Le principal parti de la majorité présidentielle, le Rassemblement pour le Mali (RPM) doit certainement se poser des questions sur son rapport avec la population. Après deux ans de gouvernance, le RPM ne serait pas prêt à voler avec ses propres ailes lors des communales et régionales d’octobre prochain. Le parti au pouvoir compte sur des alliances même au-delà de la majorité présidentielle.

Malgré les deux années de rapports avec la population, le parti au pouvoir, le Rassemblement pour le Mali, n’a pas réussi à tisser de bonnes relations pour être sur d’obtenir le maximum de conseillers communaux dans les régions. L’échec aux élections partielles de la circonscription de Yorosso pour le poste vacant du député Dramane Goita et celle de la Commune V du district de Bamako semble avoir poussé le parti présidentiel à revoir ses copies et son système de management. C’est du moins le constat qui se dégage dans au QG du RPM à Hypodrome.

Selon des sources proches du parti, si les élections communales et régionales se confirmaient, l’un des moments forts serait sans doute la constitution des listes pour les communales et régionales.

La thèse des alliances contre nature qui a marqué les législatives d’octobre et novembre 2013 n’est pas écartée. L’équation y est prise très au sérieux, car, dit-on, ça sera en quelque sorte pour le parti présidentiel d’avoir une base légitime. Les fauteuils stratégiques des maires cristallisent en effet bien de convoitises politiques pour baliser le terrain à la réélection d’Ibrahim Boubacar Keita.

Il faut dire que le RPM, par cette stratégie va abuser de la confiance des électeurs comme, il en a été en 2013.

En effet, lors des législatives de 2013, le parti au pouvoir a sollicité le concours de toutes les organisations sociales politiques, même avec les ennemis jurés, pour avoir la majorité des députés à l’Assemblée nationale. C’est ainsi que dans certaines listes, le peuple n’avait que le choix de voter la liste RPM-Sabati 2012 et URD. Des partis dont le RPM avait traité des oiseaux de tous les printemps lors de la campagne présidentielle de juillet 2013. C’est cela qui a permis au parti d’avoir une majorité écrasante à l’hémicycle.

Le parti a réussi le pari de la majorité présidentielle, mais les 100 députés qui soutiennent le président ne lui ont pas permis d’avoir de bonnes relations avec les Maliens. Les observateurs de la scène politique estiment que les partis de la majorité passent le plus clair de leur temps à jeter le président en pâture aux sujets d’actualité.

On se rappelle qu’au moment des marchés de l’avion présidentiel et des équipements militaires, aucun des membres de la majorité n’a tenté de défendre le président sur les antennes. Les partis de la CMP ont montré leur incapacité notoire à assurer la bonne gouvernance des affaires courantes. Car jusque-là, IBK n’a eu droit qu’à une force d’ouverture.

Comme un air de campagne, la CMP reste dans les grandes déclarations, mais les actes ne suivent jamais. La lutte contre la corruption reste toujours le combat où les folklores du terroir s’y sont invités. Les Maliens gardent la tête baissée quant à l’apport du parti présidentiel.

Autant de problèmes qui devaient engager la majorité à se consacrer aux préoccupations des populations. La volonté de sanction a été manifestement exprimée à Yorosso et en Commune V, qui malgré les 60 partis, les candidats ont eu du mal à
rafler la mise.

Le RPM veut certainement combler ses lacunes avec des alliances contre nature dans ses consultations. C’est pourquoi une voix plus autorisée du parti a estimé que tout est possible pour obtenir la majorité des conseillers en octobre prochain. Une véritable fuite en avant pour le parti présidentiel.

BréhimaSogoba