IBK à l’occasion de son discours à la nation dans le cadre du 20 janvier 2014, a lancé une salve d’artillerie à ceux qui expriment les plus grandes réserves sur les accords de défenses. «  Que les marchands d’illusion et de nostalgie s’adonnent à leur sport favori, mais qu’il n’enchantent aucun d’entre vous ! » a martelé le chef de l’Etat. Une dure bataille d’opinion qui s’annonce en perspective sur les enjeux d’un accord qui n’a pas fini de nous révéler ses secrets, tous ses secrets.

Le Président de la république chef suprême des armées n’a pas dérogé à la tradition. Pour sa première adresse télévisée à l’occasion du 20 janvier ,Ibrahim Boubacar Keita a rendu hommage au 1^er président du Mali Modibo Keita qui a signé l’acte de naissance, le 1^er Octobre 1960,de notre armée nationale 8 jours après la proclamation de l’indépendance du Mali.

53 ans après cette date historique, l’esprit de ce Mali doit être préservé au milieu de mille et une difficultés. Le chef suprême des armées a dressé un bilan sombre de cette institution qui constitue la colonne vertébrale de la nation :
–  Une armée déliquescente avec des moyens vétustes et insuffisant ;
–  Des formations lacunaires ;
–  des interférences néfastes dans la chaine de commandement ;
–  une corruption généralisée ;
–  un patriotisme vacillant ;
–  des replis tactiques en cascade ;
–  des revers humiliants ;
–  un pays occupé aux deux tiers ;
–  des tribunaux des envahisseurs pour amputer ,lapider, flageller ;
–  des exils massifs de nos compatriotes qui n’acceptent pas les traitements infrahumains.

Et pour donner toute la mesure du désastre IBK a dit que la nation a frôlé le pire, que son honneur était aux enchères pendant d’interminables longs mois.
Ce passé tragique doit amener à une sincère introspection, un audit profond de ce naufrage avec un seul objectif : « Que la vérité soit sue sur les causes de notre déshonneur ». Cette démarche, dira le chef de l’Etat n’est pas un programme de vengeance, ni personnelle, ni collective. Elle ne traduit aucune volonté de prédéfinir une cible, aucune ruse aucun exutoire, mais une démarche fondée sur l’indispensable obligation de rendre compte à la nation. Le pays saura pourquoi son outil de défense, et ses services de sécurité se sont effondrés au moment où il en avait le plus grand besoin, promet le président de la République qui a annoncé que notre outil de défense nationale est en cours de réhabilitation. A cet sujet, un grand effort est investi dans la formation, le recrutement, l’équipement et le réarmement moral et psychologique de notre armée désormais réconciliée avec sa nation. Tirant la substance de sa vision philosophique, le président de République cite Quincy Wright pour qui : «  l’Etat social et politique d’une nation est toujours en rapport avec la nature et la composition de ses armées. Et que « ce sont les conceptions morales juridiques et politiques qui façonnent le plus les armées ».

Le chef de l’Etat promet de veiller personnellement sur cette reforme structurelle pour qu’elle atteigne son point d’achèvement. A savoir des forces républicaines, respectueuses de l’Etat de droit, dédiés à la sécurité et à la protection du citoyen malien et de ses biens. Ces reformes structurelles seront menées sur une base consensuelle. Et l’un des défis majeurs est de ramener l’outil de défense à une taille malienne qui réponde à nos besoins pressent de reconquête totale et de contrôle souverain du territoire national : Ni enclave, ni zone grise, mais le Mali dans ses frontières internationalement reconnues et respectées. Pour y parvenir une action de relecture est en cours. Elle vis :
–  L’amendement du corpus doctrinal,
–  la réorganisation opérationnelle et territoriale des forces sous- tendue par une formation de qualité ;
–  l’instruction et la préparation opérationnelle des forces.
IBK lie cette reforme au contexte politique national avec ses exigences de transparence , de gestion saine et efficace des ressources de l’Etat.
Il ne fait pas non plus abstraction de la polémique qui enfle sur ces futurs accords de défense entre le Mali et la France. Un point extrêmement sensible. IBK lance une salve d’artillerie à ceux qui expriment les plus grandes réserves à ces accords et met en garde : « Que les marchands d’illusion et de nostalgie s’adonnent à leur sport favori, mais qu’il n’enchantent aucun d’entre vous !  » a martelé le chef de l’Etat. Une dure bataille d’opinion qui s’annonce en perspective sur les enjeux d’un accord qui n’a pas fini de nous révéler ses secrets, tous ses secrets.

Nouhoum Keita