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Journée de l’enfant africain : A la découverte des actions de Plan International Mali à Sanankoroba

lundi 19 juin 2017, par Assane Koné

Du 16 au 17 juin 2017, Plan International Mali a effectué une visite de terrain à l’Unité de programme (PU) de Kati sise à Sanankoroba. Cette visite se situe dans le cadre de la célébration de la journée de l’enfant africain (16 juin). Elle a permis à l’organisme de la promotion et à la protection des droits de l’enfant de présenter aux hommes de médias ses réalisations dans les villages de Sinsina, à Hèrèmakono et à Safé Bougoula.

Dans le cadre de la célébration de la journée de l’enfant africain, Plan international Mali a fait découvrir aux hommes de médias quelques impacts de ses réalisations dans le PU de Sanankoroba. Il s’agit du Centre du projet d’accès à l’éducation primaire par la stratégie de scolarisation Accélérée/ passerelle (PASS+), du Centre du développement de la petite enfance (CDPE) à Sinsina et une visite chez les groupements de femmes productrices d’arachide à Safé Bougoula.

Le thème retenu cette année est : l’agenda 2030 pour un développement durable en faveur des enfants en Afrique : « Accélérons la protection, la responsabilité et l’égalité des chances par la régularisation rapide de la situation des enfants non déclarés à l’état civil, notamment dans le nord du pays ».

François Xavier WONGUE, Directeur Plan International Mali, dans un briefing avant la descente sur le terrain, a indiqué qu’en 2016, au Mali 19% des enfants de moins 5 ans n’étaient pas enregistrés à la naissance. Selon lui, 15% des filles étaient mariées à l’âge de 15 ans en 2013. Il a estimé que ce pourcentage devrait être revu à la hausse, à défaut de pouvoir objectivement établir l’âge de l’enfant. « 9% des enfants ne pouvaient pas intégrer le système éducatif, par défaut d’acte de naissance. Du même fait, 4% des enfants n’étaient pas pris en compte dans les statistiques nationales, au moment où, 21% de la tranche d’âge allant de 5à14 ans, étaient impliqués dans le travail des enfants », a-t-il révélé.

Villages de Sinsina et Hèrèmakono

C’est le centre de développement de la petite enfance (CDPE) de Sinsina qui a eu l’honneur de la première visite de la délégation. Ce centre qui a été érigé en 2015 à Sinsina (6 km de Sanankoroba), permet aux enfants en préscolaire d’acquérir les bases de la socialisation. Cette école est le fruit du partenariat entre Passerelle (Pass+) et Plan International Mali. Il compte aujourd’hui 158 enfants dont 78 garçons et 80 filles. Ces enfants prennent des cours en langue nationale « Bamanankan » dans diverses disciplines : dessins, calculs, sports, prononciation des mots, visite chez un artisan etc.

Bengaly Sékou Doumbia, Président du CDPE a indiqué cette formation permet de développer l’imagination des enfants et d’éveiller en eux le goût de l’apprentissage. Aussi, elle contribue à la création de sympathie entre les enfants et développe un amour fraternel entre eux », a-t-il déclaré. La seule grosse difficulté que le comité traverse est le traitement mensuel des animatrices. Selon lui, celles-ci n’ont pas de salaires. « Cela nous préoccupe beaucoup », a-t-il confié.

A Hèrèmakono, c’est le projet d’accès à l’éducation primaire par la stratégie de scolarisation Accélérée/ passerelle (Pass+) qui œuvre pour la formation des enfants. Un projet qui se situe dans le programme de l’éducation primaire de Plan International Mali. Il vise à faciliter l’accès des enfants (filles et garçons) déscolarisés de 6 ans à 14 ans, à l’école classique. Ils sont 35 dont 23filles et 12 garçons, encadrés par une animatrice qui est sous la charge de l’ONG-Appui conseil des enfants et aux femmes (ACEF), un partenaire de Plan International Mali.

