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Points de Blocage du retour de l’administration à Kidal : Le Gouvernement brise le silence

mardi 25 juillet 2017, par Assane Koné

« L’armée malienne va devoir encore patienter avant de faire son entrée à Kidal dans le cadre de l’opérationnalisation du MOC. L’urgence c’est de réussir d’abord le cessez le feu entre les parties signataires ». C’est du moins ce qu’a regretté Tiénan Coulibaly, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, lors de la conférence de presse animée le 20 juillet 2017 à la Primature par le groupe de Souveraineté du gouvernement.

Animée par Tiénan Coulibaly, ministre de la défense et des anciens combattants, cette conférence a été organisée par le groupe dit de souveraineté du gouvernement. Pour la circonstance, il était entouré de ses collègues du dit groupe. Il s’agit de Abdel Kader Konaté, ministre du commerce et porte-parole du gouvernement, de Me Kassoum Tapo, ministre des Droits de l’homme et de la Reforme de l’Etat, de Me Mamadou Ismaël Konaté, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux et de Tiéman Hubert Coulibaly, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation.

Devant un parterre de journalistes, le Gouvernement a tenu à faire les points de blocage dans l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation et donner quelques explications sur les reports du retour de l’Armée et de l’Administration à Kidal. Au cours de la rencontre, le gouvernement a annoncé l’installation d’un observatoire indépendant et d’une commission d’enquête internationale. Ces 2 structures auront la tâche de se pencher sur les facteurs qui obstruent la mise en œuvre de l’Accord et détermineront les sanctions qui s’imposent.

Tiénan Coulibaly, conférencier, a expliqué que la date du 20 juillet 2017 n’a pas été respectée à cause des affrontements entre les groupes armés signataires de l’Accord.

« C’est à cause des conflits entre les mouvements armés signataires de l’Accord (la Coordination des mouvements de l’Azawad et la Plateforme(Gatia) que le retour de l’administration à Kidal n’a pu avoir lieu à la date du 20 juillet 2017. Si cela avait pu se concrétiser hier, ç’aurait été très déterminant dans la marche vers la paix dans notre pays. Hélas ! Des évènements imprévus sont venus mettre en échec cette bonne initiative du gouvernement et des groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation », a-t-il déploré.

Une attitude qu’il a jugée révoltante pour l’Etat malien qui, selon lui, fournit beaucoup d’efforts en faisant preuve de beaucoup de disponibilité pour l’application intégrale de l’Accord.

Ensuite, le conférencier est revenu sur le long processus ayant abouti au choix des dates du 20 juin et du 20 juillet 2017. « Depuis l’avènement du gouvernement Abdoulaye Idrissa Maïga à qui le président de la République a instruit de donner un coup d’accélérateur à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. C’est dans ce cadre que le Premier ministre a initié une série de rencontres avec les mouvements armés qui ont réaffirmé leur volonté de ne plus faire entrave à la mise en œuvre de l’Accord », a-t-il raconté.

A l’en croire, ces mouvements (CMA et Plateforme) avaient décidé de se rapprocher du gouvernement pour donner le même point de vue sur les décisions à soumettre aux partenaires. « C’est ainsi nous (Gouvernement, Cma et Plateforme) sommes convenus sur un premier chronogramme qui devait permettre à l’administration de retourner à Kidal le 20 juin (une date qui marque les 2 ans de la signature de l’Accord de paix).Cette date allait également consacrer l’installation du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) constitué de 600 éléments, dont 200 soldats de l’armée malienne, 200 éléments de la CMA et autant de la Plateforme », a-t-il expliqué.

« Pour le moment, c’est le blocage en attendant la reprise des pourparlers… »

Cependant, le Coordinateur du groupe de souveraineté a rappelé que la date du 20 juin n’a pu être respectée à cause de la situation sécuritaire qui s’est dégradée avec des affrontements communautaires. « Le dialogue a été repris le 23 juin et la nomination de Mahmoud Dicko nommé comme coordinateur de la mission de bons offices. Les négociations ayant impliqués toutes les parties et la MINUSMA, ont abouti à la date du 20 juillet pour le retour de l’administration à Kidal et pratiquement tout était fin prêt pour cela. Suite aux récents affrontements entre les éléments de la Plateforme et de la CMA à Anéfis, le gouvernement et ses partenaires ont initié des négociations pour la signature d’un cessez-le-feu préalable à la date du 20 juillet », a-t-il indiqué.

Au moment où tout était fait, poursuit-il, pour que le document soit signé par les deux parties (CMA et Plateforme), mais à la dernière minute la Plateforme a renoncée. Elle a exigé que la CMA quitte ses positions à Anéfis pour plus de garantie sécuritaire. « Pour le moment, c’est le blocage en attendant la reprise des pourparlers. L’armée malienne va devoir encore patienter avant de faire son entrée à Kidal dans le cadre de l’opérationnalisation du MOC. L’urgence c’est de réussir d’abord le cessez le feu entre les parties signataires », a-t-il déclaré.

Pour sa part, Me Mamadou Ismaël Konaté, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, a annoncé que bientôt seront créés un observatoire indépendant et une commission d’enquête internationale comme le stipule l’Accord pour la paix et la réconciliation. « Ces organes se pencheront sur les facteurs qui entravent la mise en œuvre de l’Accord et détermineront les sanctions qui s’imposent », a précisé Me Mamadou Ismaël Konaté.

Moussa Mallé SISSOKO


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