Actualités > Yacouba katilé Secrétaire général de l’UNTM : « Il y a une grande insatisfaction par rapport à l’exécution du (...)

Yacouba katilé Secrétaire général de l’UNTM : « Il y a une grande insatisfaction par rapport à l’exécution du Procès-verbal de conciliation du 28 octobre 2014 »

vendredi 28 avril 2017, par Assane Koné

« C’est dire qu’il y ‘a plutôt une grande insatisfaction par rapport à l’exécution du Procès-verbal de conciliation du 28 octobre 2014. L’insatisfaction est grande, si l’on constate que la liberté syndicale est encore sujette à des violations flagrantes dans certaines entreprises et services à travers le pays. Les Accidents de travail ne sont pas pris en charge, et la journée de travail excède 10 heures souvent voire 12 heures dans les Mines ». Cette déclaration a été faite par Yacouba katilé Secrétaire général de l’UNTM, lors de la traditionnelle conférence de presse d’avant-veille de la veille de la fête du 1er mai. C’était le 28 avril 2017, à la Bourse du travail.

D’entrée de jeu lee secrétaire général de l’UNTM à propos des points de revendications dira que : « Vous avez souvenance que le Procès-verbal de conciliation du 28 octobre 2014 avait prévu une commission de suivi de l’exécution des points d’Accord ».

Selon lui, cette commission n’a plus été convoquée depuis 2016. Elle est bloquée sur l’épineux problème des travailleurs compressés de la COMATEX, de HUICOMA, de ITEMA, de la SMECMA et de AZALAÏ HOTEL de TOMBOUCTOU.

« Le Gouvernement n’est pas parvenu à démontrer le contraire des déclarations de ces travailleurs compressés qui affirmaient de façon catégorique n’avoir conclu aucune transaction sur le paiement de leurs droits. Versant dans le dilatoire, le Gouvernement invitait l’UNTM et lui-même à effectuer des recherches, à explorer les archives pour situer la vérité. Un recours a été fait au notaire, garant des transactions. Les documents qu’il a mis à la disposition du Gouvernement, que nous sommes parvenus à avoir, confirment la véracité des déclarations des Ex-travailleurs compressés », a-t-il indiqué.

Avant d’ajouter : Notre point de vue, après l’examen des documents financiers, était que l’Etat devait liquider intégralement les droits des compressés. Entre temps, ceux de HUICOMA : koulikoro-koutiala-kita, ont décidé de venir s’installer dans l’enceinte de la Bourse du Travail, jusqu’au paiement intégral de leurs droits.

Il a ensuite rappelé que le Ministre de l’Economie et des Finances à instruit à une commission, le contrôle des documents financiers. Ce contrôle est terminé. Mais l’UNTM n’a pas reçu ses conclusions.

Il dira qu’à ce jour, l’UNTM, comme elle l’a toujours dit, est consciente que le Gouvernement use de méthodes dilatoires, au lieu de s’engager dans une négociation véritable, pour la liquidation des droits de tous ceux qui n’ont jamais rien perçu, depuis les vagues de compressions. « Nous avons été très patients, alors que les intéressés souffrent, que certains sont morts, que leurs enfants et petits-enfants ne vont même plus à l’Ecole », a-t-il déclaré.

Dénonciation de la fausse gratuité de l’école

Il a estimé que l’occasion est bonne pour dénoncer la fausse gratuité de l’école, car des taxes de tous genres s’abattent sur des familles démunies et que des filles et garçons abandonnent les classes, du fait de la pauvreté de leurs parents.

« L’occasion est bonne aussi, pour dire une fois pour toutes, que le refus de paiement des droits de pauvres citoyens est une preuve de déficit de la démocratie, de l’Etat de Droit.
Nous en tirerons toutes les conséquences », a-t-il déclaré.

La situation des Travailleurs retraités par anticipation

Il a ensuite rappelé qu’un vieux problème, dont l’esquisse de la solution a été faite depuis 2011, continue de nous hanter : La situation des Travailleurs retraités par anticipation. « Nous posons une seule question à ce propos. OUI ou NON, l’Etat Malien est disposé à octroyer aux uns et aux autres, leurs droits, et tous leurs droits. Nous attendons une réponse à cette question, pour déterminer notre position définitive, afin que ce problème qui n’existe qu’au Mali dans la sous-région, soit effacé des passifs humiliants de notre pays comme conséquence des Programmes de Réformes économiques », a-t-il été ferme.

