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CVJR : Accusé d’agression, de menace de mort, de tortures et de sévices corporels sur un journaliste, le Colonel Abdoul Macalou démissionne
lundi 3 décembre 2018, par
« Dans le but de sauvegarder les acquis enregistrés par la CVJR et de faciliter la poursuite de ses travaux sur lesquels des centaines de milliers de victimes voire toute la population malienne fonde un grand espoir, pour un retour définitif de la paix dans notre pays, j’ai l’honneur de vous présenter ma lettre de démission du poste de Secrétaire Général de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation à compter de ce jour, lundi 03 décembre 2018 ». C’est en ces termes que le Colonel Abdoulaye Macalou a rendu sa démission, suite au dossier que nous allons désormais appeler « Affaire TOURE Hamidou ElHadji ».
Le Colonel Macalou justifie sa décision par le fait qu’ « une campagne d’intoxication médiatique mensongère, d’atteinte à mon honneur, à celle de ma famille et de ricocher sur l’une des rares structures de mise en œuvre de l’Accord, pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger dont les résultats sont visibles et remarquables sur le terrain, par des individus dont j’ignore les véritables raisons car n’ayant jamais pris le soin de me rapprocher, pour vérifier la véracité des faits rapportés par un pseudo-journaliste, je trouve indispensable de quitter mon poste, pour permettre à la CVJR d’atteindre sereinement ses objectifs ».
Mais, quel est le fonds du dossier ?
Pour sa part, dans un mémorandum qui se trouve sur la table de Reporters Sans frontières et rendu public par les soins de la représentante de la structure au Mali TOURE Hamidou ElHadji, Directeur de publication du journal en ligne malimedias.com et membre de la section UPF du Mali déclare qu’il a fait l’objet de « séquestration, torture, humiliation et menaces de mort aussi bien sur ma personne que les membres de ma famille le jeudi 28 novembre 2018 aux environs de 18 heures 30 minutes à Koulouba dans les locaux de la CVJR par le Colonel Abdoulaye MAKALOU et complices ».
Selon le journaliste, tout est parti de la publication d’un texte sur sa page facebook intitulé : « La CVJR (Commission-Vérité-Justice et Réconciliation) puise ses dernières ressources ». Et dont le contenu suit : « Créée dans le souci de consolider la Réconciliation Nationale à travers la justice transitionnelle c’est à dire la recherche de la vérité et l’enclenchement d’un processus de pardon, toutes choses qui mèneront vers la Réconciliation souhaitée entre les filles et les fils du Mali, la CVJR n’a brillé qu’à travers son absence totale sur la scène. La communication terne et invariable que cet organisme mène n’a en rien contribuée à vulgariser la CVJR au contraire, elle a terni l’image de certaines personnalités valeureuses nommées commissaires. Selon nos sources dignes de foi, le Président de la dite Commission n’est qu’un pion de son Secrétaire général qui est lui aussi marionnette du Ministre Mohamed Ag Erlaf (ancien patron de ’l’ANICT et du PSPSDN). Enfin pour puiser les fonds de budget, le peu de sous qui restent dans la cagnotte allouée à cet organisme, le Secrétaire général organise une rencontre à Bamano, de tous les coordinateurs régionaux. Depuis la mise sur pied de cette commission, aucune action concrète n’a reflété la pertinence de sa création »
Selon lui, cet article a été publié le mercredi 28 novembre 2018 sur ma page facebook (Presi Touré Toure), et que 30 minutes après, il a reçu un appel téléphonique d’un numéro privé qu’il n’a pas décroché. Il dira que plus tard le lendemain jeudi alors qu’il partait au procès du confrère Boubacar Yalkoué, qu’il a reçu un message ainsi libellé : « Bjr Mr Touré ! Pourriez-vous me rappeler svp ? Col Makalou Segal CVJR ».
Selon Touré, sitôt, il a rappelé en prenant le soin de mettre le Haut parleur et son interlocuteur qui s’est déjà identifié dans un message lui dit de passer à son bureau sis à Koulouba pour le voir pour des compléments d’informations sur la CVJR. « Je réponds que je vais à un procès et promets de le rappeler dès que possible », a-t-il ajouté. Avant de dire qu’ « Après le procès, sur le chemin de retour au même endroit, je me suis rappelé et je l’ai appelé toujours avec le téléphone en mode Haut parleur. Il m’invite une seconde fois à venir le voir dans la journée et qu’il me remboursera mon carburant, mais de l’avertir quelques minutes avant car il serait en formation à l’hôtel Olympe qui par pur hasard se trouve non loin de ma position. Je lui propose alors de le rencontrer à l’hôtel Olympe pour lui éviter de me ‘’rembourser le carburant ‘’. Là, il rétorqua qu’avec l’atelier, il ne pourra pas et que de toute façon le carburant c’est un acquis. Je dis d’accord ».
