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Opération « Casse à Bamako » : Les partis politiques se prononcent
mercredi 3 août 2016, par
« Opérations de libération de la voie publique dans la capitale », pour les uns et « activités de déguerpissement dans la perspective de la tenue prochaine du Sommet Afrique-France à Bamako » pour les autres, les « Opérations de démolition et de déguerpissement entamées par le Gouverneur du District de Bamako » sont décriées par les partis politiques, dans la forme actuelle. Lisez les différentes déclarations !
ADP-Maliba : « Il est important de relocaliser les opérateurs de ces très petites entreprises dans les meilleurs délais »
L’Alliance Démocratique pour la Paix (ADP-Maliba) regrette la tournure que prennent les opérations de Libération de la voie publique dans la capitale, Bamako, et invite le Gouvernorat et les propriétaires des installations ciblées par ladite opération à persévérer pour trouver des solutions pacifiques.
L’ADP-Maliba estime qu’il est important de relocaliser les opérateurs de ces très petites entreprises dans les meilleurs délais afin de ne pas créer des situations de détresse socio-économiques de nature à exacerber les tensions dans la capitale et ses environs.
L’ADP-Maliba appelle les populations au calme et à la retenue.
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FARE AN KAWULI : « L’affirmation de l’autorité de l’Etat est une exigence qui doit aller de paire avec la justice et l’équité »
Le parti FARE est profondément préoccupé par les récentes violences survenues à l’occasion des activités de déguerpissement entreprises par le Gouverneur du District de Bamako au motif d’assainissement de la ville dans la perspective de la tenue prochaine du Sommet Afrique-France à Bamako.
Le parti FARE regrette que ce fût à l’occasion de la tenue d’un sommet de Chefs d’Etats dans notre capitale politique et administrative que les Autorités en charge de son administration décident enfin de faire face à son assainissement
Pour le parti FARE, la mesure d’assainissement des trottoirs, des artères principales est salutaire et le parti FARE soutient toute action d’amélioration du cadre de vie des maliennes et des maliens.
La mesure s’est traduite sur le terrain par le démantèlement des installations commerciales et professionnelles le long des logements et des administrations publiques sur les artères principales.
De quoi s’agit ?
D’un côté, de l’occupation anarchique d’espaces publics, en dehors de toute légalité. Tout au plus, les occupants ont obtenu des Autorisations municipales, dans certains cas ; mais le plus souvent, il s’agit d’occupations de fait, peut-être tolérées par la suite, eu égard aux attitudes adoptées par les Mairies (recensement, perception de taxes municipales).
De l’autre côté, de l’application d’une Décision administrative, qui a été largement diffusée à l’attention des populations et dont la date d’effet, indiquant le démarrage des opérations de démantèlement, a été clairement indiquée.
Cela suffit- il à justifier ces spectacles de désolation qui se déroulent sous nos yeux depuis quelques jours ?
Manifestement, les opérations de démantèlement des installations ne sont pas la première étape de mise en œuvre d’une stratégie murement conçue et partagée par les Autorités du District et le Gouvernement. Elles ne se fondent sur aucune vision de gestion à court, moyen et long terme de la cité. Cela, pour plusieurs raisons :
– D’abord, on observe que le Gouverneur du District décide de démolir les installations, alors qu’il n’a pu préparer la logistique nécessaire au nettoyage et à la réorganisation des espaces dégagés ;
– Ensuite, on a noté qu’aucune proposition alternative de redéploiement/ recasement des activités, qui devaient précéder toute opération de démantèlement conduite dans la responsabilité, n’a été présentée par une quelconque Autorité administrative ;
– Enfin, il n’a été exprimé par quelque autorité que ce soit, la moindre préoccupation de ce que deviennent les personnes qui opéraient sur ces sites, alors que dans des milliers de cas, il s’agit d’activités de subsistance quotidienne.
Le parti FARE mesure toute la portée des actions de démantèlement qui se traduisent par l’interruption brutale des activités et, déplore la privation des revenus qui en résulte pour nombre de nos concitoyens de Bamako.
L’affirmation de l’autorité de l’Etat est une exigence qui doit aller de paire avec la justice et l’équité et dans le cas présent, donner « …un horizon et un espoir » à tous ces concitoyens
Aussi, le parti FARE en rappelant que la sécurité des personnes et des biens sont du seul et unique ressort de l’Etat appelle au calme et encourage les parties prenantes à persévérer dans le dialogue et la responsabilité pour régler de façon durable la question de l’installation des commerces et petits métiers dans nos villes.
