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Journées culturelles du Mandé : Les grandes préoccupations du Mali au centre des débats

lundi 29 avril 2019, par Assane Koné

La cotonnade ou « Mandé Fani » et la culture vestimentaire du Mandé, tel était le thème principal retenu pour la 2èmeédition des journées culturelles du Mandé. Elles ont été organisées par le grand forum du Mandé ou Mandé Bolonba (GFM), les 19, 20 et 21 à Kita. Sous le haut parrainage de Drissa Keita, ancien ministre, ancien PDG de la CMDT. Les évènements se sont déroulés devant la Mairie et à la Maison des jeunes de Kita.

Lors de la deuxième journée d’éminents spécialistes ont animé des conférences débats sur des thèmes d’une brûlante actualité. Le thème relatif à l’impact de la production du Coton sur la vie économique et Sociale dans la zone Cotonnière, a été présenté par Modibo Tangara. Et, Dr Mamadou Mamby Traoré, s’est focalisé sur la réforme constitutionnelle et la mise en œuvre de l’accord pour la paix au Mali. La dernière thématique en relation avec la prévention et la gestion des conflits intercommunautaires au Mali, cas du Mandé, a été présenté par Dr Mamady Keita (N’ko). C’est de cette belle manière que le GFM entend s’associer à la célébration de l’érection de Kita en région.

Aussi, des prestations artistiques et culturelles, des animations des troupes, des défilés et autres ont continué dans la soirée de la deuxième journée. Ces évènements riches et variés du programme ont été à la hauteur de souhait des uns et des autres. Il faut noter que Kita a allié durant ces deux jours, l’utile à l’agréable. Il n’y avait aucune place pour l’ennui.

Coton facteur de création d’emplois et de richesses

Selon le conférencier Modibo Tangara, la filiale emploie 414 agents dont 161 permanents et 250 saisonniers. Le tâcheron emploie plus de 80 personnes par an pour les activités de manutention. Aussi la société de gardiennage emploie 45 personnes.

Mobibo Tangara a indiqué que de 1995 à nos jours, la CMDT a injecté dans le monde rural 144 829 981 213 Francs CFA comme recettes de coton, soit en moyenne 6 035 582 551 Francs CFA. Ce qui occupe une grande place dans l’économie locale. Pour lui les défis à relever restent aussi importants, car les contraintes et les difficultés auxquelles la filière coton est confrontée sont nombreuses. Parmi celles-ci : la bonification des terres en zones cotonnières CMDT et OHVN fortement affectées par le phénomène d’acidité très marquée, la pression des sites d’orpaillage sur les terres agricoles et le déplacement abusif de la main d’œuvre agricole vers lesdits sites. La dégradation des pistes rurales, l’inadéquation entre la production cotonnière et l’outil industriel, le manque de néo-alphabètes au niveau des organisations paysannes et les exploitations agricoles.

Le conférencier a fait savoir qu’à Kita, la production céréalière est passée de 44 539 tonnes en 1995 à 173 269 tonnes en 2019, assurant du coup l’autosuffisance alimentaire dans la zone (396 kg/habitant), gage de stabilité. « Au vu de ce qui précède le coton joue un grand rôle dans la vie économique et sociale dans sa zone d’intervention », a-t-il conclu.

Mamadou Mamby TRAORE a focalisé sa communication sur le bicamérisme, une partie de la révision constitutionnelle qu’on peut dire indifféremment bicamérisme ou bicaméralisme. Selon lui, il signifie un système d’organisation institutionnelle du parlement en deux chambres dont l’une est la chambre basse (celle des représentants du peuple et une chambre haute qui représente, selon les Etats et leur histoire, les Etats fédérés, les collectivités territoriales ou des catégories de populations spécifiques).

Quel Sénat pour le Mali ?

M. Traoré dira que les orientations ont été données aussi par le titre II, chapitre 3 de l’article 06 de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Il s’agit de : réactiver et diligenter le processus de mise en place de la deuxième chambre du Parlement sous la dénomination de Sénat, de Conseil de la Nation ou de toute autre appellation valorisante de sa nature et de son rôle, et en faire une institution dont les missions et la composition favorisent la promotion des objectifs du présent Accord, améliorer la représentation des populations à l’Assemblée Nationale par l’augmentation du nombre de circonscriptions électorales et toutes autres mesures appropriées à court terme, prendre des mesures dans le sens de l’ouverture du Haut Conseil des Collectivités, notamment aux représentants des notabilités traditionnelles, aux femmes et aux jeunes.

« Il faut que les maliens comprennent que nous sommes dans un pays en guerre. Un pays en guerre est un pays difficile a géré », a-t-il déclaré. Pour cela, il a invité tous les maliens à privilégier l’essentiel, de réfléchir à des solutions et propositions pour sortir de cette crise et de prendre en compte les insuffisances. Pour la paix et l’entente, il dira qu’il faut faire en sorte que la constitution accepte les dispositions d’un accord politique. Il a clairement expliqué que l’accord de paix n’est pas l’accord pour la paix. Hors, l’accord dont on parle, c’est l’accord pour la paix qui doit amener les maliens vers la paix.

« On doit continuer à discuter pour la réussite de cet accord, parce que c’est des engagements des hommes du Mali et des mouvements ». Pour se faire, il a souhaité la communication sur les points cités dans l’accord. En interpelant les chercheurs et les universitaires de faire des recherches approfondies.

Mambi Keita, vice-président de la jeunesse du Mandé, a souligné que l’un des objectifs est de créer un espace d’échange, de rassemblement, en vue de montrer l’importance du patrimoine culturel. Il a souhaité que dans les années à venir, le Mali à travers le Mandé va développer la culture cotonnière. Avant d’ajouter que le rôle des jeunes, bras armé du grand forum du mandé, est de rassembler.

La cérémonie de remise des attestations de reconnaissance à 13 personnalités, dont la première dame du Mali, feu Baco Dagnon, Djénéba Seck, artiste chanteuse, a mis fin à la deuxième journée culturelle du Mandé.

Bintou COULIBALY


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