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Drogue au Mali : Il y-a-t-il péril en la demeure ?
mardi 27 juin 2023, par
« La toxicomanie au Mali est un problème croissant. Les drogues dures telles que la cocaïne, l’héroïne et la marijuana sont couramment consommées par les jeunes, en particulier dans les grandes villes comme Bamako. La pauvreté, le manque de perspectives d’emploi, la pression sociale et la disponibilité de drogues sur le marché noir contribuent à la propagation de la toxicomanie dans le pays ». Cette déclaration inquiétante, et des plus alarmante, a été faite par le Général Daoud Aly Mohammedine, la sécurité et de la protection civile, dans message à l’occasion du 26 juin, journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic illicite des drogues, édition 2023. Lisez l’intégralité de son message !
Chers compatriotes,
Le Mali, à l’instar des autres pays de la Communauté internationale, célèbre le 26 juin, Journée Internationale de lutte contre l’abus et le trafic illicite des drogues. Cette commémoration fait suite à la Résolution N°42/112 de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies adoptée en 1987, exprimant sa détermination à sensibiliser les populations partout dans le monde sur les dangers liés à l’abus et au trafic illicite des drogues à travers des campagnes de sensibilisation.
C’est une journée importante pour rassembler nos forces et travailler ensemble pour lutter contre l’une des plus grandes menaces de notre société : la toxicomanie.
La toxicomanie touche toutes les communautés, toutes les cultures, tous les âges et tous les groupes sociétaux. Elle est synonyme de souffrance, de marginalisation, d’exclusion et de risques sanitaires. Elle peut affecter la santé mentale, physique et sociale de l’individu et de l’ensemble de la société. Elle peut également entraîner une augmentation de la violence, des accidents de la route, des maladies infectieuses et des coûts économiques.
Chers compatriotes,
Le thème de la campagne mondiale de l’édition 2023 s’intitule : « Les gens avant tout : Mettons fin à la stigmatisation et à la discrimination, renforçons la prévention ».
Ce thème met en relief surtout les campagnes de sensibilisation et prévention que mènent au quotidien les services en charge de la lutte contre les stupéfiants, mais également l’impact négatif du trafic illicite de drogues et de la consommation des drogues sur la communauté.
Selon l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), l’approche ayant le plus de succès dans la prévention de la consommation de drogues est celle qui écarte la stigmatisation et la discrimination dans nos communautés. C’est pourquoi, la commémoration de l’édition 2023 de la Journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic illicite de la drogue offre une belle occasion au Gouvernement du Mali, de réaffirmer d’une part sa volonté à œuvrer pour la prise en charge psychothérapeutique des usagers de drogues et d’autre part sa ferme détermination à lutter contre le trafic illicite des stupéfiants, des substances psychotropes et la Chicha.
D’où son choix, au plan national, du thème : « La préservation de la santé des populations, une priorité des priorités des plus hautes autorités afin de prévenir toutes les pathologies liées à la consommation de drogues ».
Chers compatriotes,
Ce thème est d’une importante capitale pour nous, il s’agit là de mettre beaucoup plus l’accent sur la prévention basée sur l’information, l’éducation et la sensibilisation. Il nous invite à remettre sur la table, les questions essentielles liées à la santé des usagers de drogues, sans occulter la répression des infractions pénales à la loi sur les stupéfiants. Les jours et mois à venir seront mis à profit pour peaufiner les différentes approches basées, à la fois, sur la réduction de l’offre et la demande de drogues. Ce challenge ne peut être gagné qu’avec l’implication de tous les acteurs intervenant dans la lutte contre les stupéfiants ainsi que les partenaires techniques et financiers.
Chers compatriotes,
Notre pays qui sort progressivement d’une crise multidimensionnelle a besoin de l’accompagnement de toute la communauté internationale pour vaincre la criminalité transnationale organisée. Je profite de cette journée solennelle, pour remercier tous les partenaires qui accompagnent le Mali dans ce combat et plus particulièrement l’ONUDC pour son appui technique et financier.
La lutte contre la toxicomanie peut être efficace lorsque nous travaillons ensemble en tant que communauté, gouvernement, organisations non gouvernementales et individus. Nous devons mettre en place des mesures préventives, de traitement et de réadaptation, et encourager les personnes souffrant d’une dépendance à chercher de l’aide et du soutien.
La lutte contre la toxicomanie ne peut être gagnée en une journée ou même en une année. Cela prendra du temps et des efforts constants, cela en vaut la peine. En travaillant ensemble, nous pouvons améliorer la qualité de vie des personnes touchées par la toxicomanie et protéger nos communautés contre cette menace.
