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REAMENANEMENT MINISTERIEL : Un marché d’essence de 4 milliards de FCFA non attribué à une société de Karim Keïta coûte à Mamadou Frankaly Keïta son fauteuil

lundi 25 juillet 2016, par Assane Koné

Le bras de fer entre le député de la commune II du district de Bamako, Karim Keïta, fils du chef de l’Etat et le ministre de l’Energie et de l’Eau Mamadou Frankaly Keïta a tourné à l’avantage du premier. Il serait à l’origine du départ du second qui aurait signé un contrat juteux avec un opérateur économique en écartant sa société.

Après la lecture de la liste des nouveaux membres du troisième gouvernement de Modibo Keïta sur les antennes de l’ORTM, la surprise était grande. Un des fidèles parmi les fidèles du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) venait d’être écarté de la nouvelle équipe gouvernementale. On le sait, elle a été formée pour deux raisons essentielles.

D’une part, pour tendre la main aux ennemis du Mali, regroupés au sein d’une organisation terroriste dénommée la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) et d’autre part, pour satisfaire les désidératas du Premier ministre Modibo Keïta qui a demandé à son cadet de président de remplacer les ministres qui ne lui accordaient aucun respect (Cheickna Seydina Diawara des Mines, Dramane Dembélé de l’Urbanisme et de l’Habitat et Tiéman Hubert Coulibaly de la Défense et des Anciens combattants, sauvé in extrémis par Karim Keïta).

Selon nos sources, le départ de Mamadou Frankaly Keïta du troisième gouvernement de Modibo Keïta et du cinquième du président de la République en moins de trois ans de son mandat serait lié à un conflit d’intérêt entre Karim Keïta, le fils du président IBK et l’ancien ministre de l’Energie et de l’Eau. Ce dernier serait accusé de ne pas tenir compte des intérêts stratégiques des membres de « Ma famille d’abord ». D’où leur colère contre le ministre Keïta.

Les mêmes sources indiquent qu’on lui reprocherait de signer un contrat de fourniture d’essence à l’Energie du Mali (EDM) d’une valeur de 4 milliards de FCFA avec la société d’un opérateur économique de la place. Or pour les membres de « Ma famille d’abord », selon nos informations glanées, ce marché aurait dû être attribué au « fiston national » pour la simple raison que l’honorable Karim Keïta serait un des actionnaires clés dans une société spécialisée dans la vente et la distribution du carburant sur l’ensemble du territoire national. Il s’agit de Oryx dont les stations d’essence poussent comme des champignons sur l’étendue de Bamako.

Nos sources nous informent que le crime de lèse- majesté de l’ancien ministre de l’Energie aurait été d’attribuer ce marché à un de ses amis avec lequel ils ont étudié ensemble en ex-URSS. Et pourtant, ce dernier est connu des Maliens pour être un des grands fournisseurs de notre pays en carburant. Il a fait la pluie et le beau temps sous le règne de l’ADEMA dirigé à l’époque par IBK et Premier ministre d’alors.

En son temps, il a bénéficié des largesses de IBK pour s’emparer de tous les marchés de l’Etat et des grandes entreprises installées dans notre pays. Il organisait des tombolas au cours desquelles qu’on offrait des voitures luxueuses aux heureux gagnants. Il s’était même proposé un moment pour construire un oléoduc entre Abidjan et Bamako pour l’acheminement de son carburant. Il souhaite par cette initiative diminuer le coût de transport entre les deux capitales.

Mécontent de ne pas rafler ce marché juteux, l’élu de la commune II du district de Bamako, non moins opérateur économique, Karim Keïta, aurait profité du réaménagement du 7 juillet pour le faire sortir du gouvernement. L’ancien ministre paye ainsi les frais de « Ma famille d’abord » qui compte s’accaparer de la part du lion dans l’attribution des marchés. Ce qui leur permettra de constituer un trésor de guerre sur lequel le « fiston national » va s’adosser pour conquérir le fauteuil présidentiel après son père. Ainsi va le Mali de IBK.

Safounè KOUMBA
L’INTER DE BAMAKO


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