Le Fonds d’Appui à l’Industrie Cinématographique (FAIC) est toujours confronté à de nombreux défis tout aussi nombreux que pressants. Parmi ces défis l’on peut sans risque de se tromper citer la problématique de la mobilisation de la dotation initiale de six milliards. Et, malheureusement, cette sempiternelle question est encore revenue lors des travaux de la 9^e session ordinaire du Conseil d’Administration du FAIC.

Sans culture, aucune nation de ce monde ne peut se prévaloir d’une âme. Dans ce monde de plus en plus numérique, le cinéma devient l’outil primordial de promotion culturelle. Pour ce qui concerne notre pays le Mali, il fut une époque où nous avons un cinéma dynamique et envié de par le monde. Le cinéma malien brillait de 1000 feux sur toutes les scènes mondiales. Malheureusement, cette époque est révolue. Et, l’on a aujourd’hui l’impression que le cinéma malien se meurt.

Et, c’est convaincu que si rien n’était fait dans l’urgence, le Mali allait perdre la maîtrise d’un outil de communication et d’éducation des masses qui l’a permis de graver son nom dans du marbre sur des scènes insoupçonnées dans le monde. Pour cela, l’état du Mali, en 2019 a décidé de mettre en place un Fonds d’Appui à l’Industrie Cinématographie, doté d’un budget de 6 milliards de FCFA à mobiliser sur 3 ans en raison de 2 milliards par an. Malheureusement, depuis cette date les acteurs de la filière cinéma au Mali, n’arrivent pas à comprendre pourquoi l’Etat peine à mobiliser cette dotation initiale de 6 milliards de FCFA, qui allait aider à la renaissance du cinéma malien, surtout dans un contexte de souveraineté retrouvée.

« La régularité des sessions, malgré le contexte économique difficile que traverse le FAIC dénote du bon fonctionnement des organes de notre outil commun et, c’est le lieu pour moi de vous féliciter, chers administrateurs, pour avoir insufflé cette dynamique et de l’inscrire dans la durée », a déclaré Andogoly Guindo, Ministre en charge de la culture, lors de la cérémonie d’ouverture de la 9^e session ordinaire du Conseil d’Administration du FAIC.

Il a rappelé que cette session se tient à un moment où le financement du FAIC subit de plus en plus de restriction depuis son opérationnalisation en 2019. « Malgré les multiples difficultés complexes rencontrées, le FAIC a réalisé en 2023, quelques résultats encourageants, notamment, le FAIC a appuyé deux festivals nationaux à hauteur de trois millions de francs CFA », a-t-il indiqué.

Mais, qu’à cela ne tienne, il a estimé que l’établissement reste toutefois confronté à des défis tout aussi nombreux que pressants parmi lesquels, il a cité : la problématique de la mobilisation de la dotation initiale de six milliards, la diversification des sources de financement de l’industrie cinématographique et la formation d’un personnel. Dans ce contexte, il a félicité le FAIC pour avoir enclenché le processus d’institution de la redevance cinématographique et audiovisuelle pour atténuer les contraintes financières.

Pour ce qui concerne la 9^e session, il a indiqué qu’elle était consacrée à l’examen du bilan à mi-parcours. Et, devra permettre aux administrateurs de plancher sur les documents suivants Examen et adoption du compte rendu de la 8^e session ordinaire du conseil d’Administration ; Point d’exécution des recommandations de la 8^e session ordinaire du conseil d’Administration ; Examen et adoption du rapport d’activités 2023 ; Point d’exécution du budget au 31décembre 2023 ; Examen et adoption du programme d’activités 2024 ; Examen et adoption du projet de budget 2024 ; Examen et adoption du projet de Contrat de performance 2024 ; et Divers.

Pour ce qui de l’année 2024, le Ministre a indiqué que le budget est orienté vers les priorités définies en tenant compte de la disponibilité des ressources. « Il répond aux objectifs du programme d’activités soumis à votre appréciation », a-t-il déclaré. Avant de préciser qu’il est arrêté en recettes et en dépense à la somme de 170.500.000 contre une prévision initiale de 200.500.000 FCFA en 2024.

« Par vos analyses, vos observations, critiques et suggestions pertinentes, vous contribuerez à enrichir la qualité des documents soumis à votre appréciation et que vous donnerez les meilleures orientations aux actions du Fonds d’Appui à l’Industrie Cinématographique (FAIC), a déclaré le Ministre en Charge de la culture qui reste convaincu que les contributions des administrateurs permettront d’améliorer davantage les performances de l’Établissement dans la mise en œuvre des missions qui lui sont assignées.

Assane Koné