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DROITS HUMAINS AU MALI : les étudiants en droit se ressourcent
lundi 13 juin 2016, par
L’association juriste en herbe a organisé le vendredi 10 juin 2016 une conférence débat sur le thème : « la protection des droits humains au Mali ». Cette conférence a enregistré la présence de plusieurs militants et sympathisants de l’association. Elle était co-animée par M. Issa Karounga Keita, juriste et responsable du service d’assistance judiciaire et juridique de la CNDH et Dr Poudiougou Diacheri, professeur de droit. C’était en présence du représentant de la Minusma, Djiri Mori de la division des droits de l’homme.
Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre du démarrage des activités pédagogiques de l’association 2015-2016.
Le Mali est frappé, depuis 2012, par une crise qu’il n’avait jamais connu auparavant. En amenant de centaines de milliers de personnes à se refugier dans les pays voisins. « Les femmes et les enfants en ont payés le lourd tribut. Avec son lot quotidien de barbarie et les sévices de la part des bandits armés. Toutes choses qui ont motivé notre démarche en tant qu’organisation des défenseurs des droits de l’homme et jeunes du Mali, nous ne pouvons être sensibles à cela. C’est pourquoi, nous avons fait le choix de ce thème », a expliqué le président l’Association Juriste en Herbe dans son allocution.
Pour le représentant de la Minusma, M. Djiri Mori, les droits de l’homme, c’est l’affaire de tout le monde. « C’est un combat de longue haleine qui nécessite l’implication de tous. » Il a ensuite salué l’initiative de l’association pour avoir organisé ce cadre d’échange. Avant de renouveler le soutien et l’assistance technique de la Minusma aux jeunes dans leurs combats de promotion et protection des droits de l’homme.
Premier exposant, Issa Karounga Keita, Juriste et responsable du service d’assistance judiciaire et juridique de la CNDH, a défini les droits humains comme étant les droits que possède chaque individu.
« les droits de l’homme sont les droits inaliénables de tous les êtres humains, quels que soient leur nationalité, lieu de résidence, sexe, origine ethnique ou nationale, couleur, religion, langue ou toute autre condition. » a fait savoir le juriste.
Leur but, poursuit-il, est de protéger la dignité humaine contre l’arbitraire des Etats. Chaque être humain à droit à ces garanties. En conséquence, les droits humains sont décrits comme indivisibles, inviolables et indépendants de toute appartenance étatique.
Plus loin, il a ajouté que l’appareil judiciaire constitue le premier socle de protection des droits humains. Et de reconnaitre aussi que « c’est une responsabilité collective et que le rôle des jeunes est prépondérant. Pour cela, il faudrait renforcer leurs capacités en matière de droit. Car, une jeunesse bien éduquée est gage d’un avenir meilleur. »
« Le jour ou tous les maliens vont s’impliquer dans la promotion et la protection des droits humains, c’est ce jour que le véritable développement va commencer », a déclaré le premier orateur.
Le second conférencier, Docteur Poudiougou Diacheri, professeur de droit, dira que depuis les événements de mars 2012, des graves atteintes aux droits humains ont été commises au Mali. « L’affaire des bérets rouges et nombreux autres dossiers témoignent de l’inefficacité de la justice malienne à protéger les droits humains. », a soutenu le Dr P.Diacheri.
Si l’on en croit le Dr Poudiougou les institutions juridiques sont inefficaces. Car, selon lui, la justice malienne souffre de la corruption et de la déliquescence de l’Etat. Il a aussi ajouté que certains obstacles sont liés aux aspects culturels (droits des femmes), religieux (droits des enfants, mendicité…), politiques (faiblesse de l’Etat, mal gouvernance) et humains (méconnaissance de textes, analphabétisme).
Selon lui, les solutions ne peuvent provenir des institutions et les mécanismes de protection des droits humains à savoir : les pouvoirs judiciaires, l’action des organisations de la société civile, l’Espace d’Interpellation Démocratique(EID), la commission vérité justice et réconciliation. « La stabilité et la paix sociale ne sauraient être gagnées sans la protection des droits humains », a-t-il conclu le professeur de droit.
A noter que l’association Juriste en herbe a été créée sous le récépissé N° 538 du Gouvernorat du district de Bamako le 15/05/2009. Elle se fixe comme objectif principal la contribution à la formation des étudiants en droit.
Moussa Mallé SISSOKO
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