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Transition au Mali : C’est parti pour 18 mois !

samedi 26 septembre 2020, par Assane Koné

Le Président et le Vice-Président de la transition du Mali, ont prêté serment le vendredi 25 septembre 2020 devant le peuple malien. La cérémonie d’investiture s’est déroulée au Centre international de conférence de Bamako (CICB). Elle a été coordonnée par les membres de la Cour Suprême du Mali.

Lors de cette cérémonie qui marque désormais, un nouveau départ pour le Mali dans sa diversité, après des mois sans gouvernement, on notait la présence de personnalités d’ici et d’ailleurs. Notamment : Son Excellence Umaro Sissoco Embalo, Président de la République de Guinée-Bissau, Son Excellence Goodluck Jonathan, ancien Président de la République Fédérale du Nigeria et médiateur de la CEDEAO, Son Excellence le Professeur Dioncounda Traoré, Président de la Transition malienne de 2012-2013, Mme la Ministre des Affaires étrangères du Ghana, le Représentant de la MINUSMA, le Représentant de MISAHEL, Pierre Buyoya, ancien Président de la République du Burundi, le Président de la Commission de la CEDEAO, anciens, les Premiers ministres et anciens ministres, les Chefs d’institutions en fonction et anciens, les Gouverneurs, maires et Conseillers municipaux, les autorités apolitiques, morales, religieuses et coutumières, les ambassadeurs et représentants des organismes de coopération, les compatriotes de l’Intérieur et de l’Extérieur, les représentants de la Société civile et de syndicats.

La cérémonie a débutée par la lecture de l’extrait du procès-verbal de constat du 21 septembre 2020, portant désignation du Président et du Vice-Président de la transition par Mme le greffier en chef. Par la suite, le Procureur général près de la Cour Suprême a fait la lecture de la réquisition. Après ces deux interventions, Bah N’Daw, Président de la transition et Assimi Goita, Vice-Président de la transition ont pris acte et ont juré devant le peuple malien pour la bonne gestion du pouvoir durant les 18 mois.

Tous ces moments ont été suivis par le rappel des futures fonctions des deux personnalités cité ci-dessus, par le Président de la Cour Suprême. Il a indiqué que le Président et le Vice-Président de la transition rentreront en fonction 7 jours après leur prestation de serment.

« Il me plait, solennellement, de dire à haute et intelligible voix, que je serai toujours disponible pour servir le Mali. Servir le Mali est un privilège et cela doit être un honneur pour chacune de nous, pour chacun de nous. Malgré les poids des ans, malgré le confort de la retraite, je ne pouvais me soustraire à l’appel du devoir. Je ne pouvais hésiter un seul instant à sortir de mon champ pour venir, moi aussi comme beaucoup d’autres avant moi, à la rescousse de ce pays », a déclaré le nouveau Président de la transition.

Selon, Bah N’Daw, il faut qu’au cours de cette transition, nous nous donnions la main, réfléchissions profondément ensemble pour reconstruire notre démocratie. Car, une transition ne saurait tout faire. Elle doit se donner des priorités. Les nôtres ont été débattues, validées et consignées dans la Charte nationale de la Transition issue des journées de concertation des 10, 11 et 12 septembre dernier.

« C’est cette charte qui constituera mon bréviaire et si je dois donner ma vie pour que la transition soit menée à bon port, je n’hésiterai pas une seconde. Je suis prêt au sacrifice, prêt au sacrifice suprême pour que le Mali redevienne le Mali de nos rêves et de nos potentialités. Ma plus grande satisfaction résidera dans la passation de témoin au futur président de la République élu, élu proprement et élu indiscutablement », a-t-il précisé. Pour cela, il a expliqué qu’au nom du peuple malien, il combattra sans concession les scrutins aux coûts astronomiques, la fraude électorale, l’achat de voix, l’incursion de l’administration dans le processus électoral, la perversion des résultats par les Cours d’arbitrage. Pour lui, une telle mission, je le sais, se mènera sur le socle de la guerre sans merci qu’il faudra continuer à livrer aux forces terroristes et au crime organisé.

« Les moyens de l’armée iront désormais totalement à l’armée et seulement à l’armée. Chaque centime investi pour la défense et la sécurité de ce pays surveillé et évalué, tant que je présiderai aux destinées de la Transition. J’en prends ici le serment. La bonne gestion de nos ressources, de nos maigres ressources est, en effet, une obligation. Ce sera là un chantier de la Transition. Il sera quotidien. Il sera renforcé et ne sera pas négligé un seul instant », a affirmé Bah N’Daw. Avant d’assurer qu’il fera tout pour que l’impunité zéro soit la norme. Et, de faire que l’argent public soit dépensé, de manière traçable et raisonnable. Avec tous les sacrifices que cela comporte, en termes de mesures systémiques et de répression des crimes et délits économiques.

« Tous les dossiers d’enquêtes réalisées par nos structures de vérifications seront transférés au juge, au besoin. Il m’appartiendra de garantir à la justice les moyens de diligenter leur traitement », a-t-il précisé.

Par la suite, il a rassuré, dans les semaines à venir, de mettre en place le Comité chargé de la mise en œuvre des importantes recommandations issues du Dialogue National Inclusif.

« La transition qui s’ouvre ne remettra en cause aucun engagement international du Mali ni les accords signés par le gouvernement. L’Accord pour la Paix et la Réconciliation sera appliqué et ne sera révisé que d’accord partie. Le gouvernement de transition qui sera incessamment formé fera de la lutte contre cette redoutable pandémie (covid-19) une de ses plus grandes priorités », a-t-il conclu.

Bintou COULIBALY


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