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Qui est Abdullah Elmir, le nouveau visage australien du groupe Etat islamique ?

mercredi 22 octobre 2014, par Assane Koné

Ce garçon de 17 ans menace, dans une vidéo mise en ligne sur internet, de planter le drapeau du groupe terroriste sur la Maison Blanche.

« J’adresse ce message aux Américains, aux Britanniques et tout particulièrement aux Australiens. » Kalachnikov à la main, un Australien de 17 ans défie crânement son pays dans une vidéo de propagande du groupe Etat islamique (EI), mise en ligne lundi 20 octobre. « A Barack Obama, à Tony Abbott [le Premier ministre australien], je dis ceci : nous ne cesserons pas de combattre jusqu’à ce (..) que le drapeau noir flotte sur chaque pays, au sommet de Buckingham Palace et de la Maison Blanche », lance Abdullah Elmir, entouré d’une cinquantaine de combattants.

Cette vidéo, la quatrième d’une série dans laquelle figure notamment un combattant francophone, relate Le Parisien, est diffusée quelques heures après l’annonce d’un accord entre l’Australie et l’Irak pour l’envoi de forces spéciales afin de lutter contre les jihadistes de l’Etat islamique. Pour Greg Barton, le directeur du Global Terrorism Research Centre interrogé par ABC (en anglais), cette vidéo vise à inciter de jeunes Australiens à suivre le parcours de leur camarade.

Francetv info revient sur l’histoire de cette jeune recrue du groupe Etat islamique.

Il suscite l’incrédulité sur la toile

Immédiatement après sa mise en ligne, la vidéo d’Abdullah Elmir, dont le nom de guerre est Abdul Khaled, a été accueillie avec un mélange d’incrédulité et de moquerie. « L’Etat islamique a un nouveau porte-parole et c’est un Australien de 17 ans », se moque Buzzfeed (en anglais). Le Daily Mail (en anglais) surnomme le jeune homme « le jihadiste rouquin ».

Sur Twitter, un internaute plaisante sur la jeunesse d’Abdullah Elmir : « Ce bébé jihadiste ne peut même pas avoir une barbe comme celle de ses camarades de l’EI. Le pauvre ».

Un journaliste américain ironise lui sur l’attitude des combattants qui l’entourent. « Ces terroristes en ont marre de voir des terroristes blancs jouer les sauveurs et s’approprier leur histoire », poste-t-il sur le réseau social.

Il a dit à sa mère qu’il partait pêcher

Le jeune homme a quitté son domicile de Bankstown, une ville de la banlieue de Sydney en juin dernier, rapporte le Sydney Morning Herald (en anglais). Pour justifier son départ, il explique à sa mère qu’il part pêcher quelques jours. En compagnie d’un autre jeune homme de 16 ans, Abdullah Elmir s’envole pour Perth, la Malaisie, la Thaïlande et enfin la Turquie.

Une fois en Turquie, il envoie un texto à un membre de sa famille, en lui demandant de dire à sa mère qu’il a quitté l’Australie. Quelques jours plus tard, il précise où il se trouve et annonce qu’il va « franchir la frontière ». Ses proches comprennent qu’il veut combattre en Irak. Sa mère tente de le convaincre de renoncer et se prépare à le rejoindre en Turquie. Trop tard. Les parents de son compagnon de voyage auront plus de chance : ils récupèrent ce dernier à temps et le ramènent en Australie.

Il était bon élève

Pour ses proches, le départ d’Abdullah est incompréhensible. Dans les colonnes du Sydney Morning Herald, ils décrivent un jeune homme « normal », qui « aimait jouer à la Xbox, avec le chat de la famille et traîner avec ses frères et sœurs ». Toujours selon eux, Abdullah Elmir était « très brillant ». L’adolescent, qui vient de finir le lycée, était en train de réfléchir à ce qu’il voulait faire plus tard. Ses proches essayaient de le convaincre de s’inscrire à l’université...

Sous le choc, sa famille estime qu’Abdullah Elmir a subi « un lavage de cerveau » pour en arriver là. Elle se demande également qui a encouragé le jeune homme à quitter l’Australie pour faire le jihad et qui a pris en charge ses coûteux billets d’avion pour réaliser son projet.

Il est le premier Australien mis en avant par les jihadistes de l’EI

Selon le ministre de la Justice australien, cité par The Australian en septembre, une soixantaine d’Australiens combattent actuellement en Irak et en Syrie. Certains occuperaient même des postes importants au sein de l’EI. Mais, avec la vidéo d’Abdullah Elmir, c’est la première fois que la propagande du groupe Etat islamique met en avant un Australien.

Les réactions n’ont pas tardé. Pour Tony Abbott, cette vidéo « met une nouvelle fois en lumière la menace constituée par l’Etat islamique en Irak et au Levant » [comme les Etats-Unis, l’Australie utilise cette appellation pour l’EI]. « C’est pour cela que l’Australie a rejoint la coalition » internationale contre l’organisation jihadiste, rappelle le Premier ministre. « Ce que j’ai vu aujourd’hui m’a beaucoup bouleversé. (...) Se retrouver là où il est, je ne le souhaite à personne de notre communauté », a déclaré le leader de la communauté musulmane de Sydney, Jamal Rifi, cité par ABC.

Francetv info

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