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Projet scélérate de découpage administratif du Mali : Des organisations de la société civile s’opposent et dénoncent Mohamed Ag Erlaf

mardi 16 octobre 2018, par Assane Koné

Depuis, quelques années, la gouvernance au Mali est assimilable à l’action d’un paysan qui refuse de cultiver proprement son champ. Et, se contente de mettre la terre sur les herbes. Si non comment comprendre le projet de Mohamed Ag Erlaf, ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, qui se propose de dépiécer le Mali à son bon vouloir. Et, comme, il fallait s’y attendre de voix se lèvent pour le dénoncer et du coup elles accusent le Président IBK de tentative de division du Mali. Pour dénoncer ce projet que nous estimons scélérate, des Associations du Nord et du Sud du Mali, se sont données la main pour mettre sur les fonds baptismaux, un Collectif des Associations sœurs du Nord et du Sud du Mali. Cette nouvelle entité a animé le 16 octobre 2018, une conférence de presse à la Maison de la presse du Mali.

« Le 3 octobre 2018, les maliens ont découvert sur les réseaux sociaux un document intitulé : projet de loi N°2018 - …/ AN-RM portant création des circonstances administratives en république du Mali. Le nouveau découpage projeté dans ce document prévoit 20 régions et un district. 92 cercles contre 49 existants. 34 cercles pour le nord et sur ces 34 cercles, Tombouctou et Gao ont 13 cercles », c’est par cette phrase à l’allure d’une sentence sans appel que Abdel Kader Maïga, chargé de lire la déclaration liminaire lors de cette conférence de presse, a pratiquement planté le décor.

Placée sous le thème plein de signification, le Mali est-il en voie de partition ?, cette conférence de presse a enregistré la participation de plusieurs leaders de la société civile. L’on a enregistré l’intervention de Sibedi Ag Akado, de l’association pour la promotion de la culture bellah. Alassane Amadou Maïga est aussi intervenu pour exprimer toute la solidarité de l’Association Irganda. Ibrahima kébé, Mohamed Aly Bathily dit Ras Bath et tant d’autres responsables d’association, sont montés au créneau pour dénoncer la manière cavalière avec laquelle le Gouvernement du Mali, symbolisé par Mohamed Ag Erlaf, veut faire passer son projet inique et injuste comme lettre à la poste.

« Nous rejetons avec force et détermination le projet de morcèlement du pays », a indiqué Abdel Kader Maïga, dans sa déclaration liminaire. Il a estimé que force est de constater que le caractère unitaire de la république du Mali est menacé par une mise en œuvre non inclusive de l’accord d’Alger qui fragilise l’Etat à travers ses institutions. « Ce qui conduira inévitablement à la Partition du Mali », a-t-il fait remarquer. Avant de donner en 8 points, les raisons pour lesquelles, ils rejettent le projet de morcèlement du Pays.

Ils accusent les autorités qui sous le prétexte d’une mise en œuvre accélérée de l’Accord issu du processus d’Alger, de pré fabriquer de nouvelles circonscriptions, en l’occurrence des cercles qui seront tous à dominante Touareg ou Arabe au détriment des aires géographiques des autres communautés, alors que l’Accord n’en parle nullement.

Pire, il dira que la région de Gao sera dépecée et réduite au lit du fleuve Niger par la création d’une nouvelle région (ou cercle) dite Alata, le cercle d’Ansongo de deux communes pour en faire des cercles, à savoir Tessit et Talataye. Il dira qu’au même moment Bourem sera diminué pour créer le cercle de Ersane. « La région de Tombouctou sera à son tour délestée pour créer deux cercles notamment Léré et Gossi », a-t-il dénoncé. Avant de faire remarquer qu’il est patent que cette gymnastique de création de cercles, est calculée et basée justement sur l’institution d’une hégémonie arabo-touarègue dans les régions du Nord du Mali.

Partant du caractère injuste, inéquitable et unilatéral, sans concertation des populations à la base autour du découpage ainsi projeté, le conférencier dira qu’il est attentatoire à la cohésion sociale, à la paix et à la prospérité du Nord du Mali. « De par cette boucherie territoriale, nos autorités confèrent à une minorité démographique la majorité démocratique », a-t-il dénoncé. Et, n’arrive pas à comprendre démocratiquement, comment une majorité de la population du nord du Mali (90%) pourrait se retrouver avec 8 députés alors que la minorité (10%) se tape 32 députés ? Et, pour cela, il dira que ce découpage est une bombe qui gangrènera tout le Mali car d’autres personnes ou communautés, tentent déjà et tenteront le même exercice pour leur terroir comme vous le savez déjà.

Le Conférencier est convaincu que l’inexistence d’une compréhension commune, de l’accord de paix issu du processus d’Alger est entrain de provoquer de graves discordes au sein de la nation malienne.

« Nous réitérons notre rejet catégorique du projet de découpage territorial du Mali, en général et en particulier, du Nord du Mali, en cours d’élaboration », a-t-il déclaré. Et sans porter de gant, au nom des associations qui se sont données la main pour conduire ce combat, il a exigé le retrait de ce projet de découpage unilatéral dangereux pour nos Régions, en attendant que toutes les composantes de la Nation malienne soient conviées, en temps opportun et par qui de droit, à une large et inclusive consultation dans le cadre d’une concertation nationale.

« Préoccupés par les menaces de partition du pays qui prennent de plus en plus corps, nous associations, société civile, maliens de la diaspora, personnalités indépendantes, leaders d’opinions, décidons de mettre en place une coalition des associations sœurs du nord et du sud afin de conjuguer le dynamisme des initiatives individuelles de chaque entité avec le sens de l’action commune pour la défense du caractère unitaire de notre Etat, sa forme républicaine et réinstaurer la cohésion sociale sur toute l’étendue du territoire national », a-t-il annoncé.

Assane Koné


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