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Manuscrits anciens du Mali : Des leçons modèles enseignées à Tombouctou, Djenné et Ségou
mercredi 17 janvier 2024, par
Dans le cadre de la campagne de sensibilisation, de communication et d’informations sur les biens culturels du Mali, notamment, les manuscrits anciens, l’UNESCO-MALI en collaboration avec l’Agence Nationale de la Communication et du Développement (ANCD) et la Direction nationale de l’Enseignement secondaire général (DNESG) du ministère de l’Éducation nationale, a procédé à l’exécution d’une leçon modèle sur les Manuscrits anciens du Mali, le jeudi 14 décembre 2023, au bénéfice des élèves des établissements de l’Enseignement secondaire général des Académies d’Enseignement de : Tombouctou, Mopti (Djenné) et Ségou.
Sous la responsabilité de la Direction nationale de l’enseignement secondaire général et la supervision des Directeurs des Académies d’Enseignement de Tombouctou, Mopti et Ségou, les cours ont été dispensés dans 54 établissements d’enseignement secondaire au bénéfice de 12 584 élèves des classes de 11e et de 12e.
Partant du principe que la culture générale est l’apanage de l’enseignement secondaire général, l’UNESCO en accord avec le ministère de l’éducation nationale a estimé que y enseigner les manuscrits anciens devient une nécessité pédagogique. Surtout quand on sait que la vulgarisation de ces manuscrits auprès des populations est cruciale pour une ouverture d’esprit des adolescents et la découverte d’un pan de la culture de notre pays. Du côté du ministère de l’éducation nationale, il ne fait l’ombre d’aucun doute que la connaissance du passé du Mali et surtout, de la culture du Mali, sont en bonne place dans la formation des élèves.
De telle sorte que l’exécution et à la diffusion de la leçon modèle sur les Manuscrits anciens, qui permettra aux élèves du niveau secondaire de connaitre et/ou de reconnaitre les manuscrits anciens du Mali, de comprendre le processus de leur sauvegarde et de leur valorisation,suscitée par l’UNESCO-MALI, un partenaire actif du système éducatif malien, est perçu comme une manière de vulgariser l’intérêt des Manuscrits anciens auprès des populations, d’ouvrir l’esprit des adolescents-écoliers sur la valeur des Manuscrits anciens du Mali et la découverte d’un pan de la culture de notre pays.
Ce fut l’occasion d’organiser des cours en leçon modèle, à l’endroit des apprenants des classes de 11e et terminales, toutes séries des établissements de l’Enseignement secondaire général de Tombouctou, Djenné et Ségou ; et de construire une communauté de savoirs dans chacun des établissements concernés.
C’est le lieu de dire que l’activité a été soigneusement préparée en amont, en coordination avec les Académies d’Enseignement concernées, qui y ont accordé une très grande importance. À Djenné, le Lycée Privé Fatoumata YARO a préalablement pris toutes les dispositions pour donner à la cérémonie de lancement officiel une fluidité pouvant éviter les pertes de temps préjudiciables au déroulement des cours dans les différentes classes. De même, le Chef de la Mission culturelle était aussi préparé à la supervision de l’activité qui devait se tenir dans tous les établissements (public et privé) de l’enseignement secondaire de la ville. La cérémonie présidée par le Sous-préfet de l’arrondissement central de Djenné, représentant l’Administration centrale, a regroupé les autorités administratives, scolaires et culturelles. Au cours de cette cérémonie, l’accent a été mis sur le rôle et le grand intérêt des manuscrits anciens dans la vie de la cité, de la nation malienne et même de l’humanité. « Ce sont des mines de savoirs », a été le slogan le plus répété.
Du côté de Tombouctou, il faut dire que c’est le Directeur de Cabinet du gouverneur qui a présidé l’activité. Il a mis l’accent sur l’intérêt des Manuscrits anciens du Mali, dans divers domaines, notamment l’enseignement/apprentissage des apprenants.
À Ségou, l’activité a eu lieu au Lycée Abdoul Karim Camara dit Cabral (LAKCC), en présence de l’équipe de supervision de l’Académie d’Enseignement de Ségou, l’UNESCO-MALI, représentée par le Dr Banzoumana TRAORE, la Mission culturelle de Ségou, représentée par son Directeur régional. Elle a été présidée par le conseiller aux Affaires administratives et juridiques du gouverneur.
Que ce soit à Tombouctou, Djenné et Ségou, l’activité a consisté essentiellement à l’exécution et à la diffusion de la leçon modèle sur les Manuscrits anciens du Mali, dans toutes les classes de 11e et terminales, toutes séries, des établissements de l’Enseignement secondaire général. Au niveau de toute ces villes, l’on a assisté à la mise en place des communautés de savoirs sur les Manuscrits anciens du Mali, dans les établissements concernés.
Mais, en amont, il y a eu l’atelier d’élaboration de la fiche de séquence de la leçon modèle sur les Manuscrits anciens au Mali, qui a permis de mettre à la disposition des établissements de l’enseignement secondaire général, des Académies d’Enseignement concernées, tous les documents nécessaires, pour la bonne exécution de la leçon modèle. Pour la réussite de l’activité, six (6) groupes de travail ont été constitués avec des documents mis à leur disposition. Et, en utilisant le brainstorming et les travaux de groupe, les professeurs ont invité les apprenants à traiter les consignes, à travers des activités. De telle sorte qu’en plénière, diverses réponses ont été apportées avec des synthèses et l’évaluation générale, notamment : la définition des manuscrits anciens ; les types de manuscrits anciens au Mali ; l’utilité des manuscrits anciens dans le développement socio-économique, culturel et la consolidation de la cohésion et le vivre ensemble ; les facteurs de destruction des manuscrits anciens ; et le processus de conservation et de sauvegarde des manuscrits anciens.
Cette démarche a permis de dotés les apprenants de nouvelles compétences leur permettant de s’approprier les Manuscrits anciens du Mali.
Au titre des difficultés, l’insuffisance d’enseignants du profil pour mieux dispenser la leçon dans certains lycées, est à retenir. Aussi, les évaluations partielles et l’illustration de certaines activités à l’aide d’images n’ont pas pu être effectuées à cause de l’insuffisance du temps accordé. Et, l’inaccessibilité des enseignants et des élèves aux Manuscrits anciens écrits généralement en caractère arabe.
Pour cela, une série de recommandations ont été formulées. Ce sont : faciliter la visite des bibliothèques aux encadreurs et aux élèves ; introduire les Manuscrits anciens comme unité d’enseignement dans le programme des lycées ; traduire les manuscrits anciens en français et dans les langues nationales, les éditer puis les publier ; participer au prix Ahmed Baba de l’IHERI-ABT ; sensibiliser les populations à travers les médias (ORTM, radio libre, presses écrites) sur l’importance des manuscrits anciens ; pérenniser l’initiative et l’étendre aux élèves de 10e Année ; produire d’autres supports plus expressifs pour accompagner la fiche de séquences ; élargir l’équipe de suivi/supervision ; accorder une motivation aux professeurs concernés ; augmenter le nombre d’élèves et d’enseignants de la « communauté de savoirs », surtout au niveau des établissements publics ; impliquer les services de Mission culturelle dans l’organisation de l’activité.
Assane Koné
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