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Rapatriement des migrants maliens de Tamanrasset : L’AME exprime sa volonté d’aider les maliens vivants à l’extérieur
lundi 15 août 2016, par
Plus de 400 migrants maliens ont été accueillis à Bamako le mercredi 10 août 2016 par les autorités maliennes et les organisations humanitaires et des droits humains en provenance de Tamanrasset (Algérie). Entre colère et amertume quelques jeunes rapatriés, de retour au bercail, dénoncent les mauvais comportements dont ils ont fait l’objet et pointent du doigt le consulat du Mali à Tamanrasset de ne pas se soucier de leur sort.
C’est suites à ces rapatriements massifs que l’Association Malienne des Expulsés (AME) a convié, le vendredi 12 Aout 2016 dans ses locaux, certains migrants à témoigner devant les organisations non gouvernementales, la presse. Ce fut en présence du président de l’organisation, M. Ousmane Diarra, de Mohamed El Bachir Singaré, Membre de l’Amnesty International Mali et plusieurs personnes.
De l’avis du président de l’AME M. Ousmane DIARRA, cette rencontre consistait de comprendre d’abord leurs témoignages et ensuite de travailler vers quelles orientations pourrons faire et quelles interpellations à l’endroit gouvernement. « Nous avons voulu faire appel à certains migrants volontaires pour qu’ils puissent témoigner ce qui s’est passé devant la presse et quelques les ONG. Il ressort de ces témoignages que beaucoup d’angoisse et de problèmes psychologiques dont certains souffrent déjà. » a regretté le président de l’AME
Cette rencontre va nous permettre de contacter quelques ONG humanitaires pour qu’on puisse leurs venir en aide. Au niveau de l’AME nous allons travailler avec les psychologues pour pouvoir faire la prise en charge psychologique de certaines personnes. Car selon lui, « pour pouvoir faire le développement de ton propre acteur il faut être bien psychologiquement. »
Boubou Camara, originaire de la région de Kayes, nous raconte ce qui s’est passé, « l’une de causes fondamentales même de notre rapatriement est venu d’une mésentente qui, a dégénéré entre les camerounais qui étaient détenteurs des documents maliens et les algériens au cours de la finale de la coupe de l’Europe (France- Portugal). Et comme les maliens sont les plus nombreux, les habitants de Tamanrasset ont commencé à regarder les maliens d’un mauvais œil avant de se révolter contre nous. Du coup ils frappaient les gens et volaient de l’argent avant de nous chasser de leur territoire, alors que nous n’avions rien fait. » A témoigné B. Camara avec une voix frémissante.
« L’état malien doit endurcir l’attribution de pièce d’identité nationale aux étrangers. Car aujourd’hui, les ivoiriens, les camerounais, les gambiens etc. possèdent le document malien. Toutes choses qui font que les maliens ne sont plus respecter à l’étranger » a renchérit Zoumana, 25 ans originaire de la région de Sikasso.
Avant de pointer du doigt le consulat du Mali à Tamanrasset de ne pas se soucier de leur sort. « Quand nous avons déménagé dans les locaux du consulat, nous n’avions plus d’argent car nous avions tous perdu dans nos foyers respectifs. L’occasion faisait larron, trois jeunes pouvaient se partager une miche de pain. L’on nous a privés de l’eau et de toilettes. » S’est-il lamenté. Nous avons perdu trop de temps là-bas
Regard de toute cette situation fâcheuse, B. Camara a interpellé les autorités « Nous demandons aux autorités maliennes de nous aider vraiment. On a quitté notre pays pour pouvoir s’occuper de nos familles. Et nous n’avons plus rien. Nous n’avons même plus d’argent pour payer les transports pour rentrer voir nos familles. On veut surtout que l’État malien nous donne du travail. » A-t’il plaidé.
Pour Mohamed El Bachir Singaré, Membre de l’Amnesty International Mali, « c’est la désolation et voire l’amertume quand on écoute les péripéties de leur itinéraire, toutes les difficultés qu’ils ont souffert et de savoir que même aujourd’hui certains jeunes vont tenter cette aventure par les chemins. Avant d’en appeler au sens de responsabilité des autorités. « L’une des difficultés de maliens à l’extérieur est qu’aujourd’hui n’importe qui a le document malien. Ce qui fait que les maliens ne sont plus respecter. » S’est-il plaigne
« Elles doivent mener des campagnes de sensibilisation vers les villages et villes d’origines à potentiels migrants. Et aussi d’instaurer une vraie politique de projet de développement local qui puisse retenir ces jeunes tentés par l’aventure. » A soutenu M. Singaré
Moussa Mallé SISSOKO
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