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Lutte contre l’immigration clandestine : L’Association ABAREKA NANDREE Mali offre des alternatives aux jeunes de Bancoumana

jeudi 24 janvier 2019, par Assane Koné

Dans le but de promouvoir l’auto emploi des jeunes de Bancoumana, l’Association ABAREKA NANDREE Mali a organisé le dimanche 20 janvier 2019, la cérémonie de lancement de la première phase du projet de développement local contre l’immigration clandestine et l’exode rural pour un coût total de 47 281 044 millions de FCFA. La cérémonie s’est déroulée au cœur du marché de ladite localité.

Le lancement de cette première phase a été suivi d’une visite de terrain de 10 hectares attribués aux jeunes de la localité, dont 2 hectares seront aménagés par le projet. Elle a été présidée par Mohamed Sadio Mady Kanouté, président de l’Association ABAREKA NANDREE Mali. Il avait à ses côtés, Bakary Camara, Maire de la commune rurale de Bancoumana, Issa Camara, président de l’Association Dambé Ani So bara (ADAS), Morissiré Camara, représentant des jeunes, Sétou Doumbia, représentante des femmes.

« Si l’immigration est une pratique ancestrale dans notre société en l’occurrence dans certaines communautés ethniques, elle constitue de nos jours une préoccupation majeure pour les pays du SUD. Le départ massif de ceux qui constituent les bras valides joue sur la productivité et augmente la pauvreté », a constaté Mohamed Sadio Mady Kanouté, président de l’Association ABAREKA NANDREE. Tout en indiquant que le jeudi dernier, lors du naufrage d’un bateau au Maroc, 52 jeunes maliens ont perdu la vie. Et le samedi 19 janvier 2019, ce sont 117 personnes qui ont perdu la vie dans la méditerranée en voulant regagner l’Italie.

Par ailleurs, selon lui les conditions d’entrée dans les pays d’accueils se durcissent de plus en plus, l’emploi se fait très rare dans ces pays et les émigrés sont très souvent rejetés. Il dira que cette situation chaotique doit nous interpeller en tant que organisation de la société civile et en tant qu’être humain. M. Kanouté a expliqué que, c’est pourquoi, l’Association ABAREKA NANDREE, avec d’autres organisations italiennes notamment, la FONDATION VALDESI, PROJETTO DOGON, SESON ROSE, VERDI ACQUE, se sont engagées à sensibiliser la population de Bancoumana, mais surtout les jeunes qui sont des candidats potentiels à l’immigration clandestine. Il a précisé que la campagne de sensibilisation sera soutenue par la mise en place des activités génératrices de revenus à travers l’aménagement de 2 hectares qui serviront de site de maraichage pour des jeunes et des femmes. Il ajouté que la première phase de ce projet portera sur l’aménagement de 2 hectares, l’implantation de 4 forages, l’achat d’une Sotrama et des semences, pour un coût total de 47 281 044 millions FCFA.

Aussi, pour la réussite de cette première phase, il est prévu à l’endroit des bénéficiaires, des séances de formations théoriques et pratiques sur les techniques culturales et la commercialisation des produits maraichers, ainsi que des séances de projections et de causeries débats par les animateurs de l’Association Malienne des Expulsés. A noter que ce projet sera mis en œuvre avec la collaboration du partenaire local, notamment l’Association DAMBE ANI SOBARA.

« Nous envisageons une deuxième phase qui portera sur l’aménagement de 8 hectares pour faire de Bancoumana sur le moyen terme, un modèle d’expérience de réussite où un projet de développement local viable remplace l’immigration clandestine des jeunes. Je vous prie de travailler pour vous-même car le financement des 8 autres hectares dépendra des résultats que vous produirez », a-t-il lancé.

Le président de l’Association Dambé Ani So Bara a estimé que dans ce partenariat se trouve en bonne place la création d’emplois, la lutte contre la pauvreté et l’immigration clandestine, mais également la promotion de la croissance inclusive et durable des zones de départ.

« L’exode rural trouve son origine dans le manque d’activités génératrices de revenus dans notre terroir. Pour cela, nous avons pensé qu’il serait opportun de faire de notre hinterland un cadre attractif en faisant de l’activité agricole, qui occupe notre quotidien », a-t-déclaré. Il a indiqué que ces hectares attribués à des groupes de jeunes seront repartis en parcelles. Il a exhorté les bénéficiaires, les membres de l’Association Dambé Ani Sobara, ainsi que toutes les bonnes volontés, à s’investir avec un sens de responsabilité fort afin que la réussite soit au bout de l’effort.

Parlant de son association, il dira qu’elle est constituée d’hommes et de femmes qui ont décidé de s’unir et de lutter contre la pauvreté et le mal développement dont sont victimes nos laborieuses populations. Selon son président, l’association a pour but de réfléchir sur les enjeux du développement et d’assurer le droit des communautés à la santé, à l’éducation et au progrès social. En ajoutant que cela explique leur engagement à lutter contre l’émigration clandestine, de créer des opportunités d’emplois par la mise en œuvre des projets de développement à la base, pouvant fixer les jeunes dans leur terroir et mettre fin à leur désœuvrement, de mettre en œuvre toutes actions favorisant la résilience des populations aux effets des changements climatiques de plus en plus perceptibles.

Pour sa part le représentant des jeunes anciens migrants, a témoigné que tout n’est pas rose comme on le pense. Il a ajouté que, partir à l’immigration n’est sans difficulté. Selon lui, « les jeunes rencontrent d’énormes problèmes sur la route en ayant en esprit d’aller chercher le pain quotidien. Mais au moins, lorsqu’il y a une telle initiative, cela nous donne de l’espoir », a-t-il salué. Avant d’ajouter qu’ils sont heureux d’accueillir le projet et qu’ils en feront bon usage de ces hectares.

Sétou Doumbia, représentante des femmes, a vivement salué l’initiative, tout en félicitant le projet pour ce geste utile. Selon elle, en offrant des alternatives aux jeunes on peut dans ce cas retarder les départs en leur donnant des perspectives. Mme Doumbia n’a pas caché sa joie en disant que, les femmes (mamans) souffrent beaucoup, en sachant que chaque jours des milliers de jeunes meurent en essayant de traverser la méditerranée. « S’il existe aujourd’hui une telle initiative qui peut être une opportunité pour nos enfants, pour ne pas aller à l’exode, cela éveille en nous une très grande joie », a-t-elle déclaré.

Bintou COULIBALY


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