Faire le point des Privatisations et des contrats Miniers

Il a aussi rappelé que le Protocole du 28 octobre 2014 retient que le Gouvernement et l’UNTM feront le point des Privatisations, des contrats Miniers

« A ce jour, quoique nous ayons compris les difficultés de l’heure qui empêchent le Gouvernement de diligenter certaines procédures, nous sommes au regret de constater qu’on abuse de notre compréhension, car rien sur ces deux revendications ne permet de dire qu’un bilan des Privatisations et des contrats Miniers peut être fait », a-t-il estimé.

Avant de dire : « Nous tenons à ce bilan, qui nous permettra de rectifier les procédures, et d’entreprendre toutes mesures susceptibles de restaurer les biens du Peuple, au peuple ».

Il a ensuite estimé qu’ils n’agiront de façon significative sur la création d’emplois, qu’en revoyant ces deux volets qui, bien perçus, seront d’un apport certain au développement du Pays. « Nous ne sommes pas des naïfs. Nous ne nous faisons aucune illusion. Le peuple informé, sera le garant des réparations indispensables à la récupération de ses biens », a-t-il déclaré.

Finalisation de la relecture de certaines conventions collectives

Le protocole du 28 octobre 2014, a recommandé la finalisation de la relecture de certaines conventions collectives.

Celle des transports et chauffeurs et Celle des Mines….

« Les défaillances des travailleurs eux-mêmes ont été une aubaine pour le gouvernement, qui n’a rien fait pour finaliser la relecture de ces conventions », a-t-il estimé.

Yacouba Katilé a tiré la sonnette d’alarme. Il a estimé qu’au regard de ce qui précède que le tableau est sombre. Même s’il a admis que des points sont satisfaits, ou qui sont en cours d’exécution : Le domaine de l’IER, La loi sur les loyers (quoique son application n’est pas faite), L’augmentation des primes de mission pour les travailleurs subalternes, La ratification des conventions internationales du Travail, L’usine des Produits Pharmaceutiques.

« Ajoutés aux revendications financières satisfaites totalement depuis le 1er janvier 2017 par la hausse de la valeur indiciaire à 400f, on peut conclure que des progrès sont faits. Mais les Accords sont faits pour être appliqués », a-t-il déclaré.

Des travailleurs du secteur privé attendent toujours de bénéficier des augmentations

Cependant, il a déploré que certains travailleurs relevant du secteur privé attendent toujours de bénéficier des augmentations consenties transposées au terme de concertations avec les patrons. « Nous déplorons que la baisse de l’ITS ne soit pas encore appliquée, notamment dans le privé, en totalité », a-t-il ajouté.

Très désabusé, il dira que « c’est dire qu’il y ‘a plutôt une grande insatisfaction par rapport à l’exécution du Procès-verbal de conciliation du 28 octobre 2014. L’insatisfaction est grande, si l’on constate que la liberté syndicale est encore sujette à des violations flagrantes dans certaines entreprises et services à travers le pays. Les Accidents de travail ne sont pas pris en charge, et la journée de travail excède 10 heures souvent voire 12 heures dans les Mines ».

Droit et liberté syndicale : A l’anarchie des directions, le syndicat répondra par les mêmes méthodes

Très ferme, il a indiqué aux autorités qu’ « une fois pour toutes, nous demandons la tenue des Etats Généraux sur le Droit et la Liberté syndicale, pour que le syndicalisme, comme la politique, la vie associative, soit protégé et renforcé. « En tout cas l’UNTM qui n’a pas cessé de revendiquer le respect direct des lois et des Normes internationales n’entend plus devoir intervenir sur les mutations arbitraires, les licenciements pour cause de syndicalisme, ou tous autres abus », a-t-il menacé. Avant d’ajouter qu’ « A l’anarchie des directions et dans les entreprises, le syndicat répondra par les mêmes méthodes ».

Qu’à cela ne tienne, il a estimé que malgré la gestion de plus en plus difficile des problèmes des travailleurs à cause des assauts et des violations contre le droit syndical, l’UNTM au plan international a su œuvrer pour redorer le blason du Mali.

« Hier, grand pays de politique, de diplomatie, de syndicalisme, notre pays continuait d’être inaudible, invisible sur la scène internationale et même africaine. OR, à travers le monde aujourd’hui, notre pays, à travers l’UNTM a retrouvé un rang honorable », a-t-il déclaré.

