Siby, localité située à 45 km de Bamako a abrité la 11^e édition du Forum des Peuples . Organisée en marge de la 21^e Conférence des parties de la conférence-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 21) qui se tient à Paris du 30 novembre au 11^e décembre 2015, cette édition a pour thème : « Paix, sécurité et changement climatique ». Le Maire de Siby y a lancé un appel aux Etats pollueurs de la planète à soutenir financièrement les projets d’adaptation au changement climatique en Afrique.

Venus du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Niger, de la Guinée, du Burkina Faso et du Benin, les altermondialistes, dès les premières heures du samedi 5 décembre 2015, ont convergé vers Siby, localité choisie cette année par la CAD-Mali pour abriter la 11^e édition du Forum des Peuples.

Présidée par Mohamed Aly Bathily, ministre des domaines de l’Etat et des affaires foncières, la cérémonie d’ouverture a enregistré la participation du Maire de Siby et de plusieurs responsables de la société civile malienne, notamment celle de Mamoutou Diabaté, Président du Forum des organisations de la société civile malienne.

Kanimagan Camara, maire de Siby, a indiqué que le Mali comme plusieurs pays du Sud de part le monde subit les conséquences néfastes du développement industriel des pays avancés qui sont entre autres, le néocolonialisme et le dérèglement climatique. Ainsi, le ton était donné pour ce qui allait être le cours de la journée et du jour suivant.

Sans oublier que les velléités des puissances à faire main basse sur les richesses a engendré et engendrent toujours des coups d’Etat, des guerres civiles et des rebellions créés et entretenus par les Etats riches et leurs grandes firmes, le Maire de Siby dira que le développement industriel est le dérèglement climatique.

Selon lui, l’émission des gaz à effet de serre par les industries sont entrain de détruire la couche d’azone qui protège le sol contre les rayons solaires.

« Il y a 50 ans, nos rivières coulaient durant les 12 mois de l’année, aujourd’hui elles ne coulent qu’à la suite des pluies, nos fleuves ont perdu l’essentiel de leur lit par l’ensablement », a indiqué le Maire de Siby pour matérialiser le phénomène du changement climatique.

Selon lui, le dérèglement climatique, fait de l’homme, a pour conséquences la sécheresse qui engendre la famine, la disparition des pâturages, l’exode rural, la désintégration des familles, les inondations et les vents violents qui causent chaque année des milliers de morts et des dégâts matériels inestimables.

Partant du constat que les pays en voie de développement comme le Mali sont incapables financièrement de faire face aux méfaits du changement climatique, le Maire de Siby a lancé un appel aux Etats pollueurs de la planète à soutenir financièrement les projets d’adaptation au changement climatique que sont : l’aménagement du fleuve Niger, la ceinture verte, la valorisation et la promotion de l’énergie renouvelable en substitution aux énergies produites par le bois et le charbon dont leur exploitation constitue une vraie course vers la désertification.

« Au moment où le Mali, à l’instar du monde entier est confronté à la crise sécuritaire qu’il n’a jamais connu durant ces dernières décennies et en dépit de cette instabilité qui perdure, nous avons décidé de nous retrouver à Siby une nouvelle fois, à la source pour débattre des changements climatiques, fléau qui menace notre existence si nous ne changeons pas de politiques, stratégies et de comportements », a indiqué Issa Kamissoko, Président de la CAD-Mali. Avant d’ajouter que la rencontre vise à plaider pour une paix durable au Mali, en Afrique et dans le monde.

Mohamed Aly Bathily, ministre des domaines de l’Etat et des affaires foncières, a félicité la société civile malienne pour cette initiative. Il a ensuite profite pour dire toutes les difficultés que l’Etat rencontre aujourd’hui pour mettre de l’ordre dans le domaine foncier. Le ministre a invité les maliens à se mobiliser pour faire échec aux spéculateurs fonciers qui veulent mettre le pays en coupe réglée.

Assane Koné