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Orchestre de Dioila : Une seule hirondelle ne peut pas faire le printemps

samedi 27 décembre 2025, par Assane Koné

Dioila, en venant à la biennale de Tombouctou, a sûrement oublié qu’une seule hirondelle ne peut pas faire le printemps. Et, cet oubli risque d’être fatale pour cet orchestre qui nous vient du Baniko.

Malgré le recrutement du lead vocal de l’orchestre du District de Bamako lors la Biennale de Mopti, l’orchestre régional de Dioila, le Baniko Jazz, malheureusement, n’a pas eu le niveau de sa précédente prestation, lors de la biennale de 2023, dans la Venise malienne.

Nombreux sont ceux qui sont restés sur leur faim, après la prestation de l’orchestre de Dioila. Le choix outrancier de s’installer dans une musique d’animation aux allures de « gogo koloni jazz » ou du jazz fait à partir d’instruments rudimentaires, avec beaucoup de bruit sans grande harmonie, à notre sens, a fortement impacté sur la prestation des musiciens du Baniko.

Enfin, par moment, l’on avait l’impression que le leader vocal, venu en renfort de Bamako, songeait plus à être mieux vu et mieux entendu que l’orchestre qui l’accompagnait. Et, du coup les puristes de la musique bien structurée et harmonieuse à l’écoute, ne pouvaient en aucune manière y trouver leur compte.

Comme sans véritable attache dans le terroir qu’il est censé représenter, l’orchestre de Dioila a par moment perdu son âme dans ses prestations. A voir jouer l’orchestre de Dioila, l’on a eu l’impression que le souci de gagner à tout prix, a pris le pas sur la logique de bâtir quelque chose de durable, d’harmonieuse, mais surtout respirant l’identité culturelle locale.

En construisant toute sa stratégie autour du lead vocal venu de Bama Saba de Bamako, la direction de la troupe de Dioila a oublié qu’une seule hirondelle ne peut pas faire le printemps. Des chansons mélodieuses, soutenues par une bonne orchestration qui n’était pas au-delà de la capacité des musiciens sur scène, auraient suffi. Mais, hélas le malheureux choix de faire du bruit à la place de la musique risque de coûter très cher à cette région.

Qu’à cela ne tienne, l’orchestre de Dioila, a déroulé ses 8 titres, dont deux inédits : « Bâtir le Malikura » et l’AES (Alliance des Etats du Sahel). Selon Monzon Traoré, Directeur de la troupe de Dioila, « Bâtir le Malikura » est un morceau qui rappelle que la culture est le pilier fondamental pour bâtir le Mali nouveau ou le Malikura, selon les recommandations des assises nationales de la refondation de l’Etat.

Pour son deuxième morceau de compétition, l’orchestre de Dioila a proposé une chanson sur l’AES. Il y est dit que la création de l’AES par les trois pays frères (le Mali, le Burkina et le Niger) est un signal fort pour bâtir l’unité africaine.

Assane Koné


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