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Entrave à la liberté syndicale : La section syndicale de l’enseignement privé laïc de Bamako dénonce des licenciements abusifs d’enseignants et l’arrestation du secrétaire général Abdoulaye F Berthé et de son 2e adjoint Soumaila Berthé

mardi 16 mai 2023, par Assane Koné

La section enseignement privé Laic (SEPL) de Bamako a tenu mercredi 13 avril 2016 dans l’espace d’expression démocratique de la Radio Kayira située à Djelibougou une conférence de presse animée par Sidiki Kouyaté, membre du Syndicat Nationale de l’Education et de la culture (SNEC). A ses côtés il y avait le secrétaire général adjoint à l’information de la SEPL, Abou Diagouraga. De nombreux enseignants ont également pris part à cette rencontre, qui selon les organisateurs, visait à expliquer à l’opinion nationale et internationale la crise que traverse la SEPL.

Tout est parti, selon la déclaration lue par Abou Diagouraga, Ségal à l’information, suite à la violation du droit syndical à travers le licenciement abusif d’une vingtaine d’enseignants au Collège Doulaye Baba en commune I de Bamako et l’arrestation arbitraire du secrétaire général Abdoulaye F Berthé et de son 2èmeadjoint Soumaila Berthé. Le comité syndical, pour la bonne marche de l’établissement à plusieurs fois tenté de rencontrer le promoteur du Collège Doulaye Baba en la personne de Mamadou Bolozogola pour exprimer leurs préoccupations professionnelles. Mais ce dernier a refusé de le recevoir depuis le 30 octobre 2015.

Pour ce faire entendre le comité syndical dudit établissement a déposé un préavis de grève le 22 mars 2016, coïncidant ainsi avec le début des congés allant jusqu’au 3 avril 2016. Après, le préavis a été envoyé avec ampliation à des structures telles que l’académie de Bamako Rive gauche, le CAP de Djelibougou, BEN-SNEC, l’inspection du travail, le SNEC (Section enseignement privé LAIC de Bamako) qui n’ont ménagé aucun effort pour faire valoir la liberté syndical mais en vain.

Par opposition le même jour le promoteur adresse une demande pour avis de licenciement de trois enseignants en l’occurrence les sieurs Abdoulaye Bengaly, Dancina Doumbia et Mme Dorogo Djeneba Kallo pour avoir participé au dépôt du préavis.

Ceux-ci ont passés respectivement 9, 12 et 19 ans de service dans la même école. Cependant le préavis a été déposé par l’ensemble des enseignants syndiqués. Malgré le refus de l’inspection du travail, il a continué ses menaces de licenciement à travers des lettres. A la reprise des cours le 4 avril 2016, ces enseignants avec un avis favorable de l’inspection du travail se sont rendus à l’école pour y travailler. A leur grande surprise, ils ont été exposés à un attentat à la liberté du travail.

Aux dires de la déclaration d’Abou Diagouraga, ils ont assisté à des arrestations rocambolesques. Les policiers du 12e arrondissement sous l’instruction du promoteur M Bolozogola, ont fait irruption dans la cour de l’école, devant les élèves, et ont amené Manu militari six enseignants au commissariat.

Selon le secrétaire général à l’information de la SEPL, ces camarades responsables syndicaux ont passé plus de 8 heures à l’interrogatoire et ont été mis sous contrôle judiciaire trois jours après. Mr Mamadou Bolozogola procéda à une autre demande d’avis de licenciement de 11 enseignants pour avoir accordé leur soutien aux camarades privés de leur liberté de travail et arrêtés arbitrairement.

Un autre promoteur du nom de Kassim Sidibé du complexe scolaire Fraternité monte la barre plus haute. Ce dernier, hostile à toute idée de syndicat n’a pas hésité le 7 avril 2016 à agresser avec l’appui des gros bras, le camarade Abdoulaye Fotigui Berthé, secrétaire général de la SEPL. Ce dernier fut arrêté quelques heures plus tard par la gendarmerie de Sangarebougou où il fut menotté alors qu’il s’y était rendu de lui-même après la convocation.

Selon toujours le segal, un autre syndicaliste du nom de Soumaila Berthé, 2e secrétaire général adjoint et secrétaire général de la sous-section de la commune V à l’invitation de Kassim lui-même, le lendemain à son établissement fut arrêté de la même sorte devant les membres de sa délégation. Il fut d’abord séquestré par des gros bras pendant longtemps avant d’être embarqué par un convoi de gendarmes à la gendarmerie de Sangarebougou. C’était le vendredi 8 avril 2016. Et à 19 h 30, les deux camarades ont été mis sous mandat de dépôt à la prison centrale de Bamako.

« Nous exigeons la libération immédiate et sans condition de nos camarades, la levée de la mise sous contrôle judiciaire des six autres, la réinsertion des camarades licenciés et la reconnaissance du syndicat au collège Doulaye Baba en particulier et dans toutes les écoles du Mali en général conformément à la constitution dans son article 20 qui stipule : « la liberté syndicale est garantie. Les syndicats exercent leurs activités sans contraintes et sans limite autre que celle prévue par la loi » a précisé Abou Diagouraga.

Lamine Kané


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