Bamako, le 2 août 2016
Pour Le Secrétariat Exécutif National P/O
Le Secrétaire Général
Mahamadou KEÏTA
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l’URD demande au Gouvernement d’instruire immédiatement au Gouverneur de Bamako d’arrêter lesdites opérations
L’URD a suivi avec beaucoup d’inquiétude les affrontements ayant opposé le samedi 30 juillet 2016 les forces de l’ordre et des commerçants et artisans suite aux opérations de démolition et de déguerpissement entamées par le Gouverneur du District de Bamako.
L’URD a appris que lesdits affrontements ont occasionné des blessés.
L’URD souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
L’URD rappelle que notre capitale, Bamako, a connu par le passé des opérations du genre dont le déroulement et l’issue ont été salués par tous, par ce qu’ayant reçu l’adhésion des populations concernées à travers un dialogue inclusif aussi bien autour du bien fondé de l’opération, du moment de leur exécution que des modalités d’accès aux sites de recasement.
L’URD estime que le Gouvernement de la République du Mali, avant d’autoriser de telles opérations, aurait dû exiger qu’un véritable dialogue avec les acteurs concernés soit engagé d’une part, et s’assurer que des sites de recasement aient été préalablement aménagés pour les déguerpis d’autre part.
L’URD déplore ce manque de communication et demeure convaincu que seul un dialogue franc et sincère pouvait éviter à notre capitale le dérapage sanglant et inadmissible qu’elle a connu le samedi dernier.
Le Parti rappelle que le Mali, pays en crise, meurtri par la recrudescence des attaques terroristes, djihadistes et autres actes de banditisme, ne saurait supporter de tels actes de nature à compromettre le très fragile processus de paix et de réconciliation.
C’est pourquoi l’URD demande au Gouvernement :
1- d’instruire immédiatement au Gouverneur de Bamako d’arrêter lesdites opérations ;
2- d’engager un dialogue franc et sincère avec tous les acteurs concernés ;
3- de mettre préalablement à disposition des déguerpis des sites de recasement aménagés.
4- d’éviter d’initier des opérations du genre pendant la période hivernale.
L’URD appelle également les commerçants et les artisans concernés par ces opérations à s’engager dans la voix du dialogue pour la résolution de cette situation.
Notre parti, l’URD, prône la paix, la justice, le respect des valeurs républicaines et rejette toute forme de violence comme moyen d’expression.
L’URD suivra avec attention l’évolution de la situation.
Bamako, le 1er août 2016
Le secrétaire à la communication
Me Demba Traoré
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Le PARENA invite le Gouvernement à ordonner l’arrêt immédiat de l’opération de démolition des kiosques
Le PARENA est préoccupé par la tournure prise par l’opération en cours d’assainissement de la capitale. Effectuée à coup de bulldozers, cette opération a entraîné la démolition des kiosques et étals des commerçants détaillants et de petits vendeurs à la recherche de leur pitance quotidienne pour nourrir leurs familles.
Si l’assainissement de la capitale est nécessaire, force est de reconnaître que l’opération a souffert d’un déficit de concertation qui a conduit aux violences des 30 juillet et 1er août.
En outre, la période choisie (la saison des pluies) n’est guère indiquée pour des démolitions-déguerpissements.
Le PARENA invite les autorités du District de Bamako (Gouverneur et maires) à instaurer un dialogue franc avec les vrais acteurs des marchés.
Outre la Chambre de commerce et d’Industrie et le Conseil National du Patronat, le PARENA souligne l’importance d’associer le SYNACODEM, la Coordination des commerçants détaillants et les associations et collectifs des marchés de Bamako aux concertations en vue de trouver une issue heureuse à cette crise.
Le PARENA invite le Gouvernement à ordonner l’arrêt immédiat de l’opération de démolition des kiosques et étals des marchés de Bamako en attendant l’issue du dialogue avec les associations de commerçants détaillants.
Pour calmer les esprits, le Gouvernement doit s’engager, sans délai, à indemniser les victimes des démolitions du 30 juillet.
Bamako, le 2 août 2016.
Le Comité Directeur du PARENA
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