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Peine de mort 2014 : Amnesty International dénonce une hausse alarmante

dimanche 5 avril 2015, par Assane Koné

Le 1er avril 2015, Amnesty International a publié son rapport annuel 2014 sur la peine de mort dans le monde. L’organisation internationale de défense des droits de l’homme y constate une augmentation du nombre de condamnations à mort. En 2014, sur 2446 condamnations à la peine de mort prononcées, 607 exécutions ont été recensées, soit une hausse de 28% par rapport à 2013. Amnesty international trouve qu’il est inquiétant qu’n nombre important d’Etats ait recouru à la peine de mort pour répondre aux menaces contre la sûreté de l’Etat.

Intitulé « Peine de mort 2014 : hausse alarmante du nombre de condamnations à mort dans un contexte de lutte contre la criminalité », le rapport d’Amnesty international sur la situation de la peine capitale, présentée le 1er avril 2015, à Bamako, est un témoignage mettant en lumière les terribles violences commises par les Etats.

Selon le rapport, un nombre inquiétant d’Etat a recouru à la peine de mort pour répondre aux menaces réelles ou présumées contre la sûreté de l’Etat que représentent la criminalité, le terrorisme et l’instabilité. Le rapport constate une nette augmentation du nombre de condamnations à mort qui est lié en grande partie à l’ Egypte et au Nigéria.

Au moins 2446 condamnations ont été prononcées dans le monde, avec 607 exécutions dans 22 pays, nombre inchangé par rapport à 2013. Selon El Bachir Singaré, coordinateur juriste chargé de la lutte contre la peine de mort à Amnesty International Mali, l’organisation a recensé une hausse de près de 500 condamnations à mort en 2014. Selon lui, cela est principalement dû à l’Egypte et au Nigéria, où les tribunaux ont prononcé des condamnations collectives dans un contexte de conflit interne et d’instabilité politique.

« Les gouvernements qui recourent à la peine de mort pour lutter contre la criminalité se leurrent. Aucun élément convaincant ne vient étayer l’idée que la menace d’exécution à un effet plus dissuasif sur la criminalité que d’autres formes de châtiment », a estimé El Béchir Singaré.

Les pays champions de la peine de mort

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La peine de mort est peu à peu reléguée au passé. Les pays qui continuent de procéder à des exécutions doivent se regarder franchement dans le miroir et se demander s’ils doivent continuer à bafouer le droit à la vie ou se joindre à la majorité d’Etats qui ont renoncé à ce châtiment des plus cruel et inhumain.

Sur l’ensemble de la planète se dessine une tendance inquiétante à recourir à la peine de mort pour lutter contre les menaces à la sûreté d’Etat. Le Pakistan, la Chine, l’Iran, et l’Irak ont exécuté des personnes accusées de terrorisme.

Le Pakistan a repris les exécutions au lendemain du terrible attentat perpétré par les talibans contre l’école de Peshawar. Les autorités chinoises ont recouru à la peine de mort dans le cadre de la campagne « Frapper fort », menée pour lutter contre les troubles qui secouent la région autonome Ouighoure du Xinjiang. Selon l’organisation internationale de défense des droits humains, d’autres pays ont fait usage des exécutions pour tenter de faire face de manière inappropriée aux taux de criminalité.

Pour l’AI Mali, ce recourt a contribué à augmenter significativement les condamnations à mort faisant de la Chine le premier Etat en terme d’exécutions. « La Chine a procédé à elle seule au plus grand nombre d’exécutions que tous les autres pays réunis. Amnesty International estime que des milliers de personnes y sont condamnées à mort et exécutées chaque année », a fait savoir le directeur exécutif d’Amnesty International Mali, Salioum D. Traoré.

Selon Amnesty International, cinq pays caracolent en tête des pays champions dans l’application de la peine de mort. Ce sont : la Chine avec plus de 1000 exécutions, l’Iran avec plus de 289, l’Arabie Saoudite avec plus de 90, l’Irak avec plus de 51 et les Etats-Unis avec plus de 35.

Pour le respect des droits des détenus, le rapport demande aux Etats champions de renoncer à faire usage de la peine capitale.

Bréhima Sogoba et Assane Koné

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