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ELECTIONS AU MALI : Ce que propose la MOE-UE pour un bon scrutin
samedi 3 novembre 2018, par
Parmi les 29 recommandations proposées dans ce rapport, Cécile Kyenge a insisté sur la création d’une division électorale permanente au sein du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MATD) afin de renforcer l’organisation des élections et la coordination avec les autres organismes électoraux constitués par la Commission Electorale Nationale Indépendante (Céni) et la Délégation Générale aux Elections (DGE).
La Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE) a présenté mercredi 24 octobre 2018, à Bamako son rapport final sur l’élection présidentielle des 29 juillet et 12 août 2018 au Mali. Ce rapport détaille l’analyse de l’ensemble du processus électoral et formule 29 recommandations techniques en vue des scrutins futurs. De retour au Mali depuis le 21 octobre, Cécile Kyengé, chef de la MOE UE, a rencontré les principaux acteurs électoraux et politiques, dont le président réélu Ibrahim Boubacar Keïta ainsi que son adversaire du second tour et chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé.
« L’élection présidentielle de 2018 constitue une étape clé vers la consolidation démocratique du Mali, qui s’est déroulée dans un contexte sécuritaire difficile. Cette élection représente une opportunité unique d’améliorer le cadre électoral dans un esprit consensuel, c’est toute la finalité des recommandations contenues dans ce rapport », a affirmé Cécile Kyenge, chef observateur et députée du Parlement européen, lors de sa conférence de presse.
Parmi les 29 recommandations proposées dans ce rapport, Cécile Kyenge a insisté sur la création d’une division électorale permanente au sein du ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MATD) afin de renforcer l’organisation des élections et la coordination avec les autres organismes électoraux constitués par la Céni et la Délégation Générale aux Elections (DGE).
« Les autres recommandations s’articulent essentiellement sur la transparence et l’inclusivité », a précisé la cheffe de Mission. « Elles visent notamment à inscrire dans la loi la publication des résultats provisoires bureau de vote par bureau de vote, à actualiser le fichier électoral ainsi qu’à allonger le calendrier électoral pour une campagne effective lors du second tour », selon Cécile Kyenge. Le rapport recommande également l’amélioration de la formation des agents électoraux et de la procédure de nomination des assesseurs, ainsi que l’instauration d’une réglementation sur le financement de la campagne électorale. L’accès des représentants des candidats et des observateurs nationaux et internationaux à toutes les étapes de la compilation des résultats est également préconisé par la Mission.
Selon la Mission, ces recommandations feront l’objet d’une concertation avec les acteurs électoraux et politiques ainsi que la société civile « afin de faciliter un débat en vue de leur adoption ». Pour la cheffe des Observateurs de l’UE, une mission électorale de suivi sera mandatée au Mali par l’Union européenne dans un délai de deux ans et demi pour faire le point sur la mise en œuvre de ces recommandations.
La MOE UE a été déployée au Mali du 19 juin au 30 août, incluant une équipe de 10 experts à Bamako et jusqu’à une centaine d’observateurs lors de chacun des deux tours du scrutin présidentiel.
Mais avant, le président de la République, a reçu en audience le 23 Octobre 2018, la mission d’observation électorale de l’Union Européenne. Conduite par Madame Cécile Kyengé, elle était venue remettre au président de la République le rapport final 2018 de l’élection présidentielle au Mali des 27 juillet et 12 Août 2018. Ce rapport final contient une série de recommandations allant dans le sens du renforcement de la démocratie et du processus électoral au Mali.
Mme Kyengé a salué le président de la République pour sa disponibilité à les recevoir aujourd’hui mais également pour celle qu’il avait démontrée aux observateurs internationaux durant tout le processus électoral de l’élection présidentielle de 2018. « Nous sommes venus dans le souci de remettre au Chef de l’Etat le rapport final avec des recommandations que notre mission d’observation électorale de l’Union Européenne a dû formuler », a expliqué Mme Kyengé à sa sortie d’audience.
Djibril Diallo
ARC-EN-CIEL
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