« Où est ma société civile ? » est le titre de l’ouvrage que notre compatriote D^r Abdoul Diallo vient de publier aux Editions de Saint-Amans en France. L’ouvrage a été présenté aux maliens le 7 septembre 2014, dans la salle de conférence de l’Association des Editeurs de presse privée du Mali (ASSEP). Pour la circonstance, en plus des parents de l’auteur, plusieurs acteurs de la société civile malienne et des personnalités, ont fait le déplacement, notamment le ministre Nacouma Keita et le doyen Amadou Traoré dit Amdaou Djikoroni.

Il a eu le mérite de se poser tout haut une question que de nombreux maliens se posent très bas. « Où est ma société civile ? », est la question que D^r Abdoul Diallo se pose pour aborder l’épineuse question de la société civile sous nos tropiques. Sans denier à la société civile malienne, le rôle éminemment important qu’elle a joué, qu’elle joue et continuera de jouer dans le développement du pays, D^r Abdoul Diallo a volontairement choisi ce titre à la limite provocateur et évocateur pour attirer l’attention de la société civile sur les dérives qui risquent de la fragilisée et l’amener à être un appendice des pouvoirs publics et politiques. Toute chose qui n’est pas souhaitable car, « sans société civile forte, il ne saurait y avoir un Etat fort », comme l’a dit l’ex ministre Nacoma Keita, à la cérémonie de lancement du livre. Et, avec tout ce que le Mali vient de vivre, il est clair que tous souhaite un Etat fort, donc une société civile forte et mieux organisée pour jouer pleinement son rôle, sans prétendre par des petits jeux de calculs, à traverser le Rubicon, et à s’acoquiner avec les pouvoirs politiques sur le dos du peuple. En tout cas en cette période cruciale pour notre devenir commun, D^r Abdoul Diallo sans complaisance pose la question du « devenir de la société civile ». A travers son ouvrage de 342 pages que l’on trouve aujourd’hui au niveau de la librairie Bah, D^r Abdoul Diallo expose le résultat de 15 années de recherches et de réflexions. « Où est ma société civile ? Ce veut comme un désir de capitalisation des questionnements et des enseignements tirés de mon expérience personnelle, étant attendu que j’ai été de longues années un praticien engagé dans le processus de développement durable », a-t-il indiqué. Dans son ouvrage, l’auteur s’interroge sur le concept de la société civile, les rôles qu’elle joue et se défis. « Après un survol académique de certaines théories, telles que celles du développement, de la pauvreté, de la culture, de la démocratie et de la gouvernance, je me pose la question de savoir si toute fois, en partenariat avec le gouvernement et ses partenaires, la société civile, telle qu’elle existe et agit, peut relever les défis du développement durable, y compris ceux relatifs aux questions du genre », a-t-il indiqué. Ensuit, il s’est interrogé si la société civile est une panacée pour la démocratie et la bonne gouvernance dans un pays en proie aux coups d’Etat répétitifs. « J’y fait également un plaidoyer qui invite à s’interroger sur l’apport de l’Afrique et du Mali à l’Universel, notamment en ce qui concerne notre pays à travers la charte de Kurukanfuga et le Sanakunya. J’apporte des pistes de réflexions pour mieux comprendre les contours de cette contribution et éviter des généralisations hâtives », a-t-il déclaré. Cela pourrait contribuer à l’encrage de notre processus démocratique qui impliquera forcement l’adoption d’attitude qui nous conduise rapidement à intégrer les principes de la bonne gouvernance dans notre système de gestion.

Assane Koné