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Gouvernance du Mali : Le gouvernement face aux revendications du front social
vendredi 17 février 2017, par
Le début de l’année 2017 est marqué par la multiplication des grèves. La justice, la santé, l’éducation, le commerce ou encore les travailleurs des affaires étrangères, bref toutes ces corporations n’échappent pas à ce mouvement d’humeur. Tous ces secteurs réclament de meilleures conditions de vie et de travail. Cette multiplication des revendications témoigne-t-elle de la fragilisation de l’Etat ou l’incapacité du pouvoir à répondre aux préoccupations des populations ? En tout cas, elle n’augure pas de bonnes conséquences selon plusieurs analystes
Depuis des mois, l’Administration malienne tremble sous la cadence des grèves. Il se passe rarement deux semaines, sans qu’une structure ne dépose ou ne met en exécution un préavis de grève. Et le répertoire des corps socioprofessionnels qui veulent en découdre avec le gouvernement, ne cesse de s’augmenter de jour en jour.
En effet, ce sont le deux syndicats des magistrats (Sylma et SAM) qui ont donné le top départ aux mouvements du front social le 9 janvier 2017 pour 7 jours d’arrêts de travail, avant de déclencher une grève illimitée le 18 janvier 2017.
Les revendications des hommes en robes noires portaient sur six points à savoir : l’amélioration substantielle du salaire, l’amélioration de la prime de judicature, de monture et de logement. Un accord sur deux points aurait été trouvé avec le gouvernement, selon le communiqué lu par les représentants des deux syndicats le samedi 11 février sur les antennes de l’Ortm. Avant d’être suivi par les enseignants.
A ce niveau, les différents syndicats ont bandé leurs muscles pour exiger l’adoption d’un statut autonome de l’enseignement malien et l’harmonisation de leurs salaires avec ceux des enseignants de la sous région entre autres.
Récemment, les professeurs de l’enseignement fondamental et secondaire des cercles de Gao, Ansongo et Yorosso avait observé aussi le lundi 6 février 2017 une grève. Ils se sont indignés du retard dans l’application des décisions et arrêtés d’avancement et d’intégration dans la fonction publique, selon un journal de la place.
Dans ces lots des manifestations figurent, le Syndicat national des greffiers. Les secrétaires de greffes et des parquets ont débrayé les 15, 16 et 17 février. Dans leurs greffiers, ceux-ci réclament un salaire décent et des équipements de qualité pour être apte à répondre au mieux aux aspirations du peuple malien.
A cela s’ajoute, l’arrêt de travail qui est prévu des travailleurs du ministère des Affaires étrangères pour 72 heures (du 22 au 24 février). Les travailleurs réclament particulièrement la gestion managériale du département.
Dans le même registre, il faut ajouter un préavis d’une grève des fonctionnaires du ministère malien du travail de 72 heures à compter du 22 février prochain, pour revendiquer une amélioration de leurs conditions de travail et pour surtout dénoncer une mauvaise gestion managériale. Sans oublier, les travailleurs des collectivités territoriales également qui veulent observer une grève de 72 heures du 22 au 24 mars. Le Syndicat National des Travailleurs des Collectivités Territoriales du Mali (SYNTRACT), a décidé « d’observer un arrêt de travail (grève) de 3 jours et une mesure conservatoire d’arrêt de mandatement des salaires des autres fonctionnaires.
Cette grogne sociale paralyse tout le pays. Pourquoi l’Etat malien ne renforcerait pas l’espace de dialogue et de concertation avec l’ensemble des syndicats afin de pallier à cette épidémie de grève qui assaille notre pays ? Pourquoi les plus hautes autorités ne donneraient pas l’exemple, notamment en réduisant le train de vie de l’Etat ou en adoptant des principes de bonne gouvernance ? Les syndicats pensent-ils véritablement à la situation économique du pays fragile avant toutes revendications salariales ?
En tout cas, il revient au gouvernement de trouver des solutions adéquates pour consolider les systèmes des échanges afin de réussir à apaiser les ardeurs.
Moussa Mallé SISSOKO
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