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Résolution de la crise au nord du Mali : La communauté internationale accusée de complaisance
lundi 4 mai 2015, par
Devant la situation gravissime qui prévaut aujourd’hui dans la partie nord de notre pays , la plateforme des organisations de la société civile est montée au créneau pour dénoncer les comportements complaisants des puissances internationales face aux bandits armés du MNLA et leurs acolytes. Les dirigeants ont appelé l’ensemble du peuple malien toutes couches confondues à l’union sacrée pour éviter la partition du pays. La cérémonie a pris fin par des prières et des bénédictions pour le pays. C’était le samedi 2 mai 2015 au stade omnisports Modibo Keita.
Après s’être s’inclinés pieusement devant la mémoire des nombreuses victimes civiles et militaires tombées sous les balles des rebelles, les leaders de la plateforme, Mahamoud Dicko, président du Haut Conseil Islamique, Chérif Ousmane Madane Haidara, président de la plateforme, l’ancien premier ministre Mohamed Ahamed Ag Hamani, personne ressource, Mme Oumou Traoré de la CAFO, Mohamed Salia Touré, président du Conseil National de la Jeunesse, Youssouf Dembélé représentant des églises, le ministre du culte et des affaires religieuses, Thierno Amadou Omar Hass Diallo, les représentants de la communauté arabe et touareg, tour à tour, ont véhiculé le message de la paix et de la réconciliation.
Ils ont appelé le peuple malien a prendre conscience du danger qui guette le pays. « Nous ne sommes pas là au nom d’un parti, ni d’un homme, nous sommes le peuple et on agit à son nom » a martelé le chérif et d’ajouter « on n’a pas besoin de la majorité, ni de l’opposition ici, on a besoin des fils du pays ». Condamnant le laxisme voire la complicité de la MINUSMA, les leaders de la plateforme des organisations de la société civile, ont exhorté le peuple à se souder, à affiner et à renforcer sa solidarité afin de restaurer la dignité de notre cher Mali, de sauvegarder l’unité et l’intégrité territoriale. Pour eux, personne ne viendra régler les problèmes du Mali à la place des Maliens.
Depuis le refus du MNLA et de ses acolytes de parapher l’accord dit d’Alger du 1er mars 2015, la fragile paix du Nord s’est ébranlée et s’effrite au fil des jours comme le soleil chassant la brune matinale. Tandis que les Maliens et les pays médiateurs tentent de ramener Bilal Ag chérif et sbires à la raison, les armes crépitent et font attendre leur langage lorsque le gouvernement malien reste convaincu que la guerre ne saurait rien résoudre. Pas par lâcheté, par prudence, par respect pour les différentes chartes qui régissent la vie des nations, par prudence pour ne pas laisser un déséquilibre regrettable dans la sous-région. Aujourd’hui encore, la situation continue de s’empirer. Devant la recrudescence des populations décimées dans le nord, des voix se lèvent à travers tout le pays pour fustiger ce qui convient d’appeler le complot contre le Mali.
Selon l’ancien premier ministre, Mohamed Ag Hamani, il s’agit d’une guerre géopolitique planifiée et entretenue par certaines puissances à travers la manipulation d’un groupe d’individus. Pour le président de la plateforme, chérif Ousmane Madane Haidara, « cet accord, malgré qu’il n’est pas bon, entre deux maux, il faut choisir le moindre et préserver l’essentiel qui est le Mali ». Avant d’ajouter « trop de sang a coulé, trop de veuves, d’orphelins a cause de cette guerre ». Et Mahamoud Dicko de renchérir « cet accord est différent des autres accords, car, c’est le peuple qui est le garant ». Une manière de tendre la main fraternelle aux frères égarés du Nord. Pour les responsables de la plateforme, le danger est réel et il est temps qu’on prenne conscience.
Il s’agit d’une rébellion qui en fait n’en n’est pas une. Une rébellion qui depuis trois ans ne harcèle que les populations civiles sans défense, qui depuis trois ans tire à l’arme automatique, à la roquette et autres engins de guerre ! Une rébellion conçue alimentée et entretenue de l’extérieur dans le seul but de mettre à genoux le grand Mali, le Mali fier de son passé. Une rébellion pour briser l’unité du Mali et mettre en en cause l’intégrité territoriale ! Une rébellion parce que le Mali est gênant par son histoire, par sa culture, par sa tolérance, par son hospitalité légendaire, par son extrême unité dans sa diversité ethno-socioculturelle ! Une rébellion enfin parce que le Mali, très convoité par des puissances étrangères, n’a jamais accepté en cinquante année d’indépendance de brader sa dignité et son honneur !
Malgré tout, le président du Haut Conseil reste optimiste que le Mali sera le pays de nos rêves, de nos passions.
Amadou Coulibaly