Moussa Samba Bocoum, coordinateur Zone de stratégie de scolarisation accélérée a noté que les enfants reçoivent un condensé des programmes de la 1re à la 3e année en une seule année, puis seront transférés en classe de 3e ou 4e au compte de l’année scolaire. « Dans chaque centre, il ya un animateur ou animatrice qui a reçu une formation d’un mois sur la démarche pédagogique, l’inclusion et le genre. Un programme spécial est proposé par le ministère de l’éducation, une progression et un emploi de temps élaboré. Une attention particulière est réservée aux enfants en situation de handicaps », a-t-il expliqué. Ensuite, il a ajouté que les enfants sont évalués chaque mois par leurs encadreurs et l’évaluation finale est assurée par le CAP. Les corrections et les propositions de niveaux se feront par les directeurs d’écoles.

Safé Bougoula (25Km de Sanankoroba)

Après l’état de la journée du vendredi, la délégation a poursuivi sa tournée dans le village de Safé Bougoula où elle s’est entretenue avec les deux groupements des femmes productrices d’arachide. Au cours de cette entrevue, les femmes ont passé, non seulement, en revue leur choix de la culture de l’arachide, mais aussi leurs préoccupations essentielles. « Avant de commencer la culture de l’arachide, nous faisions des tontines qu’on appelle Epargne pour le changement (EPC). Ensuite, nous avons sollicité le soutien de Plan International Mali, qui nous a mis en contact avec Institut international de recherche semi-aride tropique (ICRISAT) une structure de mise en œuvre. C’est ainsi qu’en 2009, nous avons commencé la culture d’arachide », indiqué Maimouna Samaké, porte-parole des femmes.

« Nous avons 2 variétés d’arachides : Fleur 11 et 024, que nous utilisons en raisons de leur qualité. Après la récolte, nous pouvons vendre quelques sacs d’arachides en vue de contribuer aux charges de la famille et d’assurer les frais de scolarité de nos enfants. Aussi, nous pouvons payons des habits, des chaussures pendants les fêtes pour nos enfants », s’est réjouit Hawa Coulibaly.

S’agissant de difficultés, elle dira qu’elles sont entre autres : l’octroi de parcelles et de l’écoulement vers le marché. Aussi, elle a formulé le vœu auprès de Plan de mettre à leurs dispositions une machine décortiqueuse.

Adama Samaké, Agent superviseur de Plan international Mali/PU Kati à Bougoula, a indiqué qu’après la récolte, elles font le séchage et l’égrainage avant d’ acheminer les arachides vers l’unité semencière appelée « Faso Kaba ». « Cette année les femmes sont parvenues à produire de 2 tonnes. Nous sommes en train de négocier avec les leaders communautaires pour qu’ils puissent octroyer le maximum de parcelles à celles-ci », a-t-il fait savoir.

« Quand les femmes sont soutenues à la production, les retombées de cette activité rejaillissent sur la formation et la protection de l’enfant », a soutenu Thiécoro Coulibaly, conseiller à la communication de Plan International Mali, pour justifier l’appui de sa structure aux femmes.

La dernière étape de la visite a été réservée aux membres du comité de protection de l’enfant dans la commune rurale de Bougoula. Ce comité regroupe en son sein 27 personnes issues de 3 villages. Il a agit contre tout ce qui peut atteindre à l’intégrité physique et morale de l’enfant.

« Notre comité œuvre pour la promotion et la protection des enfants dans la commune de Bougoula. L’une des difficultés majeures à laquelle notre comité est confronté est le mariage précoce des filles. Malheureusement cette pratique existe toujours dans notre commune. Mais, nous n’allons pas baisser les bras. Nous allons continuer avec la sensibilisation », a indiqué Kalou Coulibaly, Vice-président du Comité de protection de l’enfant dans la commune de Bougoula.

Il importe de souligner que Plan International Mali dispose de 10 centres opérationnels dans la base de Sanankoroba, à savoir : Sanankoroba, Hérémakono, Djalakoroba, Bougoula, Ouéléssébougou, Faraba, Mountougoula, Baguinéda, Thiélé et M’Gouraba.

Moussa Mallé SISSOKO, envoyé Spécial}


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