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Conférence internationale sur la sécurité communautaire : Le complexe Infaplus adhère à l’accord pour la paix et la réconciliation
vendredi 23 décembre 2016, par
Le complexe Infaplus en partenariat avec la diaspora Kel Ahishq a lancé le jeudi 22 décembre 2016 à la maison de la presse les activités de la 1re édition de la conférence internationale sur la sécurité communautaire. Cette rencontre de trois jours regroupe l’ensemble de la communauté noire Kel tamasheq. Elle vise à contribuer à l’opérationnalisation de l’Accord pour la paix et la réconciliation par la consolidation des valeurs ethnoculturelles et identitaires positives de la Communauté noire Kel Tamasheq (CNKT) comme facteur de paix et stabilité sociale au Mali.
Du 22 au 24 décembre 2016, le complexe Infaplus en partenariat avec la Diaspora Kel Ahishq organise la 1re édition de la conférence internationale sur la sécurité communautaire. Cette rencontre rassemble les communautés Kel Tamasheq du Mali, de la Diaspora et les refugiés de la communauté noire Kel Tamasheq et les étudiants.
Le complexe Infaplus a été créée en 2014. Il est une fédération d’associations et d’ONGs œuvrant pour les questions d’education, sécurité et de paix.
La présente conférence est une des étapes méthodologiques relative à des recherches initiées pour innover et instituer la question de la gouvernance de la sécurité au Mali. L’objectif est de contribuer à l’opérationnalisation de l’accord pour la paix et la réconciliation par la consolidation des valeurs ethnoculturelles et identitaires positives de la Communauté noire Kel Tamasheq (CNKT) comme facteur de paix et stabilité sociale au Mali.
Durant les 3 jours de travaux, les communautés échangeront et partageront des données issues de la recherche sur la sécurité communautaire et institueront la gouvernance de la sécurité communautaire dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Les participants vont proposer des stratégies, options outils techniques participatifs pour appuyer les politiques publiques en matière de reformes administratives, sociales et sécuritaires. Cinq panels seront animés par des experts nationaux et internationaux.
« Nous nous sommes basés sur les jeunes, les chercheurs, les enseignants pour motiver les communautés à ramener la paix et la cohésion sociale. Les communautés sont souvent oubliées, alors qu’elles peuvent être source de paix. Nous pensons qu’il faille connaitre les communautés, les considérer, bref prendre en compte leurs aspirations car elles sont capables de trouver des solutions à nos problèmes », a indiqué le président du complexe Infaplus, le Pr Inamoud Ibny Yattara.
Et d’ajouter que « nous avons des valeurs à transmettre à notre pays, nous allons faire des propositions concrètes en ce qui concerne la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale ».
Il faut noter que les résultats de la réflexion sur l’approche de la gouvernance de la securité communautaire au Mali seront remis aux autorités.
Mais, pourquoi les autorités maliennes ont boudé la rencontre ?
Les autorités maliennes ont boudé la rencontre des noirs Kal Tamasheq, communément appelés « Bellah ». Il faut dire que pour la réussite de l’organisation de cette rencontre importante qui va enfin donner l’opportunité à la communauté des noirs Kal Tamasheq de donner leur avis sur l’Accord, le Comité d’organisation avait pris toutes les dispositions pour inviter les autorités maliennes. Ou du moins, les responsables des structures étatiques qui sont directement concernées.
Des invitations en bonne forme ont été envoyées au ministère de la réconciliation et au Haut représentant du Chef de l’Etat. Mais les fauteuils prévus pour les recevoir sont restés vides.
Il faut dire que le représentant du Haut représentant du Chef de l’Etat avait même fait le déplacement pour présider la cérémonie d’ouverture. Il a été rappelé et il a vidé les lieux.
Le motif avancé est des plus surprenants. L’on a appris dans les coulisses que les autorités maliennes dénoncent le caractère racial de l’organisation, à cause de la connotation « Communauté noire Kel Tamasheq ».
Décidément, il n’y a pas plus aveugle que celui qui refuse de voir. Comment parler de caractère racial d’une rencontre, lorsqu’elle a lieu pour trouver une solution à une crise qui est fondamentalement raciale. La crise au nord du Mali est et restera une crise raciale. Dans un contexte de démocratie pluraliste, une minorité tamasheq blanche, avec quelques arabes, veut en imposer à une majorité écrasante noire. N’allez pas chercher midi à 14 heures. C’est-là le fond de la crise du nord.
Si non pourquoi passer par la désignation d’autorités intérimaires dans un pays où le mode de désignation des autorités est connu de tous : la voix des urnes.
Que le Mali le veuille ou pas, un jour où l’autre, pour la résolution définitive de cette crise au nord, il va falloir poser sur la table la question de l’esclavage qui maintient encore des citoyens maliens dans un système de servage dans la main d’autres.
Que ce soit à cette rencontre ou que ce soit ailleurs, il va falloir que la communauté noire Kel Tamasheq se donne les moyens pour rappeler à l’Etat du Mali son obligation de protéger tous ses citoyens avec la même force.
Assane Koné
Moussa Mallé Sissoko
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