Aujourd’hui, engageons-nous à faire tout ce que nous pouvons pour contribuer à la lutte contre la toxicomanie. Continuons d’éduquer nos enfants, nos amis et nos familles sur les dangers de la toxicomanie. Continuons d’offrir des programmes de traitement et de réadaptation pour ceux qui en ont besoin. Et ensemble, nous pouvons vaincre cette menace et construire un avenir plus sain et plus sûr pour tous.
Le pari de la victoire sur les narcotrafiquants qui, de par leurs activités nuisent à la santé de nos populations, détruisent nos économies, affectent nos identités et menacent la bonne gouvernance de nos sociétés, ne peut être gagné qu’avec l’implication de chacun et de tous.
Pour ce faire, des campagnes d’information, de communication et de sensibilisation seront menées en vue de prévenir les risques sécuritaires et sanitaires liés à l’usage et au trafic illicite des drogues.
Chers compatriotes,
A titre illustratif en ce 26 juin 2023, l’OCS et la commission nationale de destruction des drogues procéderont à la destruction d’importantes quantités de drogues et de substances nuisibles saisies par les services de répression du Mali. Parmi ces produits, nous pouvons citer entre autres :
– 160,689 kilogrammes de cocaïne ;
– 22 Tonnes 216 kilogrammes 75 grammes de cannabis ;
– 1 Tonnes 874 kilogrammes 545 grammes de haschich ;
– 859,71 kilogrammes de Skench ;
– 1 Tonne 786,72 kilogrammes de produits pharmaceutiques contrefaits ;
– 240 doses Off et Héroïne ;
– 187.122 comprimés de Tramadol de 120 à 225 mg ;
– 78.690 comprimés de Diazépam ;
– 256 appareils et accessoires de Chicha confisqués avec une interpellation de 184 personnes conformément à l’arrêté interministériel interdisant l’importation, la distribution, la vente et de l’usage ou tout autre appareil similaire.
La valeur marchande de ces produits est estimée à plus de trente-cinq milliards six cents millions de francs CFA (35.600.000.000).
Chers compatriotes,
La toxicomanie au Mali est un problème croissant. Les drogues dures telles que la cocaïne, l’héroïne et la marijuana sont couramment consommées par les jeunes, en particulier dans les grandes villes comme Bamako. La pauvreté, le manque de perspectives d’emploi, la pression sociale et la disponibilité de drogues sur le marché noir contribuent à la propagation de la toxicomanie dans le pays.
Rien qu’au titre du premier trimestre de l’année 2023, plus de trois (03) Tonnes de stupéfiants composés de cannabis, de cocaïne, d’héroïne, de crack, de méthamphétamine et d’autres drogues de synthèse ont été saisies par l’Office Central des Stupéfiants (OCS) et les services qui concourent à la lutte contre la drogue. Un chiffre qui fait froid dans le dos qui démontre à suffisance l’ampleur du phénomène dans notre pays.
Et c’est le lieu de féliciter les efforts inlassables des différents acteurs pour ces résultats et les exhorter à persévérer dans cette voie pour réduire les conséquences désastreuses de l’abus et du trafic des drogues sur nos populations, principalement les jeunes qui constituent les premières victimes.
Durant l’année écoulée, plus de deux cent personnes de nationalités malienne, franco-malienne, guinéenne, burkinabé, nigériane et ivoirienne ont été arrêtées par nos services et traduites devant les tribunaux pour trafic et consommation de stupéfiants. C’est le lieu pour moi d’exhorter les unités de l’Office Central des Stupéfiants et tous les autres services qui concourent à la lutte contre la drogue à persévérer davantage dans le combat contre l’abus des drogues pour plus de synergie entre les différents acteurs de cette lutte
Chers compatriotes,
Le constat est alarmant et nous interpelle tous, à tous les niveaux de responsabilité (parents, éducateurs, pouvoirs publics, décideurs politiques et organisations de la société civile) au regard du bilan ci-dessus évoqué.
En cette journée mondiale de lutte contre la drogue, le Gouvernement du Mali à travers mon ministère s’engage résolument à mener une croisade sans complaisance contre l’abus et le trafic illicite des drogues sur toute l’étendue du territoire national afin de préserver la santé de nos populations.
Enfin, j’invite chaque malienne et chaque malien des villes et des campagnes à faire sien ce combat en permanence, car je demeure convaincu que l’implication de tous dans la lutte contre l’abus et le trafic illicite de drogues constitue le meilleur gage d’un environnement de paix et de sécurité pour un développement humain durable.
Vive un Mali sans drogues !
Je vous remercie.
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