Le traquenard
Mais, l’homme prévoit et Dieu dispose. « Un instant après, je le rappelle pour lui dire que j’ai un enterrement à 15 heures si c’était possible très tôt le lendemain à l’hôtel, il répond qu’il pourra attendre à son bureau jusqu’à 18 heures. A 17 heures 30, alors que je suis toujours à l’enterrement, il rappelle pour la 3e fois. Au 3e je lui ai dit que je dois dans tous les cas aller à l’hôpital du Point G qui se trouve dans sa direction. A mi-chemin, je fus envahi par une peur, accompagné d’un cousin aussitôt je me gare et appelle mon compagnon de la matinée à qui je fais part de mon sentiment », s’est-il souvenu.
Selon lui, ce compagnon lui répond que depuis le matin, il m’a conseillé de ne pas aller seul ou de le rencontrer dans un endroit public. « Je lui fais alors le message suivant « mon colonel est il possible de nous rencontrer dans la station TOTAL de Koulouba. Merci pour la compréhension », a-t-il indiqué. Avant de lever le voile sur la réponse du Colonel par SMS. « Désolé mon frère, je prenais mes ablutions...Est ce que t’as un problème pour ne pas arriver à mon bureau juste à côté ??? 18 :04, Et C’est juste 5mns te montrer le document financier de l’atelier des conseillers sur ma machine et ton carburant...Je dois aller rompre le jeûne18 :08 », a-t-il indiqué comme message du Colonel.
Pendant qu’il conduisait, il dira que 5 minutes après, il a reçu un appel qu’il ne pouvait pas décrocher et qu’il aurait demandé à un cousin avec qui il devait se rendre au Point G de décrocher. « Le Colonel demande à ce dernier de me dire de le rappeler une fois stable », a-t-il ajouté. Avant d’ajouter qu’ « arrivé à la station TOTAL, il me rappelle et me répète les mêmes mots que sur ses messages. Je lui réponds ok ». Et de préciser qu’ « en voulant faire machine arrière, la boite à vitesse du véhicule se déboîte. En lui annonçant cela, il propose d’envoyer son chauffeur et 10 minutes après, c’est lui-même accompagné d’un monsieur en civil mais armé (j’ai constaté car ils sont tous deux descendus nous saluer mon camarade et moi) qui sont venus et c’est lui le Colonel Abdoulaye Makalou qui conduisait ».
Selon Touré, « Juste après nous avoir salué, il redonne au revoir à mon camarade et je lui dis Non, il vient avec moi. En entrant, il continue à me rassurer en disant : Pourquoi tout ça tu ne dois pas avoir peur. Tu es souvent venu chez moi au bureau avec une fille. Je lui ai répondu que c’était mon épouse et c’était chez lui à domicile et non au bureau ».
Il indique ensuite qu’arrivé à la CVJR, au lieu de rentrer par la porte principale, il passe par la porte de derrière en me disant que l’autre porte est lourde. « On traverse une première cours puis une guérite de sécurité pour enfin arrivé à un bureau. Il ouvre la porte du secrétariat, me prends mes téléphones qu’il donne à mon camarade qui m’accompagnait en lui montrant une chaise visiteur », indique Touré. Avant de préciser « Il demande au monsieur qui l’accompagnait d’appeler un garde pour occuper le secrétariat ».
La bastonnade
« A la question que j’ai posée pour savoir si cela est nécessaire même au delà des heures de travail, il me répond que c’est plus grave en ce moment », a-t-il précisé. Et d’ajouter « Dès qu’on est rentré dans son bureau, il prend place dans son fauteuil. Le monsieur me fait un croque jambe qui m’a mis à genou devant lui et avant mon exclamation, il me posa la question suivante : Touré qu’est ce que je t’ai fait ? As-tu un problème avec moi ? Pourquoi être aussi méchant avec moi en écrivant contre moi ? Tu vas me dire le pourquoi et qui est derrière, qui est le commanditaire car c’est mon enfant qui étudie aux Etats-Unis qui m’a posé la question à savoir si tu as un problème avec moi ? ».
Selon Touré « en le regardant dans les yeux j’ai dit ceci : Mon colonel je n’ai pas écrit un article. C’est un post sur ma page facebook écrit par quelqu’un, mais je l’ai publié. A ce moment le gars me donne un deuxième coup à la nuque. Le colonel se lève, me tire par la chemise et me demande de l’accompagner en ouvrant sa porte privée, là j’ai crié au secours et le gars par derrière m’a plaqué dans le dos avec ses souliers pour me pousser à sortir. En sortant, je me suis débattu en criant au secours, ils veulent me tuer, là mon camarade voulant fuir s’est tout de suite vu arraisonné par deux soldats avec des kalaches (ce qu’il me raconta plus tard). Cherchant à fuir deux soldats surgissent de devant, un sort du secrétariat et le gars qui m’a plaqué courrait en même temps que Makalou derrière moi ».
