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Malversation financière : 86% de jeunes maliens en besoin de sensibilisation sur la gravité de la corruption et l’enrichissement illicite

vendredi 8 décembre 2023, par Assane Koné

Selon une étude faite en 2016 par le projet JUPREC, 65% des jeunes maliens expriment une attitude passive face à la corruption et 21% sont admiratifs du phénomène, soit un cumul de 86% de jeunes en besoin d’être sensibilisés sur la gravité de la corruption et l’enrichissement illicite.

Dans le cadre du lancement de la semaine nationale de lutte contre la corruption, l’Office central de lutte contre l’enrichissement illite (OCLEI), a organisé une conférence de lancement sur le thème « La Convention des Nations unies contre la corruption a 20 ans : unir le monde contre la corruption ». Ce thème a été retenu par les Nations unies pour l’édition 2023 de la journée internationale de lutte contre la corruption. C’était le lundi 4 décembre 2023 à l’Hôtel de l’Amitié.

Une activité instituée par les Nations Unies en 2003 qui consacre le 9 décembre de chaque année, Journée internationale de lutte contre la corruption. L’objectif est de sensibiliser le plus possible sur les conséquences néfastes de la corruption et faire connaître le rôle de la prévention dans la lutte contre le phénomène.

Notre pays a décidé, à cette occasion, de mettre toute une semaine à profit pour mener des activités de sensibilisation, d’où la semaine nationale de lutte contre la corruption. Pour cette édition 2023, l’OCLEI est resté fidèle à la tradition. Il a prévu une série d’activités au profit, spécifiquement, des journalistes, acteurs de la société civile et structures de contrôle sur des thématiques en rapport avec le thème central. L’OCLEI organise l’édition de 2023 en partenariat avec l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas à travers le Programme de Lutte contre l’Enrichissement illicite (L’OCLEI phase 2), le LUCEG et le PNUD.

Devant l’assistance, Moumouni Guindo, président de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illite, a fait savoir que la corruption a des impacts négatifs sur tous les aspects de la société. Qu’elle compromet le développement social et économique et sape les institutions démocratiques et l’Etat de droit. Qu’elle est l’un des obstacles majeurs au développement de notre pays.

Le président de l’OCLEI rapporte que, selon une étude faite en 2016 par le projet JUPREC, il est regrettable de constater que 65% des jeunes maliens expriment une attitude passive face à la corruption et 21% sont admiratifs du phénomène, soit un cumul de 86% de nos jeunes compatriotes en besoin d’être sensibilisés sur la gravité de la corruption et l’enrichissement illicite. La Banque africaine de Développement (BAD) rapporte que la corruption cause, à elle seule, une perte annuelle estimée à 148 milliards de dollars, soit 25% du PIB de l’Afrique. L’ONUDC ajoute que chaque année, 1 000 milliards de dollars sont versés comme pots de vin ; tandis que quelques 2 600 milliards de dollars, soit plus de 5 % du PIB mondial, sont détournés.

L’Office central de Lutte contre l’Enrichissement illicite (OCLEI) est chargé de mettre en œuvre l’ensemble des mesures de prévention, de contrôle et de lutte envisagées au plan national, sous régional, régional et international pour une lutte efficace et coordonnée contre l’enrichissement illicite. A ce titre, par la voix de son président, l’OCLEI assure une coopération efficace et la concertation des autorités nationales, directement ou indirectement concernées par la lutte contre l’enrichissement illicite. Il anime et coordonne, en tant que de besoin, au niveau national et international, les moyens d’investigations dont disposent les administrations ou services pour la recherche des infractions induisant des obligations de déclaration.

« La corruption ne saurait être le problème du seul gouvernement. Tous, nous sommes des Ambassadeurs de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. », dit-il. Il ajoute que, chacun, pris dans son domaine ou secteur d’activité, a un rôle essentiel à jouer dans la prévention, la sensibilisation et l’éducation des populations pour un changement de comportement. Selon lui la coopération et l’implication de chaque personne et Institution est nécessaire pour atteindre cet objectif d’« Unir le monde contre la corruption ».

Pour le ministre de la refondation de l’Etat, chargé des relations avec les institutions, le processus engagé pour la refondation de notre État est irréversible. Pour lui, l’un des piliers de cette refondation est assurément la moralisation de l’action publique. De même, la culture d’une conscience collective et citoyenne face aux biens publics est l’une des conditions sine qua non à satisfaire pour l’émergence de notre pays qui a tant souffert des conséquences de la mauvaise gestion des ressources publiques.

Le ministre de la refondation de l’Etat salue l’OCLEI pour sa forte implication dans l’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre la corruption et de son plan d’actions, mais également dans la création de l’Agence de Recouvrement et de Gestion des Avoirs saisis ou criminels. Précise-t-il, ce sont là deux outils importants pour faire échec à la corruption et l’enrichissement illicite dans notre pays. Leur adoption démontre tout l’intérêt que les plus Hautes Autorités attachent à la lutte contre la corruption dans notre pays.

Bintou COULIBALY


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