L’ancien président de campagne du président IBK serait annoncé pour prendre la place de Modibo Keïta qui doit faire ses valises du 4^e étage du bâtiment abritant les locaux de la primature à la Cité administrative d’ici mi décembre.

La nomination de Abdoulaye Idrissa Maïga, actuel ministre de la Défense et des Anciens combattants, serait une occasion pour le président IBK de se réconcilier avec les cadres de son parti dont une frange importante ne comprenait pas que le Premier ministre soit choisi en dehors du RPM, parti qui détient la majorité à l’Assemblée nationale.

Mais, il reste à savoir si la nomination de l’ancien directeur de campagne du candidat du RPM, élu en 2013 président de la République, va certainement apaiser les tensions entre les différents clans qui se déchirent pour le contrôle du parti et de l’appareil d’Etat.

A défaut d’avoir la présidence du RPM, qui a tenu son 4^e congrès ordinaire le week-end dernier à Bamako, le président IBK veut récompenser celui qui a piloté sa campagne lors de la présidentielle de 2013. Il reste à parier que Abdoulaye I. Maïga n’est pas le choix de la crème intellectuelle. Mais il a l’avantage d’être soutenu par l’épouse du chef de l’Etat pour préserver les intérêts de « Ma famille d’abord ».
Si le choix du président venait à se porter sur son ancien directeur de campagne, le président aurait réussi un coup de maître pour la première fois car depuis qu’il est à la tête de l’Etat aucun de ses Premiers ministres n’est venu de sa famille politique. Que le parti majoritaire sorte en son sein le Premier ministre, chef du gouvernement, cela a toutes les chances de créer les conditions du retour de l’entente et de la cohésion au sein du parti.

Aussi, M. Maïga ne serait pas en terrain inconnu s’il venait à être à la primature quand on sait que c’est lui qui a mené à bon port les joutes électorales en faveur d’IBK. Le seul hiatus qui pourrait en découler pour les ténors du parti, c’est qu’il est fort possible qu’Abdoulaye Idrissa Maïga ne mette pas le RPM dans ses priorités mais plutôt chercher à composer un groupe de choc pour soutenir une éventuelle candidature d’Ibrahim Boubacar à la présidentielle de 2018.

Il reste à savoir si cette élection pourra se tenir dans les délais et dans les normes requises. Tout compte fait, le choix de Abdoulaye I. Maïga pour IBK ne serait pas gratuit quand on sait aussi que celui là est membre des familles fondatrices de Gao.

Fodé KEITA
L’INTER DE BAMAKO