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Quinzaine de l’environnement 2019 : L’ANGESEM lève le voile sur son rôle éminemment important dans la gestion des eaux usées au Mali

vendredi 7 juin 2019, par Assane Koné

« Au Mali, les systèmes d’assainissement individuels utilisés par environ 90% de la population, ont montré leurs limites. Aujourd’hui, la réduction de l’espace vital à l’intérieur des concessions, ne favorise plus la gestion traditionnelle des déchets liquides à travers des latrines et des puisards. Le risque de pollution des ressources en eau, qui pourrait être une source de maladie pour la population, a poussé le l’État à créer l’Agence Nationale de Gestion des Stations d’Épuration du Mali (ANGESEM), pour le traitement des eaux usées avant leur rejet dans le milieu récepteur ». C’est par ces propos que Mme Sangaré Assian Sima, Directrice de l’ANGESEM, a introduit le 7 juin 2019, la conférence débat sur le thème « Le rôle de l’Agence Nationale de Gestions des Stations d’Épuration du Mali dans la gestion des eaux usées », organisée dans ses locaux dans le cadre de la 20e édition de la quinzaine de l’environnement.

Pour cette conférence débat, la Directrice de l’ANGESEM a mis à contribution Siriman Kanouté, le Chef de la Cellule Accueil, Orientation, Communication et de Documentation. « De façon générale le taux d’accès au service d’assainissement est très faible. Selon les chiffres disponibles, il est seulement de 38% en milieu urbain et de 16% en milieu rural », a indiqué Siriman Kanouté. Avant de revenir sur les propos de la Directrice de l’ANGESEM en ce qui concerne les raison qui ont poussé l’Etat à créer en 2007 l’ANGESEM.

Qu’à cela ne tienne, il dira que de sa date à 2015, pour répondre aux préoccupations des populations et assurer ses missions, l’ANGESEM a réhabilité 2 stations d’épuration à Mopti et Tombouctou, précédemment gérées par les mairies. « De 2015 à nos jours, elle a réalisé 6 autres stations à Bamako et à l’intérieur du pays, sans oublier la construction du siège à Sotuba », a-t-il ajouté. Avant de préciser que l’ANGESEM a pour mission d’assurer la gestion durable des stations d’épuration des eaux usées et ouvrages annexes.

Que ce soit le conférencier Siriman Kanouté, ou que ce soit Mme Sangaré Assian Sima, Directrice de l’ANGESEM, tous ont décrié le manque de ressources financières pour faire face à la noble mission du traitement des eaux usées, afin d’éviter la pollution de nos fleuves. Mais, qu’à cela ne tienne, il a indiqué que les ressources de l’ANGESEM sont constituées par les revenus des prestations de service, les redevances, les subventions de l’Etat et les contributions des Collectivités territoriales, les fonds d’aide extérieure, les emprunts et les dons et legs.

En principe, si le système de la redevance du service public de l’assainissement était bien compris par tous, il n’y a aucun doute l’ANGESEM allait moins se plaindre. C’est pratiquement seulement à Mopti que l’ANGESEM à travers les facture de la SOMAGEP-SA, arrive à récupérer une partie de la redevance en raison de 23 francs CFA par mètre cube d’eau consommé. Et, en ce qui concerne la zone industrielle de Bamako, les unités industrielles équipées d’un système de prétraitement, payent 50 Francs CFA par mètre cube et celles qui n’en n’ont pas payent 75 francs CFA pour le mètre cube.

Cependant, malgré le manque de ressources financières qui handicape l’ANGESEM dans la réalisation de ses missions, grâce à l’Etat du Mali, l’Agence est parvenue à faire des réalisations. Selon Siriman Kanouté, à la date d’aujourd’hui, en termes d’infrastructures, l’agence a réalisé 40 132 mètres linéaires de réseaux d’égouts. Il a aussi annoncé que la station d’épuration des eaux usées de Sotuba est le fruit de la coopération entre le Mali et les Pays Bas. Bâtie sur une superficie de 19 ha, cette station comprend 2 bassins anaérobies, 8 bassins facultatifs, 7 500 mètres linéaires de réseau d’égout pour l’acheminement des eaux usées, 10 800 mètres linéaires de réseau d’évacuation des eaux pluviales, 2 100 mètres linéaires de clôture, 1 laboratoire d’analyse des eaux usées, 1 hydro cureuse et 10 motocyclettes pour le suivi.

Selon lui, cette station a une capacité de 5 000 m3/jour et a été conçue pour gérer les eaux usées de la zone industrielle du District de Bamako. Il a ensuite indiqué que par an, ce sont environ 34 400 m3 d’eaux usées domestiques, 1,1 millions de m3 d’effluents prétraités de 57 unités industrielles et 6 263 m » d’eaux usées issues de 94 garages, qui y sont actuellement traités. Mieux, il dira qu’actuellement, ce sont 28 unités industrielles qui sont connectées à la station, parmi lesquelles 11 sont équipées d’unités de prétraitement.

Il a ensuite levé le voile sur des ouvrages connexes comme : la station d’épuration des eaux usées de teinturerie à Sotuba pour les 463 teintureries répertoriées à Bamako ; les stations d’épuration des eaux usées des hôpitaux du Point G, de l’Hôpital de Sikasso, du Centre national d’appui à la lutte contre la maladie, de l’hôpital du Mali.

Il a aussi annoncé la réhabilitation et la gestion des stations d’épuration des villes de Mopti ( avec 517 concessions connectées sur 20 701) et 764 concessions raccordées sur 9 376 ) de Tombouctou.

En plus des difficultés financières, il faut dire que l’ANGESEM est confrontée à un problème de sites pour l’installation de certaines infrastructures d’assainissement. « Pratiquement, malgré la mobilisation de ressources financières au près des partenaires pour la construction de deux station de traitement de boues de vidange, dont un à Doumanzana/Nafadji, en commune I, nous n’arrivons pas à avoir le site. Le Gouvernorat du District s’oppose à cette réalisation sur le site où des études avaient été finalisées », a indiqué le Conférencier.

En attendant la mise en œuvre des schémas directeurs d’assainissement des régions maliens, dont celui de Bamako, l’ANGESEM a programmé la réalisation de deux stations de traitement de boues de vidange à Sikasso et Ségou. Mais, elle compte réellement sur la mise en œuvre du décret relatif à la Redevance du service public d’assainissement des eaux usées pour pouvoir disposer de ressources pour faire face à ses missions de façon conséquente.

Assane Koné


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