appelé les autorités à revenir sur leur décision.

Les « mesures restrictives » de la Transition suscitent des critiques et des inquiétudes concernant l’avenir de la démocratie et des libertés au Mali.

Grossir le camp d’une opposition

Il faut noter que les actes de suspension et de dissolution sont de nature à renforcer le camp d’une opposition au régime.

Alors, questions : Pourquoi le régime ne veut pas du dialogue avec ses acteurs comme moyens pour dissiper les nuages au lieu d’utiliser la méthode forte pour se faire entendre ? Que craint-t-il ? Les mesures « impopulaires » ne visent-t-elles pas à assurer le contrôle du pouvoir en place sur le pays ? A garantir leur sécurité et leur stabilité, et à répondre aux pressions internes et externes ?

Analyste et spécialiste des questions politiques, Mamourou Dembelé, joint au téléphone donne des éléments de réponse. L’homme estime que « la situation au Mali, marquée par la restriction des libertés, la dissolution et la suspension de partis et associations politiques, n’est que le reflet des tensions et des enjeux politiques qui traversent le pays ».

Les facteurs qui peuvent expliquer les actions « inavouées » des autorités de la Transition à l’encontre des politiques et d’autres acteurs sont « avec la situation sécuritaire, les autorités de la Transition pourraient craindre que la contestation politique ne fragilise davantage la situation sécuritaire ». Ajoute-t-il que le pouvoir cherche peut-être à consolider sa position et à asseoir sa légitimité. « La dissolution de partis politiques ou la restriction des libertés peuvent être perçues comme des moyens de contrôler l’opposition et de limiter les critiques », poursuit notre interlocuteur.

A ceux-ci s’ajoute poursuit l’analyste « les incessantes demandes de tenue de l’élection présidentielle par la coalition des partis et associations politiques composées des grands partis politiques du Mali ».

Qu’on le dise ou pas, qu’on l’admette ou pas, la marginalisation des acteurs politiques et la limitation de la liberté d’expression et d’association, n’est pas sans conséquences pour le pays.

A.S.
ARC EN CIEL


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