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Lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée : Le Magistrat Abdoul Karim Diarra lève le voile sur la législation
lundi 24 décembre 2018, par
« La législation nationale et internationale sur la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée », est la thématique présentée par Abdoul Karim Diarra, Magistrat au pôle judiciaire spécialisé. C’était à Sélingué, lors de l’atelier organisé du 17 au 21 décembre 2018, à l’intention d’une cinquante de journalistes par l’Office central de lutte contre les stupéfiants (OCS), en partenariat avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
Dans sa présentation, Abdoul Karim Diarra, Magistrat au pôle judiciaire spécialisé, a expliqué que le terrorisme international est un acte criminel particulièrement grave, barbare et injustifiable et commis pour des raisons de nature idéologique ou religieuse. Quant aux autres crimes transnationaux organisés, il dira qu’ils se caractérisent par des mobiles autres que ceux caractérisant le terrorisme (comme la recherche d’intérêts matériels).
Pour lui, il n’en existe pas de nos jours de définition universelle juridiquement contraignante, en revanche, il a estimé qu’il existe des définitions sectorielles tournées vers la définition d’actes de terrorisme (des incriminations). Parlant de la traite des personnes M. Diarra dira qu’elle vise l’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage, la servitude, le prélèvement d’organe, la mendicité forcée. Pour finir par dire que la traite des personnes est un crime à la fois interne et transnational.
En ce qui concerne le Pole judiciaire, le magistrat Diarra a clairement dit qu’il ne juge pas, mais qu’il poursuit et instruit. Il a précisé que le procureur ne donne pas de mandat, mais c’est le juge d’instruction qui donne le mandat.
« La stratégie intégrée des Nations Unis au Sahel, aux termes des dispositions de la résolution 2056 de 2012, porte sur des questions de sécurité, de gouvernance, de développement, de droit de l’homme et des questions humanitaires », a-t-il confirmé. Pour le cas malien, il a noté que la République du Mali se trouve confronter à des menaces graves et complexes, entachant sa sécurité nationale.
Sur le cadre juridique interne, l’expert a énuméré la loi n°08-025 du 25 juillet 2008 portant répression du terrorisme en république du Mali. Poursuivant son intervention, il dira que cette loi, sans pour autant définir le terrorisme, procède plutôt d’une énumération d’actes qu’elle qualifie de terroristes. « Elle est à saluer, même si la pratique en a révélé déjà de nombreuses lacunes », a-t-il estimé. Aussi, il a énuméré un certain nombre de loi, dont celle du 12 novembre 2004, régissant les armes et munitions en république du Mali et celle du 23 juillet 2008, traitant respectivement du port illégal, d’armes blanches, d’armes à feu et d’armes de guerre et de munitions, en lien avec le terrorisme. « Pour lutter contre le terrorisme et le crime transnational organisé, le Mali dispose de toute une base juridique allant du plan national, africain et universel », a-t-il conclu.
Cette présentation du Magistrat Diarra, a fait place à l’intervention de Youba Konaté, journaliste communicateur, et a porté sur la thématique « média et le terrorisme ».
Selon Youba Konaté, le terroriste considère les médias comme des armes. Il dira que directement, le terroriste peut tenter d’utiliser Internet et l’ordinateur comme moyens de sabotage (cyber terrorisme) et indirectement, le terroriste peut tenter de retourner les médias de l’adversaire contre lui. « En les utilisant pour faire peur (répandre la terreur), mais aussi pour faire écho (voire pour se faire une sinistre publicité), pour exercer une contrainte et pour recruter de futurs disciples… », a-t-il précisé. Avant de se demander si les médias, par moment sans le savoir ne deviennent-t-il pas des complices des terroristes ? Il faut dire que ce sujet a donné lieu à un débat entre journalistes. Certains ont prôné le black out sur les actions des terroristes, au moment o d’autres ont voulu leur offrir une place de choix dans leurs médias.
Bintou COULIBALY
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