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Jeune et justice traditionnelle : AND-Mali dévoile son rapport d’étude

lundi 29 août 2022, par Assane Koné

Le jeudi 18 août 2022, l’Association Noyau Dur (AND-Mali) a organisé une rencontre avec les jeunes des 6 communes de Bamako et les jeunes des sites de déplacés. Lors de cette rencontre, elle a procédé à la restitution du rapport « jeunes et justice transitionnelle ». C’était au centre Training Consulting à Faladié.

Cette activité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Les jeunes engagés pour une paix durable : Appui à la participation des jeunes aux processus de réconciliation au Mali », le PROPAJER dont l’ AND-Mali a signé le second contrat de partenariat avec ASFC pour la réalisation des activités de terrain auprès des jeunes, des victimes femmes des camps de déplacés et d’autres localité de Bamako et environs. Mais aussi, elle doit faire un plaidoyer sur la participation des jeunes au processus de la justice transitionnelle au Mali.

Ce rapport fait suite à l’étude faite auprès de 300 jeunes, soit 100 à Gao, 100 à Tombouctou et 100 à Bamako. Il a pour objectif de faire la restitution de l’étude « jeunes et justice transitionnelle au Mali : enjeux, défis et opportunités liés à leur participation » en vue de faciliter une meilleure compréhension et visibilité dudit rapport. Spécifiquement, il s’agissait de présenter le rapport d’étude aux participants, interpeller les autorités sur les recommandations issues du rapport, partager le rapport avec les jeunes, les OSC, les responsables politiques et autres acteurs.

Drissa Niankilé, président de L’Association Noyau Dur (AND-Mali), dans sa présentation, a expliqué que la justice transitionnelle est un ensemble de la stratégie mise en place dans un pays qui a connu une crise. Il a jouté que ses 4 piliers sont : vérité, justice, réparation, garanties non répétitives. Il a précisé que ce rapport se focalise sur les enjeux, opportunités et freins à la participation des jeunes au processus de justice transitionnelle (JT).

Le Président de l’AND a ensuite mis l’accent sur les motifs de la réticence des jeunes à s’engager avec les autorités maliennes dans la lutte contre l’impunité. Ce sont : manque de moyens financiers, distance géographique des juridictions communautaires, manque de confiance envers les autorités de la justice, la corruption, peur du regard de la communauté, de représailles de la part des auteurs. Selon l’étude, les actions de la société civile pouvant favoriser la participation des jeunes au processus de justice transitionnelle sont entre autres : de sensibiliser, de consulter les jeunes sur le processus de justice transitionnelle, d’impliquer les jeunes dans les initiatives de plaidoyer sur la justice transitionnelle.

La collecte de des informations durant l’étude de terrain, selon lui a été faite exclusivement auprès des jeunes de trois localités du pays : Tombouctou, Gao et Bamako. Sur la base des informations collectées, il a été possible de comprendre qu’il existe de nombreux défis, enjeux, opportunités et attentes en matière de l’implication des jeunes dans la justice transitionnelle. En vue de circonscrire les défis et obstacles rapportés par les jeunes, ces derniers ont fait une série de propositions et identifié des opportunités qui, bien mises à profit, sont à même d’améliorer leur participation.

Durant la phase des discussions de groupes et des entretiens individuels dans les trois zones de recherche, pour lui, les jeunes rencontrés ont partagé quelques recommandations qui leur semblent pertinentes quant à leur participation active dans les différents mécanismes de la JT au Mali. Concernant les attentes, elles sont à l’adresse des autorités politiques surtout et, dans une moindre mesure, celles communautaires (chefs traditionnels, autorités religieuses, etc.).

Il s’agit pour ces autorités de mettre l’accent sur les éléments suivants : de mieux expliquer la justice transitionnelle et ses différents mécanismes aux jeunes tout en explicitant la place et les rôles qui doivent être les leurs ; de favoriser la participation des jeunes dans toutes les initiatives de réconciliation au niveau local et national et permettre une large information sur les modes de fonctionnement de ces initiatives. Ensuite, de donner des explications concrètes et simplifiées sur la Politique Nationale de la justice transitionnelle et la Politique Nationale des Droits de l’Homme, ainsi que le lien institutionnel et pratique existant entre elles, d’instaurer des cadres formels d’échanges et de concertations entre les jeunes sur la justice transitionnelle, de décentraliser davantage les structures de la justice transitionnelle dans toutes les régions de telle sorte que les communautés, notamment rurales en soient mieux imprégnées ; de donner plus de possibilité aux jeunes de pouvoir s’exprimer au sein de leurs communautés sur des sujets comme ceux en lien avec la paix et la réconciliation.

L’Association Noyau Dur (AND-Mali) a été créée en 2019 et reconnue officiellement le 27 novembre 2020 par le récépissé de déclaration d’association N° 0790/G-DB du 27 Novembre 2020. Elle est née à la suite des Universités justices transitionnelles organisées par le projet JUPREC au Mali. Avec cette organisation, « nous comptons non seulement pérenniser les acquis du JUPREC, mais aussi contribuer à la réussite du processus de justice transitionnelle en cours au Mali », a déclaré son président.

Bintou COULIBALY


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