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Ag’Na : Un festival à maintenir à tout prix dans l’agenda culturel malien

samedi 16 mars 2024, par Assane Koné

S’il y a une manifestation culturelle qui mérite aujourd’hui une mobilisation nationale pour sa pérennité c’est bien le Festival Ag’Na. Malheureusement, à la faveur de la 5e édition qui a eu lieu du 29 février au 4 mars 2024, l’on n’avait pas besoin de loupe pour percevoir toutes les difficultés dans lesquelles les promoteurs se sont retrouvés pour honorer ce rendez-vous culturel qui rime avec le contexte national, qui a besoin de cohésion sociale.

Ag’Na, culture en tamassheck, dans le contexte actuel de notre pays, devait attirer tous les regards du côté des sponsors et des partenaires financiers. Mariage, entre le Festival au Désert et le Festival Ciné-à-dos, le Festival Ag’Na dès sa première édition s’est positionnée comme une manifestation culturelle qui veut faire jouer à la culture toute sa partition dans la construction de la paix, la cohésion sociale et le vivre ensemble.

Et, pour cette volonté affichée, aucun partenaire, aucune autorité, aucun sponsor ne devait trainer les pieds dans le soutien à cette manifestation, qui est aujourd’hui la seule manifestation où la notion de nation arc en ciel du Mali prend tout son sens. A Ag’Na, c’est un véritable brassage entre les différentes communautés du Mali. Sur l’île déserte de Koulikoro, le nord du Mali vient avec sa gibecière pleine d’offres culturelles, à la rencontre du sud du Mali, qui n’y vient pas les mains moins pleines. Et, c’est pour cela que les autorités du pays devaient se mobiliser à côtés des initiateurs de cette manifestation pour qu’elle déploie tout son potentiel dans l’animation culturelle de la ville de Koulikoro.

Et, malheureusement. Cette année. Contrairement aux autres éditions. Andogoly Guindo, ministre en charge de la culture, était la seule autorité nationale à cette manifestation. Pratiquement, toutes les autorités de koulikoro, ce sont faites représentées, comme si elles s’étaient passé une consigne de boycott de l’évènement.

Très proche de Bamako, Koulikoro ne doit pas être facile. De mémoire de journaliste culturel, aucune activité culturelle n’a pu prospérer à Koulikoro. Toutes naissent et toutes meurent après quelques éditions. Espérons que cela ne sera pas le cas de Ag’Na. Et ce sera dommage si cette belle manifestation devait mourir de sa belle mort.

Tous se demandent aujourd’hui, pourquoi les autorités de Koulikoro ne se mobilisent pas pour la pérennisation de Ag’Na, comme c’est le cas dans d’autres régions du Mali, ou souvent les élus sont abonnés à la première loge pour soutenir les acteurs culturels.

Il nous semble qu’à Koulikoro, tout ne serait pas que question de financement. Est-ce que les organisateurs ne sont pas suffisamment entregents pour mobiliser les autorités ? Ou c’est tout simplement les autorités qui refusent de se faire mobiliser ? Pour l’intérêt supérieur de la culture malienne et de la région de Koulikoro, le Gouverneur doit pouvoir mobiliser, tout ce que le Méguetana compte d’autorités pour accompagner cette manifestation. Ag’Na est certes un festival, mais ayons à l’esprit que celui qui te bat dans un amusement, te battra quand il s’agira d’être sérieux. Surtout, cette manifestation culturelle à la capacité de mobiliser le potentiel économique de Koulikoro pour son développement.

Assane Koné


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