Et, Touré continue sa narration des faits. « Je me suis débattu avec les quatre jusqu’à les trainer dans la cour à côté de la guérite toujours en criant au secours. C’est là où le Colonel lui-même est venu prendre ma tète sous son aisselle et mon sang a taché l’habit blanc qu’il portait. Le gars pistolet à la main me dit ‘’ tu as beau crié personne ne t’entendra nous allons te tuer’’ », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que « Finalement Makalou me dit de descendre avec lui dans la seconde cour, envahi par une grande peur et désespéré, je lui dis non mon Colonel si je dois mourir ce n’est pas dans l’obscurité, tuez moi ici dans cette cour et qu’on en finisse. Tout en lui promettant de réparer très rapidement le préjudice causé, je continuai à le supplier. Finalement, il me propose d’aller discuter à deux dans son bureau ».
« On revient encore dans son bureau en passant par sa porte privée déjà ouverte, une fois rentré le gars me dit en me tendant un bidon, tu vas pisser dedans et boire après on va te tuer. Je regarde le Colonel s’il va donner un ordre contraire. Avec joie, il répète ‘’ôtes la chemise. Enlèves le pantalon plus bas pisse et boit’’. Là, je prends le bidon et fais mixtion dedans, prends une gorgée tout ça sous la camera du téléphone du Colonel Makalou entrain de filmer », indique Touré.
Avant de rappeler « Le gars me donne un autre coup qui me mis à genou devant le bureau du Colonel qui calmement me rétorqua : ‘’Touré tu vas me dire qui est le commanditaire de ton post, qui est derrière, est-ce Fillifing ? De quels commissaires parlez-vous en disant que leur personnalité risque d’être ternie ? Combien vous ont-ils donné ? Tu me donnes ces détails ou je te tue et je tuerai toute ta famille, tu sais de quoi je suis capable ». Et de préciser qu’ « il sort un Coran de son tiroir et dis « je viens de la Mecque il y a juste deux mois et je jure sur ce coran, si tu ne me donne pas les noms et si tu ne répares pas mon honneur salit, je vais te tuer et si tu fuis, je tuerai les membres de ta famille ».
Précis, Touré dira qu’il lui brandit le coran et demande de jurer. « Jure sur ce coran que tu ne parleras jamais de cet incident à personne. Tu as vu que je viens de te sauver de ces chiens méchants. Je pouvais leur demandé de te tuer, mais je te donne 3 jours pour réécrire un autre article. Si tu fuis, je trouverai ta famille et je les tue », a indiqué Touré. Avant de dire qu’il a juré et le Colonel a demandé au gars d’appeler son chauffeur pour aller le déposer. Et de préciser que c’est à ce moment que le gars lui demande et son compagnon qu’est ce qu’on fait de lui. « Et, me demande s’il est journaliste aussi. J’ai répondu non qu’il est déclarant en douane et au gars d’ajouter est ce que quelqu’un d’autre sait qu’il est là. Le Colonel lui a répondu ‘’Oui car il a mis sur les réseaux sociaux qu’il venait chez moi pour complément d’information et il a même communiqué devant mon bureau. Il a informé quelqu’un de sa position. Sur ce le chauffeur venu, on sort et ils nous déposent à l’endroit où ils m’ont pris. Avant de nous quitter le gars prend le soin de relever le numéro matricule de ma voiture et tend la main à mon camarade et quand il me l’a tendu, j’ai dis non ; pourquoi te donner la main », a expliqué Touré.
Il a conclu : « Alors nous (mon camarade et moi) nous nous sommes rendus comme prévu au Point G et de là, j’ai dit que je ne peux pas me taire sinon ce sera le tour d’autres journalistes car Dieu seul sait combien ont déjà subit ce sort alors. Je me suis mis à informer ». Mais, il a précisé que « le récit est aux détails près, des détails négligés ou oubliés peuvent me revenir à l’esprit ».
Ici, vous venez de lire la narration des faits par TOURE Hamidou ElHadji. Et, face à de tels actes, le journalistes maliens sont montés au créneau pour demander justice. A préciser qu’une plainte à déjà été déposer par la victime. Et, depuis, la mi-journée, la démission du Colonel Macalou de son poste de Secrétaire général du CVJR, a été annoncée. Affaire à suivre !
Assane Koné
Voir en ligne : CVJR : Accusé d’agression, de menace de mort, de tortures et de sévices corporels sur un journaliste, le Colonel Abdoul Macalou démissionne