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COVID-19 : Publiez Ce Que Vous Payez engagé pour la transparence dans la gestion des fonds

lundi 30 novembre 2020, par Assane Koné

Dans le but de partager le rapport provisoire de l’étude « Diagnostic du niveau de soutien reçu par les centres de santé de Bamako et des collectivités abritant les sites miniers du Mali en termes d’appui de l’Etat et des partenaires du Mali pour faire face à Covid-19 », Publiez Ce Que Vous Payez a organisé le 25 novembre 2020, un atelier dans un hôtel de la Place.

Engagée pour la promotion de la transparence et de la responsabilité dans la gestion des ressources fiscales à travers l’accès et l’appropriation des politiques, et leurs mécanismes de mise en œuvre, la veille citoyenne et de la mobilisation des recettes fiscales, l’Association Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP) ne recule devant rien pour l’atteinte de ses objectifs.

Elle vient de conduire une étude sur le « Diagnostic du niveau de soutien reçu par les centres de santé de Bamako et des collectivités abritant les sites miniers du Mali en termes d’appui de l’Etat et des partenaires du Mali pour faire face à la Covid-19 ». Mais, avant la publication du rapport de cette étude qui risque de faire beaucoup de bruits, l’Alliance PCQVP a bien voulu le partager avec un certain nombre de structures. Ce sont : les services techniques de l’Etat, des hôpitaux de 3e référence de Bamako, des organisations socioprofessionnelles, des structures de transparence et de lutte contre la corruption et de la société civile….

Selon PCQVP, le Mali est actuellement le 3e pays producteur d’or en Afrique avec un peu plus de 60 tonnes d’or par an. « Les retombées financières de l’exploitation industrielle de l’or sur l’économie nationale s’élevaient en 2017 à 304,483 milliards de Francs CFA dans les recettes du budget d’Etat, 70% dans les exportations du pays et 6,61% du PIB », rappelle PCQVP. Avant de se féliciter du fait que ce secteur vital de l’économie malienne n’ait pas été heureusement pour le moment touché par les effets désastreux de la propagation de la pandémie à coronavirus (Covid-19) qui fait des ravages dans le monde actuellement.

Pour PCQVP, cette épidémie qui est apparue en fin 2019 en Chine dans la ville industrielle de Wuhan, est devenue une pandémie sanitaire mondiale au courant du premier trimestre 2020. « Ainsi, les pays développés et sous-développés ont eu un seul combat : lutter contre la Covid-19 », a estimé PCQVP.

« Mais, comme tous les pays du monde touchés et en attente d’être touchés, le Gouvernement de la République du Mali a pris des mesures urgentes visant à contenir la propagation de la pandémie de Covid-19 », a estimé PCQVP. Avant d’énumérer certaines mesures : la fermeture des écoles publiques, privées et confessionnelles (maternelles, primaires, secondaires et supérieures) y compris les medersas ; la suspension jusqu’à nouvel ordre des regroupements publics à caractère social, sportif, culturel et politique de plus de cinquante personnes (50) ; l’instauration d’un couvre-feu de 21 h à 05 h du matin ; la promotion de la pratique du lavage des mains avec du savon ; la promotion des mesures barrières (distanciation) ; l’adoption du décret instaurant l’Etat d’urgence ; la fermeture des sites d’orpaillage…

Sauf que PCQVP a estimé que le tableau du contexte socioéconomique avant l’apparition de cette pandémie n’était guère reluisant. « Pays toujours empêtré dans la crise au Nord avec un accord de paix difficilement mis en œuvre. Il est gangréné par le terrorisme et les conflits intercommunautaires au Centre. Il est également peu enclin à l’unité nationale et compromet gravement la réconciliation entre les citoyens. Les questions de gouvernance, de corruption, les faiblesses structurelles de l’Etat, la gestion de la crise scolaire et les affres de la pandémie de COVID-19 aux conséquences socio-économiques incalculables n’ont fait qu’aggraver une situation déjà explosive », a déclaré PCQVP. Avant d’ajouter que ce tableau déjà sombre, s’est fortement dégradé par la brusque montée de tension après la proclamation des résultats définitifs du scrutin législatif du 19 avril 2020 par la Cour Constitutionnelle du Mali dans sa décision du 30 avril. « La substance de ces revendications est la meilleure gouvernance des ressources publiques, l’accès des plus démunis aux services essentiels, la démission du gouvernement responsable de la mauvaise gestion, la dissolution de l’Assemblée Nationale jugée peu représentative des citoyens et de la Cour Constitutionnelle et la démission du Président de la République », a énuméré PCQVP.

