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Quinzaine de l’environnement : La 17e édition lancée à Kayes

dimanche 5 juin 2016, par Assane Koné

Après Ségou en 2014 et Sikasso en 2015, c’est la ville de Kayes qui a abrité le 4 juin 2016, la cérémonie de lancement de la 17e édition de la Quinzaine de l’environnement. Comme c’est le cas chaque année, la manifestation portera sur deux thèmes : « Lutte contre le commerce illicite de la faune et de la flore sauvages » qui est le thème de la journée mondiale de l’environnement et « Protégeons la planète. Restaurons les terres. Mobilisons-nous », consacré à la journée internationale de la lutte contre la désertification.

Campagne de communication pour le changement de comportement, le lancement de la Quinzaine de l’environnement 2016 a enregistré la participation de Mme Keita Aminata Maïga, épouse du Président de la République et Présidente de l’ONG AGIR, Dr Boulkassoum Haïdara, Président du Conseil économique, social et culturel, parrain de la Quinzaine de l’environnement 2016, Sambel Bana Diallo, ministre de l’aménagement du territoire et de la population et Nacouma Keita, ancien ministre de l’environnement et de l’assainissement.

Le lancement de la 17e édition de la Quinzaine de l’environnement a été marqué par trois temps forts : La série de discours des autorités, la prestation du groupe Nyongolon et la visite des stands d’exposition.

Abdoulaye Camara, Maire de Kayes, a souhaité la bienvenue aux invités et aux participants à la cérémonie de lancement de la quinzaine à Kayes. Il a rappelé les grandes lignes des actions qui sont en cours au niveau de la commune de kayes pour la protection et la préservation de l’environnement.

Pour sa part, Baba Hamane Maïga, Gouverneur de Kayes, dans une présentation de sa région dira qu’elle s’étale sur trois zones climatiques : la zone sahélienne, la zone soudanienne et la zone pré-guinéenne. Mais, il a regretté le fait la région assiste impuissante à un basculement des isohyètes vers le sud et la pluviométrie dépasse rarement les 1000 mm dans la zone dite pré-guinéenne.

« Les conditions climatiques défavorables ont contribué à la fragilisation de l’ensemble des écosystèmes et plus particulièrement ceux des zones sahéliennes et sahélo-soudanienne », a-t-il déclaré. Selon lui, le fleuve Sénégal et ses affluents, qui arrosent la région, n’échappent pas également aux effets des changements climatiques.

« Certains de ses affluents ressemblent, à certains endroits beaucoup plus à des ruisseaux, voir souvent même à des marigots desséché qu’à des véritables cours d’eau quand leur débit tombe à leur plus bas niveau en saison sèche », a-t-il ajouté.

Qu’à cela ne tienne, il dira que Kayes est une région agro-sylvo pastorale. Selon lui, le secteur primaire occupe plus de 80% de la population et procure à ce titre la quasi-totalité de la production régionale. « Ce secteur dans son ensemble reste tributaire des aléas climatiques surtout quand il s’agit des cultures pluviales », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que la région dispose d’importantes superficies aménageables. Mieux, il a estimé que les conditions propices à l’élevage font de la région un centre d’attraction des animaux transhumants entrainant des conflits récurrents entre agriculteurs et éleveurs qui s’accentuent suite aux effets des changements climatiques sur les ressources naturelles.

Au titre des défit de la région, il a cité le défit démographique, le défit de la gouvernance locale, le défit lié au changement climatique, le défit de la formation/emplois, le défit de l’après mine et le défit lié à la gestion du foncier…

« Du 4 au 17 juin 2016 les autorités administratives, politiques, les responsables des services techniques et les populations s’investiront qualitativement et quantitativement pour la réussite de la 17e édition de la quinzaine », a-t-il rassuré pour conclure.

Les menaces sur l’environnement au Mali revisitées par le groupe Nyongolon

Dans son talent qui lui est connu à travers le Mali, le Groupe Nyongolon a présenté un sketch qui a mis en exergue les menaces essentielles sur notre environnement immédiat. Les feux de brousse, l’abattage des arbres pour l’agriculture extensive, la saignée des arbres pour récolter la sève, …sont autant de sujets qui ont été abordés par ces comédiens très bien aimés et toujours bien compris.

