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Panne dans le payement des frais de scolarité des médecins en spécialisation : L’Amesma envahit le rez-de-chaussée du ministère de la santé

mercredi 6 août 2014, par Assane Koné

L’Amicale des Médecins en Spécialisation au Mali (L’AMESMA) a entamé depuis le lundi 4 août 2014 devant les locaux du ministère de la Santé un sit-in, afin d’avoir des conditions d’études décentes durant leur spécialisation qui a du plomb dans les ailes depuis huit mois.

Depuis, cinq ans, l’Etat prend en charge les frais de spécialisation des Etudiants en spécialisation de la médecine, qui s’élèvent à 300 000 FCFA par étudiants et par an. Cela fait huit longs mois que l’Etat n’arrive plus à payer ses frais d’études et les professeurs refusent de dispenser les cours. Florent Dakouo, médecin en spécialisation en médecine de la Famille et en médecine communautaire et secrétaire à l’information du bureau de l’Amicale des Médecins en Spécialisation au Mali, a fait la genèse de la crise qui secoue profondément la faculté de médecine et le ministère de la santé. « Depuis huit mois, les étudiants spécialistes de la faculté de médecine traversent des nuits sans sommeil », raconte-t-il. Le fond du problème est que pour la spécialisation chaque étudiant doit payer la modique somme de 300 000 FCFA. « Vu la précarité dans laquelle végètent les étudiants maliens, l’Etat a décidé de prendre en charge cette somme », avance-t-il. Avant d’ajouter qu’à cause de la grave crise politico-sécuritaire du pays, l’Etat a failli à sa mission et les professeurs ont décidé de ne pas nous évaluez car les sous n’ont pas été versés. Au début de cette année, ils ont catégoriquement refusé de nous recevoir jusqu’à ce que les dettes soient épongées. « Afin de trouver une solution, nous avons pris le bâton de pèlerin pour taper à toutes les portes de tous ceux qui peuvent débloquer la situation » souligne-t-il. Avant de préciser qu’ils ont rencontré sans ambages, le ministre de l’Enseignement Supérieure Mountaga Tall qui a ordonné de résoudre le problème au niveau de son département. « Mais, c’est son homologue de la santé qui nous trouve encombrant et refuse de nous recevoir invoquant des arguments fallacieux », dévoile-t-il. Après les démarches, un arrêté du ministère de la santé est apparu pour prendre en charge 189 parmi les 510 étudiants dans la situation, donc juste une goutte d’eau dans le fleuve. On a apporté des rectificatifs en y mettant le nom de tous les étudiants et depuis le ministre trimballe le dossier dans son département. « Chose qui a provoqué le courroux des étudiants, raison pour laquelle nous avons décidé d’envahir les devantures de son département », relate-t-il. Il doit juste apposer sa signature, mais il fait de ça une mer à boire, dénonce Florent Dakouo. « Le lundi depuis 7 heures, nous occupons les devantures du bâtiment ministériel. On étudie dans des conditions misérables pour rendre service aux paisibles populations du Mali, en manque criard de spécialistes dans plusieurs domaines de la médecine. Et certains veulent mettre des bâtons dans nos roues, mais nous nous ne nous laisserons jamais piétiner. Il faut que le ministre de la santé sache qu’il a été nommé pour la population et est ministre pour elle. Qu’il sache que nous sommes tous ministrables et peuvent occuper convenablement le fauteuil auquel il s’accroche » clame-t-il. Tous les hôpitaux régionaux ont un manque criard de spécialistes et des malades sont entrain de subir les conséquences fâcheuses de cela, a-t-il estimé. Vers 16h, les étudiants spécialistes ont décidé de sursoir à leur mot d’ordre et décident de passer désormais par des voies diplomatiques pour arriver à leur fin.

Moussa Samba Diallo
(LE REPUBLICAIN)

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