Qu’à cela ne tienne, l’Alliance PCQVP a estimé que le contexte difficile a coïncidé avec la réduction drastique par le gouvernement du Mali, des dotations au titre de la ligne « subventions aux organismes publics » des hôpitaux pour faire face à leur mission malgré la présence de plus d’une dizaine de sociétés minières en exploitation », a soutenu PCQVP. Selon PCQVP, le budget des hôpitaux publics du Mali en 2018 est passé de cinq milliards quatre cent cinquante-huit millions trois cent trente-trois mille FCFA (5 458 333 000 FCFA) à trois milliards cent cinquante-cinq millions quatre cent soixante-quatorze mille FCFA (3 155 474 000 FCFA) en 2019 soit une réduction de deux milliards trois cent deux millions huit cent cinquante-neuf mille FCFA (2 302 859 000 FCFA). « La réduction drastique des dotations a continué en 2020 », a déclaré PCQVP. Avant d’estimer que ces coupes budgétaires injustifiables ont empiré l’état d’impréparation du Mali pour faire face à la gestion de la crise sanitaire de la pandémie du Covid-19 qui a davantage mis à nu l’état désastreux de nos établissements hospitaliers et nos structures sanitaires.

Selon PCQVP, c’est conscient de cette situation d’impréparation, le Gouvernement de la république du Mali a pris des mesures après la confirmation des 1er cas positifs de covid-19 le 25 mars 2020. Ce sont : la mobilisation de 6 milliards 300 millions de FCFA ; l’ouverture d’un compte spécial alimenté par les contributions de bonnes volontés pour faire face à covid-19 ; la mise en œuvre du plan de riposte évalué à 500 milliards de FCFA, essentiellement consacré à l’amélioration du plateau technique des centres de santé, à la fourniture gratuite des vivres aux plus démunis et de 20 millions de masques aux populations, l’allègement des factures d’électricité …

« En plus de ces mesures, les partenaires techniques et financiers du Mali (OMS, Banque Mondiale, l’Union Européenne, Fonds Monétaire International…) se sont mobilisés pour apporter un appui direct conséquent au gouvernement malien pour faire face à la gestion de la crise. Et, le FMI a accordé un moratoire sur le service de la dette de la République du Mali », a révélé PCQVP.

En effet, PCQVP reste convaincu qu’une gestion saine des annonces énumérées ci-dessus devra en principe permettre au gouvernement du Mali de mettre en place des mécanismes opérationnels pour faire face efficacement à cette pandémie au plan national et local sans grand dégât.

Malheureusement, la coalition PCQVP-Mali, acteur engagé de la société civile malienne, consciente que la santé est essentielle pour toute action nationale de développement constate, a estimé qu’elle constate « avec amertume des mouvements d’humeur toujours en cours dans les hôpitaux maliens et sur la place publique, des interrogations sur la transparence dans la gestion des fonds Covid-19 ».

Face à un tel constat, Nouhoum Diakité dira que « la Coalition PCQVP-Mali, animée toujours par une volonté inébranlable de transparence, consciente de son rôle de 1er plan dans le combat pour l’accès aux services essentiels des couches les plus vulnérables, a initiée une étude intitulée : ‘’Diagnostic du niveau de soutien reçu par les centres de santé de Bamako et des collectivités abritant les sites miniers du Mali en termes d’appui de l’Etat et des partenaires du Mali pour faire face à la Covid-19’’ ».

Selon lui, l’activité rentre dans le cadre de la validation du rapport provisoire de cette étude réalisée avec l’appui technique et financier d’OXFAM au Mali sur le Projet « Covid-19 : L’impact des mesures sociales du gouvernement au niveau des structures de santé de 3è référence et des communes abritant les sites miniers au Mali ».

Pendant l’atelier, les consultants ont partagé avec les participants les conclusions de l’étude, afin de recueillir leurs observations sur le niveau d’amélioration du plateau technique des hôpitaux de Bamako et des communes abritant les sites miniers du Mali ; l’amélioration intervenue dans les conditions de travail du personnel sanitaire au niveau des sites d’investigation ; le niveau d’accès des communautés abritant les sites miniers aux mesures sociales annoncées par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie à Covid-19 ; l’état des lieux des ressources mobilisées par le Gouvernement et des Partenaires au développement dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19 ; le niveau de transparence de la gestion des fonds Covid-19 au Mali.

Assane Koné


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