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Rencontres de Bamako : Le Centre soleil d’Afrique expose une dizaine de photographes maliens et le togolais Do Kokou, en OFF

mercredi 6 décembre 2017, par Assane Koné

Des talentueux photographes maliens qui ne sont plus à présenter pour certains d’entre eux, notamment Amadou Keita, Salif Traoré, Fatoumata Diabaté et John Kalapo, ont voulu marquer la 11e édition des Rencontres de Bamako, Biennale africaine de la photographie d’une pierre blanche. Et, c’est désormais chose faite. Le 4 décembre 2017, le Centre soleil d’Afrique a abrité le vernissage de cette exposition d’une rare beauté.

Quand Salif Traoré et Fatoumata Diabaté se retrouvent dans une exposition, à côté d’un photographe comme Amadou Keita, il n’y a rien à dire la qualité est garantie. Et, pour cause : ces talents montants de la photographie malienne ont tous été révélés au grand public par les Rencontres de Bamako. Et, quand on a avec eux un artiste comme John Kalapo, qui ne cesse de faire parler de lui depuis quelque temps, le plaisir des yeux est garanti.

Et, comme pour dire que cette exposition est faite sous le regard vigilant du doyen Jacques M.Q. Do Kokou du Togo, un espace de choix lui a été réservé pour qu’il expose une dizaine de photographies de sa série, les prêtresses, qui en compte une quarantaine. « Je suis allé à la rencontre des prêtresses, à un moment où les religions révélées nous conseillent d’abandonner nos traditions », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que son travail met l’accent sur les perles et la beauté des parures, comme pour dire qu’il y a aussi l’art dans nos couvents en Afrique.

Aussi, dans une démarche de transmission à la jeune génération, l’occasion a été offerte à la jeune Fatim Diallo de montrer ses beaux portraits de femmes et d’enfants peulh ou sonrhaï, réalisés entre le Mali et le Niger.

« Les débrouillards » de Salif Traoré

Dans un pays comme le Mali, où des jeunes diplômés sont sans emplois, à fortiori les jeunes ruraux sans formation, le taux de chômage devait atteindre des proportions inquiétantes. Mais, grâce au système « D » que Salif Traoré appelle volontiers « small busness », de nombreux maliens arrivent à joindre les deux bouts. « La débrouillardise » de Salif Traoré, exposée dans deux séries de 31 photos, rend hommage à tous ces hommes et femmes qui ne courbent pas l’échine face à la précarité et aux difficultés et qui se battent au quotidien comme des beaux diables pour leur pitance quotidienne sans tendre la sébile.

La première série est constituée d’une vingtaine de photographie couleur qui montre le génie des artisans maliens qui travaillent dans les forges du « Dossolo Sougouni ». Arrivés de France pour la dernière tranche de leur vie, des véhicules devenus des ferrailles, se retrouvent sous les mains laborieuses des forgerons. Et, Dieu, ils leurs donnent une seconde vie en les façonnant en des objets utilitaires.

Dans sa seconde série composée d’œuvres en noir et blanc, Salif Traoré a fait balader son objectif dans les rues de Bamako pour immortaliser un pan des acteurs de ce que nous appelons communément les petits métiers. Vendeurs ambulant d’habits ou de viande, rivalisent d’ardeur avec les vendeuses de fruits, pour convaincre les visiteurs de l’exposition que « Bamako est une ville en mouvement ». Et, quand on y ajoute les images de danseurs et celles d’un taximètre qui ne veut rien lâcher face à un client coriace, le décor de la « débrouillardise » est planté. Salif Traoré dans cette exposition, nous présente des scènes de la vie au quotidien à Bamako qui montrent la volonté des maliens de vivre à la sueur de leur front.

« Jekabara » ou les artistes qui travaillent ensemble

Kany Sissoko, John Kalapo, Fatoumata Diabaté, Mariam Ibrahim Maïga, Seydou Camara et Amadou Kéita, dans le projet “Jekabara”, se sont donnés les mains pour des productions artistiques afin de participer à la 11e édition des Rencontres de Bamako.

Au moment où Kany Sissoko a clairement fait le choix, à travers 4 œuvres, de nous faire prendre conscience de la crise que vit le Mali et ses conséquences, Mariam Ibrahim Maïga, dans une technique proche de la peinture a décidé d’explorer le milieu des vendeuses de fruits et légumes de Bamako.

Pour sa part, Fatoumata Diabaté, dans des autoportraits, s’est installée dans la dénonciation de la dépigmentation. Quant à Seydou Camara qui a commencé à inscrire son non en lettres dorés dans l’histoire de la photographie malienne, il a décidé de mettre sur la place publique, le sort réservé à nos salles de cinéma.

Quant à John Kalapo et Amadou Kiné, ils se sont installés dans l’actualité. John Kalapo à travers son objectif, nous rappelle des moments épiques de la lutte du Collectifs « ANTE A BANA » qui s’était mobilisé contre la révision constitutionnelle au Mali. Et, Amadou Kiné de son côté à exploré le monde des selfies. Il montre dans ses œuvres ses concitoyens qui veulent faire des selfies dans toutes les circonstances.

Assane Koné


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