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Maison centrale d’arrêt de Bamako : Plus de 90 détenus partagent 30 matelas dans une chambre

mercredi 22 avril 2015, par Assane Koné

Les missions de Avocat sans frontière France et de Avocat sans frontière Mali, au cours d’une journée de consultation gratuite aux détenus dans les maisons centrales d’arrêt de Bamako, ont dénoncé le manque de respect des règles minimales pour les personnes privées de liberté.

« Des cas irrégularités, des chambres aux effectifs élevés, détenus sans dossier…. Plusieurs violences se manifestent dans les maisons centrales d’arrêt », la coordinatrice de AVS France, Anne Lutun a fait la révélation le 22 avril 2015 lors d’une session de formation à l’intention de la chaine pénale.

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet Dignité, respect des droits des personnes privées de liberté, Avocat sans frontière Mali et Avocat sans frontière France organisent depuis le 22 avril 2015, une session de formation pour les acteurs juridiques sur les règles minimales pour les personnes privées de liberté.

Financé par l’Union Européenne, ce projet de partenariat des deux structures de défense des droits humains au Mali concerne Bamako, Kati et Kayes pour avoir une identité de vue sur la situation des détenus dans ses localités et apporter le soutien des acteurs de droit. Selon Mohamed Thiam, membre de Avocat sans frontière Mali, le principal plat de résistance de cette session est « les règles minimales pour les personnes privées de liberté » et va renforcer la capacité des acteurs du système judiciaire malien à travers des journées de consultations gratuites en faveur des détenus vulnérables, le suivi des cas et les tables rondes.

Et de dire que lors des visites et consultations des deux structures dans les centres de détentions, un manque crucial du respect des droits a été constaté. Il s’agit du droit à l’information, l’interdiction de la torture et des traitements inhumains et dégradants, à un procès équitable dans un délai raisonnable, à l’assistance parentale et juridique, à l’alimentation saine, à un matelas et à des activités culturelles. « C’est une question de droit. Et en matière de droit, les règles sont universelles. Au mali, plusieurs violences se manifestent dans les maisons centrales d’arrêt. Le détenu est une personne humaine qui a des exigences vis-à-vis de la loi », a-t-il affirmé.

La violation de la loi !

Pour la coordinatrice de AVS France Anne Lutun, le manque de respect des règles minimales pour les personnes privées de liberté est un triste constat dans les maisons centrales de Bamako. « Lors des journées de consultations à l’intention des détenus, les avocats ont observé des centaines de personnes en situation de vulnérabilité. Le délai de la mise en garde n’est pas souvent respecté, tout comme l’audition. Le nombre de détenus de la MCA Bamako dépasse la capacité d’accueil. 95 personnes partagent une seule chambre pour 30 matelas », a-t-elle indiqué. Avant d’ajouter que les personnes en détention font le repas une fois par jour à Bollé femme. « Les détenus se servent trois fois à Bollé mineur et deux fois à la maison centrale d’arrêt », a-t-elle souligné. C’est pourquoi, dit-elle, cette formation qui s’adresse à tous les acteurs de la chaine pénale intervenant dans l’incarcération va permettre d’échanger sur les contraintes dans la pratique des procédures judiciaires, notamment les textes nationaux et ceux ratifiés par le Mali.

La coordinatrice de AVS France Anne Lutun a invité la chaine pénale à formuler des recommandations pertinentes pour améliorer les conditions de vie des détenus.

Bréhima Sogoba

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