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UNIVERSITE DE SEGOU : Favoritisme dans la présélection du Recteur

lundi 28 septembre 2020, par Assane Koné

L’appel à candidatures pour la fonction de Recteur de l’Université de Ségou fait ressortir de graves erreurs et d’atteintes dans la procédure de présélection en vue de favoriser et d’écarter délibérément certains candidats de la course. Il ressort également une proximité douteuse et avérée entre un candidat sur fonds de promesses matérielles et un cadre très proche du ministre sortant de l’Education nationale.

Pendant que les maliens aspirent à un changement véritable, à mettre fin aux anciennes pratiques, c’est-à-dire la lutte implacable contre le favoritisme, le népotisme, la corruption, un candidat dont le dossier a fait l’objet de rejet dans la présélection au poste de recteur de l’Université de Ségou, a avec le soutien de certains cadres du Ministère de l’Education, réintégrer le lot des candidats retenus. De quoi s’agit-il ?

Suivant l’Avis de vacances de poste N˚2019-0004-MESRS-SG, du 27 décembre 2029, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a lancé un appel à candidatures pour la fonction de Recteur de l’Université de Ségou.

Les candidats remplissant les conditions ont déposé leurs dossiers à la direction générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique avec un délai de rigueur fixé au 30 janvier 2020. Les critères de sélection font mention entre autres de l’obligation d’avoir, en plus des connaissances de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, d’avoir une expérience avérée dans la planification stratégique, une solide expérience au niveau international, un sens élevé de la responsabilité, disposer d’une expérience dans la gestion des grands groupes et des capacités d’innovation d’une organisation administrative.

Dans la logique de l’appel à candidatures « certains candidats présélectionnés sur dossier ont été auditionnés et d’autres ont fait l’objet de rejet sous prétexte de mauvaises formes de présentation physique de leurs dossiers. Cependant, on apprend qu’un candidat après réclamation et interpellation du ministre sortant de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique aurait été auditionné et réintégré dans le lot des candidats retenus ». Les enquêtes minutieuses menées par nos soins sur la demande de certains candidats, auprès de certaines sources proches de ce dossier, « font ressortir de graves erreurs et d’atteintes dans la procédure de présélection en vue de favoriser et d’écarter délibérément certains candidats de la course au poste de Recteur de l’Université de Ségou ». Il ressort également une proximité douteuse et avérée entre un candidat sur fonds de promesses matérielles et d’après certaines sources de l’argent aurait été donné à un cadre très proche du ministre sortant de l’Education nationale.

Ainsi, aux yeux de plusieurs candidats, la procédure actuellement en arrêt ne mérite plus d’être poursuivie puisqu’elle n’aboutira pas à la sélection d’un Recteur indépendant, possédant une vision stratégique, rigoureuse et scientifique qui favorise le développement de l’université de Ségou conformément à son Plan Stratégique.

Une université comme celle de Ségou en quête de bonne gouvernance mérite-t-elle, un choix capricieux et corrompu de celui-là même qui doit ordonner et contrôler l’ensemble de ses activités ?

Des étudiants demandent le respect des textes

Au Mali, la moralisation des nominations notamment au poste stratégique de Recteur des Universités devient une question sensible qui mérite une mobilisation afin de préserver les maigres ressources allouées par l’Etat pour le développement des ressources humaines et des infrastructures. C’est pourquoi en attendant la fin de nos investigations sur cet appel à candidatures, au poste de Recteur de l’Université de Ségou, bien évidemment émaillé de retrait de pièces de dossiers, de soupçons de tentatives de corruption, certains candidats et universitaires maliens suggèrent aux plus hautes autorités du Mali de recomposer la Commission de traitement des dossiers et de réexaminer systématiquement tous les dossiers, afin de donner cette fois-ci une chance à l’Université de Ségou de connaitre une gouvernance apaisée et performante.

Le nouveau ministre de l’Education de la transition, nous l’espérons prendra toutes ses responsabilités pour combattre le népotisme et le favoritisme en répondant aux aspirations de bonne gouvernance souhaitées et recommandées par le citoyen malien pendant le DNI et les récentes concertations nationales.

Si ses genres de pratiques devraient continuer, les raisons pour lesquelles le changement de régime a eu lieu, aura de beaux jours.

A l’université, le personnel, ainsi que des enseignants sont très remontés par la pratique. Idem pour des étudiants que nous avons approchés. Ils disent suivre l’affaire de près. Bien qu’ils ne soient pas directement partie prenante de l’élection, les étudiants ont laissé entendre que leur Recteur ne peut être quelqu’un d’imposer par certaines autorités.

Mamadou Sidibé
ARC EN CIEL


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