Boubou Dramane Camara, Directeur pays du PNUD et chef de file des partenaires techniques et financiers du secteur environnement et changement climatique, a salué l’innovation malienne dans la célébration de la journée mondiale de l’environnement . « Célébrée de par le monde, le Mali a innové car depuis quelques années, la célébration de cette journée mondiale de l’environnement est couplée avec celle de la lutte contre la désertification, constituant ainsi la quinzaine de l’environnement », a-t-il indiqué.

Il a estimé que la quinzaine est vue comme une opportunité de sensibilisation du grand public permettant de mener différents évènements en faveur de la protection de l’environnement sur l’ensemble du territoire national.

Il a rappelé que la Contribution Prévue Déterminée au niveau National (CPDN) du Mali en termes de réductions d’émissions de gaz à effet de serre et de nécessité d’adaptation au changement climatique élaborée pour la COP 21 préconise comme mesures, entre autres, la préservation de nos ressources forestières et le développement d’une agriculture intelligente dans un contexte de gestion durable des terres.

Il a aussi rappelé qu’au cours de ces dernières années, il a été mis en exergue que le commerce non réglementé de faune et de la flore sauvages a pris des proportions inquiétantes avec des conséquences négatives sur le développement économique et la sécurité des Etats.

« Selon l’ONG WWF, les produits du braconnage représentent le quatrième trafic illégal dans le monde après le commerce prohibé des stupéfiants, la traite des êtres humains et vente des produits contrefaits », a-t-il indiqué. Avant d’inviter les uns et les autres à modifier les habitudes et comportements afin de faire chuter la demande en produits illégaux issus de la faune et de la flore sauvages.

Il dira que la quinzaine est l’occasion pour les partenaires techniques et financiers, d’attirer l’attention de décideurs et des populations sur la nécessité d’adopter des approches de développement intégrées, consistant à agir avec responsabilité à tous les niveaux de manière à garantir la régénération des sources de vie pour les générations futures.

« Elle est également une opportunité donnée à tout un chacun de devenir un véritable artisan du changement pour une meilleure protection de la Planète Terre. Pour cela chaque action compte », a-t-il conclu.

Pour sa part, Ousmane Koné, ministre de l’environnement, de l’assainissement et du développement durable, a rappelé la dégradation des sols et le braconnage qui connait une montée en puissance dans le Gourma sur les éléphants. « Nous assistons à une destruction massive avec des armes sophistiqués et notre connexion à un circuit de distribution au marché mondial », a-t-il déclaré.

Il a indiqué que les derniers éléphants les plus au nord en Afrique qui constitue également l’une des 5 grandes migrations de mammifères, vivent dans le sud des régions de Mopti et de Tombouctou, où ils sont devenus la proie des braconniers-terroristes. « Le Secrétaire général des Nations Unies, s’en est inquiété car l’argent issu de ce braconnage, est un commerce illicite d’une espèce en danger, un commerce en marge des grandes lignes contenues dans la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction », a-t-il rappelé.

Avant de déclarer ouverte la 17e édition de la quinzaine de l’environnement, Dr Boulkassoum Haïdara, Président du Conseil économique, social et culturel et parrain de l’évènement, a indiqué que la protection de l’environnement et l’amélioration du cadre de la vie est une exigence de la constitution. Il a salué la pertinence des thèmes qui nous rappellent que le périls est imminent sur notre environnement. Il a attiré l’attention de la population sur le fait que la protection et la préservation ne doit pas être du seul ressort des autorités. « Je vous exhorte à vous impliquer individuellement et collectivement aux côtés des autorités pour relever les divers défis qui s’imposent à nous », a-t-il conclu.

Dans le cadre de cette quinzaine, du 4 au 17 juin 2016, journée internationale de lutte contre la désertification, placée sous le thème « Protégeons la planète. Restaurons les terres. Mobilisons-nous », plusieurs activités sont programmées à travers le pays.

Assane Koné


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