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Général Amadou Haya Sanogo : Le président de l’AMDH est contre son transfèrement à la CPI
vendredi 13 mars 2015, par
Partie civile, le président de l’Association malienne de droits de l’Homme, Me Moctar Mariko exclut la nécessité d’un traitement diligent de la Cour pénale internationale sur les crimes graves commis à Bamako et Kati lors de la crise politico-sécuritaire, notamment les disparitions forcées et exécutions sommaires. Pour Me Mariko, les juges maliens ont la compétence nécessaire pour juger le général Amadou Haya Sanogo.
En marge des activités de dépôt de la plainte des 33 victimes de Tombouctou auprès des juges d’instruction du tribunal de première instance de la Commune III, contre les crimes internationaux commis lors de l’occupation de la ville en 2012-2013, par 7 associations de défense de droits humains, notamment la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme, l’Association malienne de droits de l’Homme, Wildaf-Mali, Association Deme so, Association des juristes maliennes, le collectif cri de cœur et le Réseau régional des associations des victimes des évènements du Nord, le président de l’Association malienne de droits de l’Homme, Me Moctar Mariko a expliqué sa vision sur l’extradition du Général Amadou Haya Sanogo à la Cour pénale internationale, dans l’affaire des crimes graves commis à Bamako et Kati lors de la crise politico-sécuritaire.
Pour le premier responsable de l’AMDH, la lutte contre l’impunité est le principal objectif de son association. C’est pourquoi depuis 2012, l’Association malienne des droits de l’Homme œuvre pour faire la lumière sur toutes les atteintes aux droits humains au Mali. « Nous sommes déterminés à faire triompher la justice et elle se fera avec l’accompagnement des Maliens », a déclaré Me Mariko.
S’agissant du transfert d’Amadou Haya Sanogo à la CPI, le président de l’AMDH est formel : « Je ne suis pas de cet avis ».
« Je pense qu’Amadou Haya Sanogo peut être jugé au Mali. Parce que c’est les magistrats maliens qui ont commencé cette instruction. Et même si le second dossier n’est pas totalement clôturé, les magistrats sont allés au bout de leur travail pour le premier dossier », a-t-il précisé.
Placé depuis novembre 2013 sous mandat de dépôt pour son rôle joué dans la disparition des militaires arrêtés, Me Mariko pense que le processus a beaucoup évolué.
« Il reste au ministère de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux de fixer une date afin qu’il puisse être jugé. Et nous demandons aux autorités de réagir vite parce que les faits qu’on lui reproche sont prévus dans le Code de procédure pénal », a-t-il indiqué.
Selon le président de l’AMDH, si Amadou Haya Sanogo reste plus de 3 ans en prison, la détention sera illégale. Parce que le juge ne peut pas renouveler le mandat que trois fois.
Parlant des différentes opérations de transfert du présumé auteur, le premier responsable de l’AMDH réaffirme sa confiance à la justice malienne pour juger l’auteur de la mutinerie ayant abouti à la démission du pouvoir démocratique en place et qui a entraîné des violations graves des droits humains, selon les organisations internationales.
« Le code de procédure permet son transfert partout. Si les autorités pensent qu’il n’était pas en sécurité, les juges peuvent procéder à son transfèrement dans un lieu sécurisé afin que ses droits puissent être sauvegardés pour aller au procès avec Haya et toutes ses potentialités », a-t-il indiqué.
Bréhima Sogoba