Actualités > Paix et sécurité au Mali : L’implication des maitres Coraniques et des notabilités traditionnelles

Paix et sécurité au Mali : L’implication des maitres Coraniques et des notabilités traditionnelles
mardi 12 septembre 2017, par
Sous le haut parrainage du Président de la République, Chef de l’Etat, la Mission de bons offices, en collaboration avec le Haut conseil islamique du Mali (HCIM), a organisé le samedi 10 septembre 2017, le Forum national sur « la contribution des maitres Coraniques et des notabilités traditionnelles au retour de la paix et la quiétude dans le delta intérieur et la boucle du Niger ». C’était au Palais de la culture de Bamako.
Cette rencontre a été présidée par Abdoulaye Idrissa Maiga, Premier ministre, Chef du Gouvernement, en tant que représentant du Président de la république. Pour l’occasion l’on a pu noter la présence du ministre du culte et des affaires religieuses, du président du haut conseil Islamique du Mali, coordinateur de la mission de bons offices. Aussi le forum a réuni plusieurs notabilités traditionnelles et religieuses, les membres du gouvernement. Ainsi que d’autres personnalités.
Ce forum a été un lieu de concertation, d’échange et de réflexion entre les chefs religieux, les notabilités et les maitres coraniques afin de trouver une piste de solution vers la résolution de la crise au Mali. L’ouverture des travaux a commencé dans une réelle ambiance de spiritualité avec la lecture du Saint Coran, faite par Amadou Diallo.
Abdoulaye Idrissa Maiga, Premier ministre, Chef du Gouvernement, a rappelé que la Commission de bons offices, une initiative qui a été mise en place le 23 juin 2017. Selon lui, la mission assignée à cette commission consiste de mobiliser toutes les notabilités traditionnelles, toutes les énergies et toute personne ayant un rôle à jouer dans le cadre du retour de la paix et de la stabilité dans notre pays.
Le ministre Maiga a salué tous les participants pour leur engagement pour la paix. Avant de souligner que cette rencontre s’inscrit en droite ligne de la réussite collective en ce qu’elle permet de bénéficier de la profondeur, de l’intelligence collective des maliens.
Le Premier ministre a constaté que cette rencontre est déterminante dans le sens de la construction des projets collectifs, pour baliser la voie de l’avenir, travailler à la stabilité, à la paix et garantir l’avenir. Il s’agira alors d’agir ensemble dans la fraternité.
« Les maîtres coraniques et imams, ont un rôle majeur que nul autre acteur ne saurait jouer », a-t-il déclaré. En parlant de l’islam, il dira que c’est la religion de paix, de tolérance, de pardon de fraternité. Selon lui la quête de la paix est indéniablement, l’un des objectifs ultime de l’islam. « En d’autre terme, nous devons croire et comprendre que nulle part, on ne pourrait décréter la fraternité. Car c’est la somme de toutes les vertus, c’est un comportement qu’on peut observer, interroger au quotidien », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que chaque geste qui trahit la fraternité est un geste qui trahit l’individu. Le ministre Maiga dans son intervention a évoqué les difficultés dans le centre du delta du Niger du Mali. Il dira que le gouvernement a pleinement conscience de ces difficultés et souvent de la précarité dans laquelle les maîtres coraniques administrent.
Il a ensuite invité les participants à réfléchir et à produire des idées qui puissent permettre une meilleure contribution des maîtres coraniques et des notabilités traditionnelles au retour de la paix et de la quiétude, dans le delta central, à Kidal, dans la boucle du Niger, ou partout ailleurs au Mali et au Sahel.
Pour sa part Mahmoud Dicko, coordinateur de la mission de bons offices, a noté dans son intervention que la présence du Premier ministre chef du gouvernement témoigne de l’importance qu’il accorde à la résolution de la crise au nord de notre pays. « Nous avons noté avec intérêt leur place dans votre Déclaration de politique générale (DPG), mais aussi votre pragmatisme dans la prise en compte de tous les aspects de la crise qui sévit dans notre pays », a-t-il indiqué. C’est pour cette raison que nous avons réuni tant de notabilités, chefs religieux, maîtres coraniques, pour que nous puissions nous concerter et échanger afin de trouver les pistes de solutions qui nous permettent d’aller vers la résolution de cette crise.
D’autres part, selon lui, ces mêmes acteurs qui sont des éducateurs, des formateurs, qui ont la destinée de centaines de milliers voire des millions de nos enfants sont considérés comme des laissés pour compte et deviennent des cibles vulnérables. Par conséquent, « l’État et nous devrons conjuguer nos efforts pour mieux orienter et avoir un droit de regard sur l’avenir et le devenir de nos enfants », a-t-il lancé.
Par ailleurs, M. Dicko a lancé un appel aux partenaires du Mali qu’il est illusoire d’espérer sur une quelconque stabilité ou sécurité dans ces zones sans la prise en compte de cette réalité.
Pour cela, il dira que le Mali, pays de culture de la paix, de la tolérance et du vivre ensemble, se doit de retrouver ses valeurs cardinales, d’intégrité et de courage intellectuel et physique qui ont toujours caractérisé la qualité de vie hautement conviviale dans notre société pluriculturelle forgée par toutes les communautés qui la compose.
Malgré l’amélioration perceptible de la situation, les défis à relever restent nombreux. « Nous avons l’obligation et le devoir historique de faire face ensemble au devenir de ce pays. Les difficultés sur le chemin de la paix sont nombreuses, mais elles ne sont pas au dessus de nos capacités », a-t-il soutenu. Avant de dire que nous devons nous impliquer d’avantage à faire cette paix qui aujourd’hui est indispensable pour l’avenir et le devenir de notre pays.
Bintou COULIBALY (stagiaire)
Voir en ligne : Paix et sécurité au Mali : L’implication des maitres Coraniques et des notabilités traditionnelles