Dans la perspective de création d’un syndicalisme de pays musulmans à l’instar du syndicalisme chrétien, Yacouba katilé a indiqué que le Mali est activement impliqué dans l’analyse du travail à la lumière des instructions coraniques, de manière qu’à l’échelle internationale, nos organisations puissent se faire entendre. « Cette tâche menée avec le compagnonnage de MEMUR-SA de Turquie permettra un meilleur positionnement du pays dans l’organisation de La Conférence Islamique », a-t-il révélé.

UNTM honorée par l’organisation du 12e Congrès de l’OUSA

Selon lui, l’Organisation de l’unité syndicale Africaine (OUSA) a accepté de tenir son 12e congrès à Bamako, après que l’UNTM ait posé la candidature du Mali. Il a ajouté que l’évènement a été suivi partout en Afrique, et dans de nombreux pays européens et asiatiques. « Aujourd’hui, il n’ y’ a aucune conférence syndicale sur le syndicalisme africain qui se tient sans que l’UNTM soit invitée non seulement à être présente, mais aussi à faire une communication », a-t-il révélé.

Difficile d’aller vers une unité d’action syndicale

« Au plan national, notre syndicalisme se caractérise toujours par la division. Si des contacts se font avec la CSTM en vue de parvenir à une unité d’action, force est de reconnaître que des obstacles subsistent », a indiqué Yacouba katilé. Avant de conclure qu’il en sera ainsi tant que les deux centrales ont le même bassin de recrutement et de mobilisation.

Selon lui, l’unité d’action entre syndicats d’obédience différente est facile à réaliser, mais dans la similarité des groupes-cibles, dans les méthodes, la rivalité fait vite surface. « Qu’à cela ne tienne, notre option est et sera de coopérer avec tout syndicat créé par la seule volonté des travailleuses et travailleurs, et non à partir d’une immixtion des autorités. Les conventions internationales sont claires sur cet aspect », a-t-il ajouté.

Des doléances arrivent pour l’amélioration des conditions de vie et de travail

« Après les acquis financiers constatés à partir des négociations de 2014, L’UNTM s’est rendu compte de la quasi permanence de l’insuffisance de revenus pour les travailleurs à mener une existence dans la satisfaction des besoins vitaux », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que « Nous avons réclamé dans le passé, la création d’un système de transport public : c’était pour soulager les peines à aller et revenir de son travail. Nous avons suggéré des approches plus équitables et égalitaires dans l’octroi des logements sociaux. C’était pour plus de justice sociale ».

« Ces deux déficiences constituent encore des maux qui handicapent nombre de travailleuses et travailleurs », a-t-il estimé.

« Pour une amélioration du pouvoir d’achat, pour mettre plus d’équilibre dans les traitements et la gestion des carrières des agents d’une même fonction publique, l’UNTM déposera dans les jours prochains des doléances. Nous les voulons sujets de négociation dans un esprit de respect mutuel, de responsabilité pour éviter des frictions inconvenantes dans le partenariat. Les détails de ces doléances vous seront communiqués le moment venu », a annoncé le secrétaire général.

La nomination de Maouloud Ben Kantra en tant que ministre

« L’UNTM a vu son Secrétaires Général Adjoint, non moins Secrétaire général du SNEC entrer dans le Gouvernement. Il n’a pas été pris ni pour représenter le SNEC, ni pour représenter l’UNTM. Ces deux structures gardent leur indépendance vis-à vis des pouvoirs publics et du Gouvernement et des Parties », a indiqué Katilé.

Selon lui, l’homme a été choisi selon des critères qui n’ont rien de syndical. « Mais nos textes ne permettent pas aussi le cumul des responsabilités à certains niveaux. Il le savait, et il a fait un choix, comme tant d’autres dans l’histoire du Mali, et dans le monde. Nous lui souhaitons pleins succès. Toutes autres spéculations pour ou contre cette nomination relève d’une analyse personnelle. L’UNTM n’en veut pas à Maouloud. Le SNEC non plus ne lui en veut pas. Que cela soit clair », a-t-il conclu.

Assane Koné


Voir en ligne : Yacouba katilé Secrétaire général de l’UNTM : « Il y a une grande insatisfaction par rapport à l’exécution du Procès-verbal de conciliation du 28 octobre 2014 »

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.