Et, si le samedi national a été une célébration de la saint Valentin avant la date ? Nous nous sommes posé cette question après le concert géant du samedi 8 février 2025. Cette nuit-là, les festivaliers avaient la chance d’avoir des artistes de renommée internationale sur la scène : Mookomba du Zimbabwe ; Sékouba Bambino de la Guinée ; Lil Dou et Amadou et Mariam du Mali.

Ce fut une très belle programmation qui a tenu les festivaliers en haleine jusqu’au petit matin. Mais, mieux par moment, ce concert géant a pris l’allure d’une fête dédiée à l’amour. N’oublions pas que les artistes présents sur scène, cette nuit-là, ont tous dans leur répertoire des chansons que l’on pourrait qualifier d’hymne à l’amour. Et, quand chacun des artistes ou groupes d’artistes décident de dérouler leur répertoire rose, les festivaliers ne pouvaient s’entendre à mieux.

Sûrement sans l’avoir recherché, les concepteurs de la programmation artistique de Ségou’Art/Festival sur le Niger 2025, ont amené de nombreuses et nombreux festivaliers à célébrer la Saint-Valentin avant l’heure. Imaginez des artistes en verve comme Sékouba Bambino reprendre ses chansons mythiques comme autorail et Bamako jolie déén. Et, quand Amadou et Mariam viennent sur scène en amoureux, chanter : « je pense à toi, mon amour, ma bien aimée. Ne m’abandonne pas... ». Sans oublier la poésie de Lil Dou, traditionnellement dédiée à l’amour. Et, le tout sous une brise plus fraiche que la normale, en provenance du fleuve Niger, nous pensons que les conditions émotives étaient réunies pour que la fête soit belle. Et, cette nuit, c’était regrettable pour tous ceux qui n’étaient venus en amoureux sur les bords du fleuve Niger, du côté de la Fondation du Festival sur le Niger qui abrite le village du festival. Tous ceux ou celles qui avaient faire en sorte que leur « love » ne deviennent pas « velo », comme le chante si bien cette autre artiste ivoirienne, ils nous ont mis plein les yeux. Et c’était bien ainsi.

Sans comprendre le Zimbabwéen, nous sommes convaincus que même le groupe Mookomba est passé par la case « amour » lors de sa très belle prestation qui a été applaudi par le public de mélomanes de Ségou.

Bien que le public de Ségou soit rentré dans une phase de mutation/renouvellement, changement générationnel oblige, il faut reconnaître qu’il n’a rien perdu de son ardeur et de son dynamisme. Et, comme un ADN, transmis de génération en génération, l’ardeur des festivaliers de Ségou, ne manque jamais de pousser les artistes à aller fouiller dans leur tréfonds pour donner le meilleur d’eux. Et, cette alchimie inexplicable entre le public de Ségou et les artistes pourrait être l’une des causes du succès de cette manifestation. Même malade, aucun artiste ne saurait tricher dans son jeu sur scène à Ségou. Le public averti sera là pour le pousser à se surpasser pour son plaisir. Et, nous ne voyons aucun artiste dans le monde se priver du plaisir de jouer devant des milliers de spectateurs qui l’adoptent, sans le connaître. Et, se comportent avec lui comme s’ils étaient les leaders de son fan club.

Vivement l’édition 2026, avec un samedi national autant captivant qu’impressionnant.

Assane Koné