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Littérature : « Le Crépuscule » de Boubacar Sangaré dans les librairies
jeudi 27 août 2015, par
A 23 ans, le jeune journaliste, Boubacar Sangaré, vient de publier son premier livre chez Edilivre, Paris, 2015 : « Le Crépuscule ». Doté de 52 pages, l’ouvrage est un recueil composé de quatre nouvelles, toutes plus palpitantes les unes que les autres. Les thèmes portent sur des faits inspirés de la société malienne : condition de la jeune fille et de la femme, viol, le poids des traditions ancestrales, la drogue. Le livre met aussi en lumière les réalités de la vie des étudiants dans les facultés où les valeurs sociétales les plus élémentaires ne sont pas observées. Les étudiants y baignent dans la corruption, et le sexe.
On y lit l’histoire d’une jeune fille, Assanatou, passionnée de rap, mais qui se heurte au mur d’une autorité parentale dans une société où « une fille qui veut faire du rap est logée à la même enseigne que quelqu’un qui commet un crime de lèse-majesté ». A travers elle, l’auteur essaye de dénoncer l’hypocrisie qui entoure le débat sur la condition de la jeune fille, et, dans le même temps de la femme. « Ici, les mentalités n’ont pas bougé d’un iota. A la télé, dans le discours des officiels, on vous vend, à vous les femmes, le rêve de l’émancipation. Vous êtes émancipées pendant le temps d’un discours, et après on vous cuit à l’étouffée », écrit-il. Le banditisme qui devient une calamité nationale à cause d’une jeunesse livrée à la drogue, qui traverse une profonde crise d’éducation, conduisant ainsi à un véritable bouleversement des mœurs.
On y suit aussi le parcours tragique, mais aussi banal, d’un jeune étudiant, Scotty, qui crée un journal « pour résister, appeler (s)es camarades à résister à la corruption, à la médiocratie, aux sales mentalités ». Il a connu un sort tragique : il a été tué. L’auteur y décrit les réalités de la vie des étudiants dans les facultés où les valeurs sociétales les plus élémentaires ne sont pas observées. Les étudiants y baignent dans la corruption, la violence et le sexe.
Enfin, la question des interdits de mariage est aussi abordée. Un sujet dont, à l’en croire, on semble avoir fait un tabou mais qui mérite d’être débattu. Il en profite pour assener des « vérités désagréables » qu’il nous faut accepter, comme l’écrit Yambo Ouologuem dans sa Lettre à la France nègre, pour montrer qu’on commence à s’éveille au monde.
Ce sont des textes qui font voyager, outre que l’auteur hésite entre une langue littéraire et celle du quotidien. Les descriptions des moments de la journée et le choc des générations. Mais lorsque qu’il essaye de donner certaines appréciations très politiques (au sens large du terme) il semble que le rythme en pâtit.
Boubacar Sangaré est né vers 1992 à Mopti. Il est journaliste au Journal du Mali et blogueur pour la plateforme Mondoblog de Radio France internationale. Il écrit également pour Le Courrier du Maghreb et de l’Orient.
Sankis